petit merdeux.

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Pdv Cecily.

   

 

Je hausse un sourcil, peu désireux de continuer cette discussion. Mais à voir la tête que fait mon frère, je crois ne pas avoir trop le choix. La journée ne se passe pas du tout comme je me le m'étais imaginé en sautant de mon lit ce matin.

   Longtemps après le départ de Kate, les sentiments contradictoires que son absence a éveillée ne s'étaient pas dissiper. Et voir Javier arrivé, coincé contre Rafaël sur la moto de dernier du haut de mon bureau, n'allait pas pour améliorer mon humeur. Les quelques coups frappés à ma porte pour me signaler la présence de London que j'avais convoqué, me tirent de ma contemplation. J'ai décidé de discuter avec lui de la décision que j'ai pris de garder Javier dans le cabinet, un peu plus longtemps. Au cours des mois où il a travaillé avec moi, Javier m'a agréablement surpris par son efficacité et une soif d'apprendre qui rappelle un peu London dans ses débuts. Seulement, je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse preuve d'autant de mauvaise fois à l'égard du jeune Espagnol.

- Avec moi ? Je m'interroge en croisant les bras sur ma poitrine.

Je le vois hocher la tête puis se lever pour baisser les stores et fermer la porte à clé. Il va ensuite au minibar se servir un verre de cognac qu'il avale d'un trait, sûrement pour se donner le courage de continuer. Lorsqu'il se retourne, je garde toujours la même posture, menaçante. London n'est pas un lâche, non loin de là, mais il n'a jamais su s'opposer ouvertement à moi, guettant toujours mon aval. Même s'il nous arrive de nous disputer, j'ai toujours eu le dernier mot et ce n'est pas près de changer.

- C'est ta.... ta..., fait-il en cherchant ses mots,...ta proximité avec lui qui est préjudiciable.

Il termine dans un souffle, ce qui me donne presque envie d'avoir pitié de lui.

- C'est qu'on a su développer une relation amicale solide depuis qu'on a commencé à travailler ensemble, dis-je, feignant de ne pas comprendre son allusion.

- Ne fais pas ton intéressant Cecy. Tu sais très bien à quoi, je fais allusion.

- Si c'est notre amitié qui te gêne, alors j'essaierai d'être plus distant à l'avenir. On peut clore le débat maintenant.

Mon ton, cassant à souhait, a pour but de mettre un point définitif à cette désagréable discussion. J'ouvre mon ordinateur et fait mine travailler en essayant de faire abstraction de la présence de mon frère.

- J'ai remarqué que tu lui tournes autour depuis un moment. Alors Cecy, est-ce qu'il t'intéresse, Sandoval ?

Je souffle, craignant que cette fois, l'intimidation ne marche pas pour m'éviter cette discussion.

- Je ne vois pas en quoi, cela te regarde, Lonny, je réponds nonchalamment.

Je l'entends hoqueter de surprise, sûrement choqué.  

- Tu ne le nies même pas, s'écrie ce dernier au bord de d'une crise d'apoplexie.

- Parce-qu'il n'y a rien à nier. Tu voulais tous savoir, eh bien, tu le sais maintenant.

Il se contorsionne sur son siège avant d'ajouter, hésitant :

- Alors, quoi ! Tu es de la jacket maintenant.

Je hausse les épaules, parce que, clairement, je me fous pas mal de ce type de considération.

- Voyons Cecy, t'es pas sérieux, n'est-ce pas ? Tu as pensé à kate, à Pete.... à maman ?  Comme peux-tu mettre ainsi ton mariage en danger.... Qu'est-ce qui t'arrive... T'es devenu fou ? C'est sûr que ça tu Kate, la pauvre... Tu as une femme merveilleuse, un fils qui t'adore...

- Pourtant toi, ça ne t'as pas arrêté lorsque tu t'es envoyé Stella.

- Ce n'est pas pareil ! Stella, elle est une femme, s'écrie mon frère avant de se rendre compte de sa bêtise.

J'aurais très certainement ri devant l'expression de son visage rompu par la honte si je n'étais pas effaré par tant d'hypocrisie.

- Écoute-moi bien petit merdeux ! Tu n'étais pas encore sortie des jupes de maman que je retirais déjà la petite culotte de Doris la fille de notre gouvernante. Alors tes commentaires hypocrites sur ma vie sexuelle, tu te les gardes pour toi. Maintenant sors de mon bureau.

J'avais le visage fermé, les lèvres pincées et le regard assassin.

- Cecy..., Essaye t-il.

Je me lève,  furieux en l'interrompant de la main, me répète en appuyant sur chacun de mes mots :

- Sors. Immédiatement.... De... Mon....Bureau!!!

La mine renfrognée, je le vois se diriger vers la porte avant devant laquelle il s'immobilise : 

- Pour avoir vécu cette situation, laisse-moi te dire, qu'un rien peut faire tout déraper. Je te souhaite de ne pas connaître l'angoisse de voir ta vie t'échapper et ton mariage reposé entre les mains d'autrui. Et pire encore, de ne pas tomber amoureux de la mauvaise personne.

- Ne t'en fais pas pour, dis-je froidement. Contrairement à toi, je n'ai pas l'intention de perdre le contrôle.

- Sois prudent Cecily ! Sois prudent.

Je suis décontenancé par le ton de sa voix qui ressemblait plus à une supplique qu'à une mise en garde.

   



 

DérapageWhere stories live. Discover now