Oublions tout...

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Je me détachai de Terracid à contrecoeur mais ce câlin ne pouvait pas durer éternellement. Il semblait déboussolé et j'avais l'impression que seul moi lui servait de repère. Je mis ma main dans la sienne et il me regarda droit dans les yeux.

- Je suis là Damien.

Il mourait d'envie de me dire quelque chose mais aucun mot ne sortaient. Je ne savais qu'une chose, c'est que ça le ronger de l'intérieur.

Alors toi aussi tu as quelque chose à cacher...

J'espère juste que tu as quelques minutes de répit...

Ses yeux brillaient. C'était évident qu'il luttait pour ne pas pleurer.

Mais pourquoi voulait-il le faire ?

- Damien, je serai TOUJOURS là...

Avec mon autre main, je lui caressai la joue pour le rassurer.

Rien ne changea...

- Thomas... Je... J'ai besoin d'aller aux toilettes.

Il lâcha ma main avant de se précipiter dans celle-ci.

"Non Thomas... Fais pas ça..."

"Je suis désolé... Mais s'il te plaît, arrête..."

Quelque chose t'empêcherait-il de m'aimer... 

Je voulais juste tout oublier pendant une journée...

Je voulais t'exprimer mon affection pendant une journée...

T'aimer sans me soucier de rien pendant une journée...

Je reçus une serviette dans la figure.

- Ça t'amuse de disparaître et de réapparaître dans la seconde qui suit sans dire un mot.

Je lui lançai la serviette qu'il rattrapa au vol.

- Mais je finirai toujours par revenir.

Il ne lui fallut pas plus de deux pas pour pouvoir m'embrasser.

- Damien... Je ne comprends pas...
- Cherche pas à comprendre.

Il cessa tout contact physique entre nous et il me sourit.

- Si tu étais une femme, tu t'amuserais à me poursuivre dans l'appartement ?
- Si j'étais une femme, c'est toi qui me poursuivrait et on n'aurait même pas cette discussion...
- Je crois que je serais quand même tombé amoureux de toi.
- Peut-être...
- Bref, tout ça pour te dire que j'aimerais beaucoup que tu me poursuive.
- Petite femme. Il me faudra pas plus de dix minutes.
- C'est neuf minutes de trop.

Il marcha tout doucement pour se protéger derrière la table. J'étais de l'autre côté et en claquant mes mains sur la table, il sursauta.
On était vraiment des gamins mais je n'en avais rien à faire.
Tant qu'il était en vie, c'était le principal.
Je coutournai donc la table, lentement. Il fit de même. Je la voyais bien venir, la boucle infernale qui allait se produire. Courant à chaque fois devant le même décor. Les mêmes objets qui défilent encore et encore et encore...

Comme une boucle temporelle.

Où l'on vit la même journée encore et encore et encore...

Avec les mêmes décors...

Les mêmes objets...

Et les mêmes événements...

Comme un crash...

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