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Wonsik le reçu dans les bras et sans plus réfléchir l'enlaça, laissant leurs langues s'emmêler, se trouver, se battre une dominance que chacun voulait. C'était doux, chaud, tendre, humide, puissant, enjôleurs avec un soupçon d'incertitude. Bref, un vrai baiser au petit goût de paradis. Mais pourquoi un baiser alors que leurs sens s'enflammaient rapidement sous les sensations? Pourquoi un tel geste de la part de Taekwoon? Pourquoi une acceptation passive de Wonsik? La réponse était pourtant en eux, là, à portée de doigts, à portée de leurs cœurs, mais il était encore trop tôt, bien trop tôt pour la voir, la ressentir comme il se doit.

Taekwoon lâcha un petit gémissement plaintif quand Wonsik le rapprocha de lui et que sa bouche dériva dans le cou blanc. Pour Taekwoon, il ne devait pas penser, ne pas voir ou cela allait le conduire, tout faire pour ignorer le gonflement qui secouait son bas-ventre pour la première fois en si peu de temps.

Pour Wonsik, il se sentait complet. Son petit être merveilleux était au creux de ses bras et il butina son cou de baisers tendres, ses mains dérivant sur son petit postérieur. Il le voulait là, maintenant et pour un long moment. Il le sentait, ça montait en lui comme une tempête, dévastant tout sur son passage, ce sentiment merveilleux de tenir l'être aimé aux creux des bras. Seulement, il n'eut pas le temps de vérifier, d'approfondir la question que la porte claqua contre le mur sous la poussée de Soyou.

Elle ne leur laissa pas plus de temps pour analyser leurs gestes et leurs mots échangés auparavant. La maronne entra dans la pièce en hurlant et Taekwoon se trouva propulsé sur son petit lit sans pouvoir émettre la moindre protestation. Elle prit Wonsik par le bras et le poussa dans le couloir. Avant de fermer la porte, elle regarda le chat et les yeux furibonds, lança sa sentence dans l'air :

- Prépares-toi, mange, fais-toi beau. Tu reprends le travail ce soir...

Puis la porte claqua, enfermant à clé le petit être un peu sonné par toutes les informations envahissant son cerveau. Faisant fi des ordres de Soyou, il s'allongea en étoile sur son lit de fortune et son regard bleu électrique se perdit dans le plafond. Pas qu'il le voit mais il s'en foutait, puis qui aurait envie de contempler les lézardes du plâtres, personne et encore moins lui.

Les mots, les gestes de Wonsik tournaient en ronde folle dans son cœur, dans son esprit. Il n'y comprenait rien, en tout cas pas plus qu'avant. Et puis surtout, pourquoi l'autre homme s'obstinait autant auprès de lui? Pourquoi ne partait-il pas comme Taekwoon ne cessait de lui demander? Pourquoi ne pouvait-il pas avoir la paix et être tranquille? Et puis pourquoi il s'était jeté sur lui? Pourquoi l'avoir embrassé? Avait-il apprécié? Aimé le contact de leurs deux langues?

Il tenta un moment de nier le résultat sur son cœur, sur son âme mais quand ses doigts retracèrent le pourtour de ses lèvres douces, il ne put qu'accepter ce qu'hurlait son cœur depuis des jours.

- Tu ne peux plus venir parce que je t'aime Wonsik..., souffla-t-il tous bas.

Voilà c'était dit, admit dans toute son horreur. Lui, pauvre petite pute si différent venait de tomber amoureux d'un de ses clients. Parce que même s'il ne connaissait pas cette douce sensations, mettre un nom dessus n'était pas si compliqué après tout. Qu'allait-il se passer maintenant? Qu'allait-il faire avec ce secret déjà si lourd à porter? Il ne savait pas et le constat lui tira un lourd sanglot. Il se recroquevilla en boule et pleurant, laissa le sommeil l'emporter dans des songes un peu plus beaux que sa misérable existence.

-

Wonsik, pestant et râlant, mit le contact de sa voiture en route et démarra, quittant la rue sur un long gémissement de son moteur. Soyou avait hurlé après lui, tempêtait comme une sorcière pour finalement se calmer quand Wonsik avait sortit son carnet de chèque. Dieu qu'il la détestait cette femme avec ses airs suffisant et son regard calculateur. Si au début de ses venues, ils avaient sympathisé, d'un rapport de clients assidus à patron, maintenant que la santé et le moral de Taekwoon était en cause, il ne pouvait que la haïr d'utiliser Taekwoon de cette façon.

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