Souffrance

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Damien se trouvait assit sur la chaise juste à ma droite. Il me parlait en souriant. Cependant, je n'avais que l'image. Je n'entendais aucun son sortir de sa bouche, trop perdu dans mes pensées.
Je venais de prendre conscience de ce que signifiait vraiment une journée de repos...

Ne pas essayer de le sauver.

Ne pas faire de bêtises avec des substances illicites.

Ni avec Damien.

Ma première fois avec Damien...

Pouvais-je vraiment considéré ça comme une connerie ? Pour moi c'était impossible... Même si sa façon de penser me sembler complètement étrangère. Un jour, coucher  avec lui ne suffisait pas. L'autre, une simple phrase troublée son esprit.

Aujourd'hui, j'en ai marre... La seule chose que je veux savoir est si tu souffres ou pas...

Tes dernières pensées vont-elles pour moi lorsque tu te rends compte que c'est la fin et dans ce cas là, tu mourrais sur le coup.

Ou alors, tu souffres en ayant des regrets, des blessures sur tout le corps attendant que la mort vienne te chercher...

Souffres-tu en pensant à moi ou meurs-tu le sourire aux lèvres quand tu penses à ces dix dernières années...

J'espère que c'est la deuxième... Car seul le plus grand des égoïstes opterait pour la première...

- ... la statue de la liberté et l'Empire State Building !
- J'ai promis à mon père de passer la soirée avec lui.

Il me regarda attristé.

- Ah...
- Je suis désolé, j'avais oublié que ton avion décollait aujourd'hui.
- Non t'inquiète c'est pas grave...
- Tu peux venir si tu veux.
- Non, je veux pas m'imposer...
- Tu sais très bien que mon père t'adore.
- Oui mais connaissant mon père, je sais très bien qu'un parent préfère passer du temps seul avec son fils qu'avec son fils et son pote.
- Comme tu veux... Si tu changes d'avis appele-moi.

Je me levai de ma chaise, mis mon manteau et m'apprêtai à sortir.

- Thomas !
- Oui.

Il hésita un instant avant de me faire un sourire à demi sincère.

- Amuse-toi bien.
- Merci, toi aussi.

Arrivé en bas de l'immeuble, j'appelai mon père. Je ne voulais pas embêter Maxime qui était parti essayer de convaincre Mathilde. Lorsqu'il décrocha, je lui expliquai juste que je voulais me rendre à un endroit bien précis et que j'aurais aimé qu'il m'y emmène. Il accepta avec joie et me dit qu'il arriverait dans vingt minutes.

Fidèle à lui-même, il arriva vingt minutes plus tard tout pile.

- Tu montes fils ?

Je montai sans dire un mot. Il démarra la voiture direction "des réponses à mes questions".

- Tu sais, ça m'étonne que tu m'ai appelé. T'es toujours avec Damien et vos vidéos. D'ailleurs elle m'a bien fait marrer la dernière.

Je lui ai menti...

- Comment il va le grand gaillard ?
- Bien...
- Et toi ?
- Bien...

Mon père me jetait des regards inquiets. Je n'osais pas les croisés et préférais regarder par la fenêtre.

- L'endroit que tu m'as indiqué est en plein milieu de nulle part.
- Je sais...
- Pourquoi tu veux te rendre là-bas ?
- ...
- Tu sais, je ne suis pas qu'un vieux con.
- ...  
- Je suis ton père Thomy. Je peux tout comprendre. Ça à l'air de te ronger de l'intérieur... Il n'y a rien de pire pour un parent de ne pas savoir aider son propre enfant.
- ...
- Mais je suis aussi un homme qui a vécu des galères comme tout le monde. Alors je ne t'embêterai plus avec ça. Rien que le fait que tu sache que je suis là te permettra à un moment ou un autre de briser ta coquille. Je t'aime fils.
- Moi aussi...

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