un nouvel arrivant.(corrigé)

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Pdv Javier.

Je jette un dernier coup d'œil à ma tenue pour vérifier que tout est en ordre. Habituellement, je ne suis pas du genre costume... cravate et tout ce qui va avec, mais plutôt du genre bonnet, survêtement... Et j'aurais voulu le rester, parce que sérieusement, je me sens comme venant d'un autre monde.

Mais ce stage est une aubaine pour moi et ce serait une bêtise de se faire remarquer dès le premier jour pour les mauvaises raisons. De plus, ma marraine a dû trimer pour me faire venir à Londres pour que je puisse terminer mes études et m'obtenir ce stage dans l'un des plus grands cabinets de Grande-Bretagne. Je m'en voudrais terriblement si je venais à la décevoir.

C'est sur cette pensée que je souffle et me décide enfin à sortir de ma chambre.

-L'enfant prodige se réveille enfin, fait une voix dès que j'entre dans la cuisine.

Il s'agit de Rafaël , le fils de ma marraine qui pour une raison mystérieuse ne manque pas une occasion pour me lancer des vannes.

-S'il te plaît Rafa, tu ne vas pas recommencer?! Intervient ma marraine

-Laisse marraine ! Rien de ce qu'il dira ne pourra entacher cette journée, dis-je en jetant un regard de biais à Rafaël.

Rafaël hausse un sourcil et réplique, ironique :

-Tu vois maman, le petit Javier n'a pas besoin que tu le couves. Il aurait très bien pu rester en Espagne, entre les mains de son père.

Je sens mes muscles se contracter involontairement.J'entends ma marraine souffler bruyamment et me dire :

J'entends ma marraine souffler bruyamment et me dire :

-Ne fais pas attention. D'habitude, il n'est pas comme cela, je ne sais pas ce qui lui prend, me dit-elle la mine désolée.

Je hoche la tête peu convaincu. Je me doute bien de ce qui lui prend et elle aussi, je pense.

Elle doit lire dans mes pensées, puisqu'elle prend mon visage entre ses mains et me dit :

-Mon fils n'est pas homophobe, ça, je peux te l'assurer, me dit ma marraine d'un ton qui se veut ferme.

Je lui souris et me garde bien de lui répondre. Je prends un jus de fruit, le bois et lui fait la bise près à partir.

-Quoi ? C'est tout ce que tu prends !

-Marraine, je ne peux pas prendre de petit-déjeuner sinon je serais en retard.

-Mais il faut que tu manges, tu n'a que la peau sur les os. Prends mon sandwich, je m'en préparerais un autre.

Je prends le sandwich, qu'elle emballe dans du sac de papier et le range dans ma serviette.

-Merci, marraine ! Bon faut que j'y ailles, je t'aime !

Je lui fais la bise à nouveau et sort de la maison. J'ai énormément de chance de l'avoir dans ma vie. Si elle n'avait pas été, je ne sais pas ce que je serais devenu. Dans tous les cas, je ne serais pas ici, pour faire un stage dans l'un des cabinets britannique des plus renommés. Je me doute qu'avec son salaire de femme de ménage, ça n'a pas du être facile pour elle de m'aider pour payer mes cours à la faculté de droit de Cadix et pourtant nous y sommes arrivés. D'ailleurs mon diplôme obtenu, c'est encore elle qui a du faire des pieds et des mains auprès de sa patronne, une riche bourgeoise espagnole qui avait épousé un Anglais, pour que cette dernière fasse jouer ses relations. C'est pourquoi, je suis prêt à travailler d'arrache-pied pour ne pas la décevoir, et qu'elle ne regrette jamais de m'avoir donné ma chance alors que tout le monde s'y refusait.

Je lève les yeux et repère le building où se trouve les locaux du cabinet. Je sens les battements de mon cœur s'accélérer. Je crois que je n'ai jamais été aussi stressé de toute ma vie.

"Respire. Respire Javier, ai-je murmuré pour moi."

Il n'y avait pas de raison pour que ça ne marche pas. D'après ma tante, sa patronne lui a assuré que je serais pris. Cependant, je ne veux pas que colle sur moi l'étiquette du protégé d'une bourgeoise. Je veux que, même si j'ai été pistonné pour y entrer, ce soient mes compétences qui m'y fassent rester.

Ce stage représente beaucoup pour moi et je compte bien me démarquer.

*******************

Je viens de sortir du bureau du directeur des ressources humaines, d'où je viens de signer mon contrat de stage avec possibilité d'embauche. La jeune femme qui m'accompagne, une certaine Stella, nouvellement embauchée, m'a annoncé que j'avais énormément de chance qu'il m'ait accepté alors que j'ai effectué presque tout mon cursus universitaire dans une université étrangère. De plus, d'après elle, le cabinet ne prend que des diplômés d'Oxford, alors que moi, je l'étais de l'Université public de Londres.

-Ce cabinet ne prend que la crème de la crème, ce dont tu ne fais de toute évidence pas partir. Mais bon, on peut bien faire une exception par charité ! Déclara la jeune femme en me toisant de la tête au pied.

Je me contente de hocher la tête pour toute réponse.

Pour une raison qui m'est totalement inconnue, je crois que cette Stella ne m'aime pas. Pour une raison qui m'est totalement inconnue, je crois que cette Stella ne m'aime pas.

Stella me fait entrer dans une pièce minuscule qu'elle présente comme étant le bureau que je partage avec un autre stagiaire. Elle m'informe d'une réunion qui aura bientôt lieu, puis repart vaquer à ses propres occupations.

Je reste là, planter devant la porte du bureau, incapable de me décider à avancer. Soudain, je me mets à trembler et je me sens une irrépressible envie de vomir que j'essaie de dominer.

-C'est toi le nouveau ? M'interroge une voix masculine.

Je me retourne pour faire face à mon interlocuteur, croise son regard et là, je me sens me perdre, comme happé de tout mon être par ses magnifiques yeux.

Ce moment, que je le veuille ou non, restera à jamais graver dans mon esprit.

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant