Pourpre

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Je foutai un coup de poing à Damien. Celui-ci recula et porta sa main à sa joue. Sa lèvre saignait un petit peu.

- Mais qu'est-ce que je t'ai fait putain !
- Je plaisante pas Damien.
- Tu veux vraiment la jouer comme ça ?

Je lui fis un doigt d'honneur en signe de réponse. Je voyais très bien que Terracid ne voulait pas me toucher mais les sentiments que j'avais ressenti la veille devaient être les mêmes pour lui à cet instant.
Une incompréhension totale des gestes ou des paroles que faisait ou disait l'autre.
Damien se jeta sur moi et m'agrippa par le col. Je lui donnai un coup de poing dans le ventre pour m'échapper de son emprise. Il se plia en deux de douleur.

Cette histoire va beaucoup trop loin...

Il se redressa avec un regard rempli de haine. Je me protégeai de ses coups avec mes bras avant d'échanger les rôles. Je ne pus retenir celui qui suivi et il profita de ma faiblesse pour me faire une clé de bras.

- Abandonne !
- Plutôt crevé !

Je réussi à me dégager, non sans mal. Je lui fis un croche-pied et il tomba de tout son long. Je me jeta à mon tour sur lui pour le laisser clouer au sol. J'allai lui mettre un poing mais il m'attrapa les poignets et me fis basculer. Il était maintenant au-dessus de moi et la Seine se trouvait juste en-dessous de ma tête.
Il n'avait qu'à me lâcher et me pousser. Cependant, il remarqua aussi le danger et préféra me laisser me relever.

- Qu'est ce que tu attends ?
- De quoi ?
- Pousse-moi Terra et tu auras gagné.
- Je veux plus qu'on se batte !
- T'es qu'une sale merde.

C'est pas la meilleure des solutions pour gagner du temps...

Il essaya de me foutre une gifle mais je l'en empêchai en attrapant son bras. J'étais bien trop proche du bord du quai à mon goût. Damien essaya de libérer son bras pendant que je le gardai précieusement dans ma main pour éviter de tomber. Il finit par réussir et je perdis l'équilibre. Je tombai et attendai que l'eau froide recouvre entièrement mon corps.

- Non !

Terra sauta et m'attrapa au vol si bien que nous tombâmes tout les deux dans les eaux glaciales de la Seine.
Il ne nous fallut pas longtemps pour revenir à la surface.

- Thomas !

Terracid nagea dans ma direction. Je ne bougeai pas cherchant un moyen de remonter sur le quai. Lorsque Damien me rejoignit, il me serra dans ses bras. Nous étions en train de trembler cherchant un moyen de s'en sortir.

- C'est le meilleur moyen de nous réchauffer...
- Je m'excuse pour tout à l'heure Damien. J'en pensais pas un mot...
- Je sais.
- Regarde, il y a une échelle là-bas ! 

Damien me lâcha et nous nageâmes vers l'échelle. Il me laissa monter avant lui tremblant comme une feuille. Moi aussi d'ailleurs. Après être monté, je m'assis par terre et sortis mon téléphone. Terra s'assit en face de moi.

- Je crois qu'en rentrant, on pourra les mettre dans du riz.

Il sourait et nous ne pouvions nous empêcher de rire. En montant les escaliers pour rejoindre la route, Damien me montra un taxi du doigt. Je fus soulagé lorsque je rentrai dans notre appartement.
Terra prit mon téléphone et le sien pour les mettre dans un bol de riz. Il me proposa gentiment de prendre un bain en premier pour me réchauffer pendant qu'il se collait contre le radiateur.
Je n'avais plus de moyen de communication avec Maxime et ça m'inquiétait.
Je fis couler l'eau entre deux tremblements et mis mes vêtements sécher.
L'eau chaude me fit un bien fou. Je commençai à me détendre mais Terracid entra sans prévenir. Je collai mes jambes contre mon torse essayant de cacher mon corps nu. Il s'approcha des toilettes et béboutonna  son pantalon.

- Tu connais l'intimité ?
- Quoi ? Tu la matte quand même à chaque fois que je pisse devant toi.
- Damien !
- Je mens peut-être ?

Après avoir fait sa petite affaire, il se d'hésabilla et rentra dans la baignoire avec moi.

- Pourquoi tu fais ça ?
- Je te signale que moi aussi je suis tombé dans ces eaux glacées.
- La faute à qui ? T'étais pas obligé de plonger avec moi.

Il déposa ses lèvres sur les miennes. J'intensifiai ce baiser en mettant mes mains derrière sa tête. Il me serra contre lui m'empêchant de partir. Nos corps étaient si proche que j'avais l'impression que Damien entendait le moindre de mes battements de coeur.

Non... Je ne dois pas...

Je repoussai à contre coeur mon amant et sortis de la baignoire. Pendant que je m'habillais, Terra sortit à son tour et n'eut le temps de mettre qu'un caleçon et un T-shirt pour me bloquer le passage.

- Mais qui es-tu ?
- Un homme qui t'aime plus que quiconque sur cette terre et qui pourtant ne peut cesser de te haïr...
- Que dois-je faire pour que tu n'ai plus ce sentiment à mon égard.
- Reste avec moi.

Je le poussai pour pouvoir atteindre le salon.

- Je ne partirai pas !

Je regardai Terracid droit dans les yeux. Il avait dit ça tellement spontanément comme s'il s'était rappeler de quelque chose.

- Je ne partirai pas... J'ai trop besoin de toi...

Il se rapprocha de nouveau de moi et m'embrassa à de multiples reprises sur les lèvres ainsi que dans le cou. Le téléphone fixe se mit à sonner. Damien alla le décrocher énervé. Lorsqu'il remit le fixe en place, il ne me jeta même pas un regard.

- C'est bon, j'ai comprit.
- Thomas !

Je claquai la porte de ma chambre et entendis Damien pleurait derrière. À l'heure de son départ de l'appartement, il ouvrit la porte. Je devinai clairement ses intentions.

- Je ne vois pas pourquoi tu devrais faire ça.

Je t'en ai déjà fait assez pour aujourd'hui.

Il hésita un instant avant de partir de l'appartement.

Lorsque mon téléphone fut fonctionnel, Maxime rentra et s'assit à côté de moi.

- J'ai tenté de lui faire comprendre qu'il devait te dire ce qu'il ressent et rester avec toi parce que tu ne te sentais pas prêt à le faire. Ça a fonctionné ?
- Ouais jusqu'à ce maudit coup de fil...

Il sembla abbatu. Il me regarda peiné.

- Tu fais comment pour... Te sentir mieux du moins... Te dire que demain sera la bonne.
- Au départ, je pleurais en pensant à lui et en me disant que je ne devais pas baisser les bras. Après, j'ai refait connaissance avec une vieille amie.
- Qui ça ?
- La vodka. C'est pas le meilleur truc et elle est dégueulasse mais c'est mieux que rien.
- Fait péter. T'as su te reposer ?
- Pas vraiment... C'est quelqu'un de très expressif.
- Tu en parle au présent ?
- T'en que cette boucle existera, je ne vois pas ce qui m'en empêcherait. À la tienne.

Nos verres s'entrechoquèrent alors que l'avion venait de se crasher une fois de plus.

Inévitable Où les histoires vivent. Découvrez maintenant