Inévitable

Commun accord

- C'est ça que t'appelle une journée de repos ?
- Penses ce que tu veux... L'entendre me dire "je t'aime" est l'une des plus belles choses qui me soit arrivé...
- Ce que je veux dire c'est que si je t'ai demandé de te reposer c'est pas pour vomir dans des W.C. Le but était d'éviter d'avoir mal là.

Maxime toucha l'endroit où se trouvait mon coeur du doigt. J'attrapai celui-ci avec ma main et le regardai droit dans les yeux.

- On s'y habitu jamais.

Je relachai son doigt qu'il ramena aussitôt vers lui.

- Du coup, on fait comment pour me convaincre.
- Je réfléchis... Attends.

Je vérifiai si le carnet de Mathilde était toujours dans ma veste. Il était bel et bien là. Je le sortis et regardai si le texte était encore présent. Satisfait de la réponse, je retournai m'asseoir à la table. Je lançai le carnet sur la table.

- Tu m'explique comment j'ai pu passer ma journée ici en compagnie de Damien et aller chez Mathilde.
- Rapport ?
- Si tu ouvres ce carnet, tu trouveras les dernières paroles de Mathilde or je ne suis jamais allé la voir. Elle ne me connaît pas.
- J'ai même pas besoin de l'ouvrir pour savoir que tu dis la vérité. T'as un truc du coup ?
- Une vidéo. Dès qu'elle est tournée, tu mets la carte SD dans une besace et tu l'accroche à une ceinture que tu porteras en dormant. Le lendemain, tu te poseras la question du pourquoi elle est là et le tour est joué.
- Ça marche. Fait péter.

Je me rendis dans la chambre de Damien et pris l'une de ses caméras ainsi qu'une carte SD vide. Je rejoignis de nouveau Maxime, prêt à filmer.

- Je peux sortir de la pièce si tu veux.
- Non. C'est bon.
- Prêt ?
- Ouais...
- Ça tourne.
- Écoute-moi bien Maxime... C'est hyper important.

- Je suis là !
- Je te croyais pas aussi matinal...
- Ah désolé, j'ai pas précisé l'heure sur la vidéo...
- Parce que c'est pas nécessaire. Entre.

Maxime entra et se retourna directement vers moi.

- Sur le chemin j'ai réfléchit à un plan.

Tout en parlant, nous nous dirigeâmes vers la cuisine. Je préparai du café et Maxime s'accouda sur le plan de travail.

- T'en veux ?
- Ouais, merci.
- C'est quoi ton plan ?
- On planque le sac de voyage dans des poubelles dans le centre de Paris.
- Tu vas loin !
- Au moins, il le trouvera pas.
- On peut essayer...
- Passe-moi une tasse de café et j'y vais.
- Tiens.

Je lui tendis une tasse. Il l'a bu rapidement avant de faire une sale grimace.

- T'as oublié le sucre.
- À plus tard Thomas.

Il alla discrètement dans la chambre de Damien lui piquait son sac avant de partir de l'appartement.

Si il réussit, je lui donne 100 balles.

Damien se réveilla deux heures plus tard. Maxime n'était toujours pas revenu. Terra me fit un signe de la main avant de se rendre dans la salle de bain.

- I be back...

Maxime s'approcha de moi et sourit.

- C'était pas évident mais mission réussit !
- Il y a plus qu'à attendre.
- Par contre, c'est sûr qu'il va se douter de quelque chose s'il nous voit tous les deux.
- Maxime ? T'aurais pu me prévenir Thomas.

Damien venait de sortir de la salle de bain visiblement gêné de n'avoir qu'une simple serviette autour de la taille.

- Je viens juste d'arriver. Il a pas eu le temps de te prévenir.
- J'arrive...

Il se rendit dans sa chambre pour s'habiller.

- Heu... Faut fuir là.
- Ouais...

Nous sortimes tout doucement de l'appartement avant d'entendre Terracid énervait par la disparition de son sac.
Maxime me regarda en souriant à moitié.

- Courons !
- Revenez ici tous les deux !
- Cours, je suis sûrqu'il a une tronçonneuse !
- T'éxagères... Un couteau lui suffiras !

Après avoir courut dans tout Paris, nous nous arrêtâmes pour manger un sandwich. Avoir Maxime à mes côtés me rassurait et m'aider un peu à oublier toute cette histoire. Il était si exentrique que je ne pouvais que rire à certaines de ses actions.

- Ça me fait plaisir que tu sois là...
- Ah bon... Ben tant mieux.
- Comment tu fais pour être aussi cool la vie ?
- Je joue le jeu. Pour que tu sois heureux. On y retourne ?

Il n'attendis même pas ma réponse qu'il marchait déjà en direction de l'appartement.
Lorsque nous rentrâmes, Damien n'était plus là. Un bout de papier était sur la table.

"Je l'ai trouvé, sale merde ! Je te retiens putain.
Damien"

Je ne bougeai plus, le regard dans le vide.

- Thomas ?
- Mais qu'est-ce qui a foiré !
- Sa détermination... Rien n'a foiré... Peut-être qu'il aime Mathilde.
- Non ! Il m'aime et je le sais ! Je crois...

"Je t'aime..."
"Sale merde !"

Comment des sentiments si différents peuvent sortir de la même personne ?!

Maxime vit le papier et me prit dans ses bras.

- Ignore ce message. Je suis sûr qu'il en pensait pas un mot.

Je me dégageai de son étreinte pour prendre mon téléphone, en colère. Je tapai le numéro de Terracid et attendis qu'il réponde.

"Je l'ai trouvé, sale merde !"

- Allô ?
- Alors comme ça je suis qu'une sale merde ?
- Justement Thomas...
- C'est toi la sale merde ! Tu te rends même pas compte de tout ce que je fais pour toi !
- Thomas, écoute...
- Je n'écouterai aucune de tes paroles !
- Je t'aime putain !
- Et moi je te hais ! Qu'est-ce que je t'ai fait pour mériter ça ?! Je suis pas assez bien pour toi ! Je te hais plus que n'importe qui sur cette terre ! T'as qu'a crevé !

Je lançai mon téléphone furieux et pleurai.

J'ai pas dit ça...

Dites-moi que j'ai pas dit ça...

- Thomas...
- Je voulais pas...
- Je sais.

Maxime me reprit dans ses bras pour me consoler en vain... Les larmes ne cessaient de couler.

- Pourquoi j'ai dit ça...
- Parce qu'il faut que tu te reposes Thomas et pour de vrai cette fois.
- Je n'y arrive pas, c'est trop dur... Lorsque je ne veux pas le sauver, j'ai envie de lui...
- Sors de ton appartement demain. On échangera les rôles. Tu n'auras plus à le voir.
- Je... Je vais y réfléchir.