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Wonsik était carrément sous le choc des propos de Taekwoon. Que s'était-il passé pour que son chaton change de comportement en à peine quelques heures ? Il sentit son cœur se resserrer et il eut comme un déclic dans son cerveau. Il n'avait jamais, ô grand jamais, ressenti autant de tendresse et de chaleur pour quelqu'un d'autre que Taekwoon.

- Je ne peux pas le laisser partir !, dit-il pour lui même avant de se faire agripper violemment le bras par Soyou.

Cette vieille teigne avait une poigne d'enfer pour son âge et Wonsik en aurait presque eu mal. Il se retourna et la regarda droit dans les yeux. Ce qu'il y vu le dégoûta à un point imaginable. Elle semblait si heureuse que son esclave se soit reprit et qu'il l'ait rejeté de la sorte. Cette satisfaction qui se lisait sur son visage ne faisait qu'augmenter la haine de Wonsik. Il ne supportait pas ça, il ne supportait pas qu'on fasse du mal à son chaton et il ne voulait pas qu'il recommence à se prostituer.

- Laisse le Wonsik et va t'en d'ici !, grogna la vieille.
- Jamais de la vie ! T'as déjà oublié le chèque que je viens de faire ?, la jambe de Wonsik tressauta et il se mit à paniquer, jamais Taekwoon ne voudrait venir avec lui mais il fallait qu'il lui parle, qu'il sache. Il voulait protéger cet être si fragile, il en avait besoin. Je t'ai payé pour une semaine, tu dois respecter ton contrat !
- Ton chèque ne vaut pas grand-chose à côté de ce que Taekwoon va me rapporter cette semaine !, se défendit-elle.
- J'y rajoute trois zéro si tu me laisses emmener Taekwoon avec moi.

Wonsik vit l'hésitation briller dans les yeux de Soyou puis la détermination et il comprit qu'il devait taper encore plus fort s'il voulait avoir Taekwoon. Il se rendit compte à cet instant qu'il ferait n'importe quoi, qu'il signerait des milliers de chèque à en devenir pauvre rien que pour voir l'étincelle du bonheur dans le regard de Taekwoon. Et puis... pourquoi pas celle de l'amour ?

Pendant ce temps Léo se déhanchait dans la rue, attirant tous les regards. Il les sentait sur lui, il savait que bientôt un client viendrait et il l'emmènerait dans cette chambre. Son quotidien était revenu au grand galop mais il préféra ne pas y penser. Il ne voulait pas dériver à nouveau et surtout plus à cause de Wonsik. Cet homme était complétement bizarre et il jouait de lui. Il aurait dû s'en douter.

Peu de temps après ses réflexions, il sentit une odeur masculine, qu'il ne connaissait pas et des mains lui toucher les fesses. Il se crispa pendant une milliseconde avant de se reprendre. Ça y est, tout était définitivement reparti. Plus rien pour le sauver, il était décidé.

- Bonjour Léo, chuchota l'homme alors qu'un sourire forcé s'affichait sur les lèvres du mi-homme mi-chat. Tu es très bandant ce soir.

Taekwoon se mit à marcher vers la maison, suivit par son client, il entra alors que Soyou et Wonsik étaient en train de s'engueuler, ce qui le surpris. Il s'arrêta sur le pas de la porte et écouta attentivement ce qui se disait. Pourquoi Wonsik était-il encore là ? Il s'en foutait de lui, il n'était qu'une pute. Voulait-il le baiser une fois de plus ?

- J'en ai rien à foutre Soyou !, hurla Wonsik. Tu ne peux rien dire ! J'emmènerai Taekwoon de force s'il le faut mais je l'emmènerai loin de toi ! Loin de toute ta merde ! Il n'est pas ton esclave ! Tu n'as pas à vendre son corps !

La vieille aperçut son « protégé » et le regarda noir, d'un ton sec, elle lui intima de ne pas écouter cette conversation et de monter exécuter son devoir. Wonsik se retourna et regarda son chaton, il avait mal au cœur et il était totalement perdu. Il ne savait plus trop ce qu'il faisait mais il le faisait, par besoin. Ouais, il avait besoin de Taekwoon, de cette tendresse, de tout ça, même si ce petit être fragile lui était réticent. Il regarda Taekwoon se diriger vers les escaliers et il ne supporta pas la vision de cet homme en train de le toucher alors il les rattrapa et son poing partit tout seul en pleine figure de l'autre salopard.

- Wonsik ! Part d'ici tout de suite ou tu vas le regretter !, s'énerva Soyou.

Le jeune homme se retourna brusquement et s'approcha de la vieille dame, prêt à exploser à n'importe quel mot de trop.

- Et tu vas me faire quoi espèce de vieille crasseuse ?! Tu vas appeler les flics ? Si tu ne me laisses pas parler à Taekwoon et si tu ne le laisses pas prendre sa décision lui-même, je préviens la police de ton sale trafique. Et si je dois payer une caution, ça sera celle de Taekwoon, et toi, je te laisserais crever en taule !, menaça Wonsik.

Soyou ne pouvait pas refuser car elle ne voulait pas finir sa vie en prison et elle savait que Wonsik était sérieux dans ces propos. Il dégageait à cet instant une tel férocité qu'il lui faisait peur. Taekwoon avait assisté à la scène, effrayé il s'était blottit dans un coin et avait laissé échapper un petit miaulement. Il écoutait tout, il ne voyait peut-être pas, mais il devinait ce qu'il se passait. Wonsik avait vraiment l'air en colère et il ne voulait pas qu'il lui fasse du mal. Il n'avait pas tout compris à ce que Wonsik avait raconté mais ça avait calmé Soyou et il le trouvait fort courageux pour avoir osé la défier.

- Tu as une heure, Wonsik. Pas plus. Après Léo reprend le travail avec son client, dit Soyou avec un effort surhumain.

Wonsik se dirigea tout doucement vers Taekwoon qui s'était mis en boule dans le coin des escaliers. Il s'accroupit près de lui et le sentit se tendre. Toute sa haine disparu d'un coup et un élan de tendresse le prit à nouveau. Lentement, il leva la main et vint caresser les cheveux de Taekwoon puis ses oreilles de chat. Taekwoon se fit violence pour ne pas se mettre à ronronner. Jamais personne ne lui avait caressé les oreilles de la sorte et il adorait ça. Mais il se reprit rapidement et releva le visage vers Wonsik.

- Pourquoi fais tu ça ?, demanda t-il.
- Parce que..., Wonsik réfléchit et il chercha la raison de son comportement. Son esprit se bornait à ne pas vouloir entendre ce que hurlait son cœur alors la raison prit le dessus. Parce que tu ne mérites pas ça.
- Je n'ai pas envie de te parler, répondit Léo.

Il voulait se protéger de cette nouvelle chose que Wonsik lui avait apportée. Il avait peur de l'inconnu et préférait garder ses habitudes même si sa vie ne lui plaisait pas, même s'il n'avait jamais rien choisi.

- S'il te plait, Taekwoon. Écoute-moi. Monte avec moi, on parle tous les deux, en tête à tête, tu prendras toi-même une décision et si tu le souhaites, je ne reviendrais plus jamais. Mais laisse-moi une chance de m'exprimer.

Après maintes hésitations et un combat intérieur entre le pour et le contre, Taekwoon se leva et monta les marches jusque sa chambre, sachant parfaitement que Wonsik le suivait. Son odeur lui chatouillait les narines et il se demanda si elle allait lui manquer. Après tout, il avait détesté Wonsik au début et il le détestait toujours un peu car au final il avait quand même salit son corps et il avait joué avec lui.

Mais Wonsik restait l'homme qui avait essayé de le rendre un peu plus humain et moins pute, celui qui avait fait apparaître de nouveaux sentiments dans son cœur. Il ne savait pas tellement ce qu'était d'être un humain, normal, depuis le temps, il avait oublié. Aujourd'hui il ne connaissait plus que la prostitution, la pauvreté et plein d'autres choses négatives. Il alla s'asseoir sur son petit lit et replia ses jambes sur lui même en attendant que Wonsik prenne la parole. Il n'avait rien à lui dire de toute façon. Wonsik vint près de lui et il lui prit la main avec douceur.

- Taekwoon... tout d'abord, je sais que... enfin, j'ai fait des erreurs dans ma vie, beaucoup d'erreurs. Et... j'ai sali ton corps au début... j'étais comme tous les autres.
- Tu l'es toujours, le coupa le jeune chat.
- Non. Depuis quand je ne t'ai pas touché sexuellement, hein ?, il serra doucement la main de Taekwoon avant de lui caresser en faisant de petits cercles. Je... j'ai payé Soyou pour que tu viennes chez moi pendant une semaine, pour que tu vois autre chose que le sexe. Je voulais t'enlever à elle pour te prouver que la vie peut être belle.

Taekwoon fut dérouté par les paroles de Wonsik. Il ne fallait pas qu'il l'écoute, non. Comme Soyou lui avait dit, il jouait de lui et ce n'était que des mots en l'air, juste pour l'impressionner. La vie n'était pas belle, elle lui offrait juste de quoi survivre. Il se renferma sur lui et grimaça. Un grognement sortit de ses lèvres et la rage remontait en lui. Tous les mots blessants de Soyou, tous ces connards d'hommes qui désiraient son corps. Il avait mal. Qu'elle aurait été sa vie si ses parents n'étaient pas morts ? Aurait-il eu une belle vie ? Aurait-il été heureux ?

- Tu mens, le petit chat était déstabilisé. Qui devait-il croire ? Il en avait marre qu'on se serve de lui, marre qu'on l'utilise, qu'on choisisse sa vie à sa place.
- Je n'ai jamais été aussi sincère Taekwoon mais je comprends le fait que tu ne me crois pas.

Wonsik avait du mal à s'exprimer. C'était une première pour lui. Il laissa un peu de temps à Taekwoon, l'assommer avec toutes ses paroles ne servait à rien. Il fallait qu'il assimile le tout et Wonsik savait que c'était inhabituel pour son chaton. Léo miaula, ça en était trop pour lui. Il aurait aimé se transformer en chat, pour le restant de sa vie. Il serait libre, il recouvrerait la vue et il serait heureux. Au moins, il pourrait se trouver une famille qui l'aimerait et il ne serait pas qu'un objet sexuel.

- J'ai aménagé une chambre dans ma maison, et elle sera la tienne tout le temps que tu voudras. Viens cette semaine, vois ce que ça donne et si ça ne va pas, retourne chez Soyou. Je promets de ne pas te faire de mal, déclara Wonsik.

Il se sentait protecteur envers Taekwoon, il avait vraiment envie de le sauver, de lui donner une belle vie, lui montrer des choses douces, le bonheur. Ça le travaillait depuis quelques jours, au point d'en rêvait la nuit.

- Je suis perdu, Taekwoon avait le cœur en peine. Tu... toi et Soyou dites des choses si différentes. Je ne sais plus quoi penser, ni qui je dois croire.

Wonsik comprenait tout ça, il comprenait Taekwoon et ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la pitié pour ce petit être qu'il commençait à chérir du plus profond de son cœur.

- Que t'as dit Soyou?, questionna le jeune homme.

Après quelques larmes de douleur, l'homme-chat raconta les mots blessants de Soyou. En ce moment, il la trouvait de plus en plus cruelle avec lui. Il ne voulait qu'un toit, une vie, pouvoir vivre. Se prostituer ne lui plaisait pas, mais ça lui permettait de vivre.

- Personnellement, je trouve tes oreilles très jolies. Elles sont adorables, Wonsik rougit à ses révélations et prit une longue inspiration avant de poursuivre. Puis, je... tu vas trouver ça bizarre, j'ai eu du mal à l'accepter moi même, mais je me suis accroché à toi.

Les oreilles de Taekwoon se redressèrent d'un coup et le jeune prostitué tourna la tête vers Wonsik. Son cœur accéléra à l'intérieur de sa poitrine. Les mots de Wonsik résonnaient dans sa tête et prenaient sens tout d'un coup. Il se souvint de ses sentiments que lui même entretenait pour Wonsik.

- Qu'est ce qui me prouve que tu dis vrai ?, Taekwoon continuait malgré tout de se méfier. Il n'avait confiance en personne.
- Accepte de venir chez moi toute la semaine, et après cette semaine, tu verras si j'ai dit vrai ou pas, Wonsik se tortilla les mains, en signe de stresse. Et si Taekwoon refusait ? Si la vie chez moi t'a plu, tu pourras rester y vivre. Si non, tu pourras retourner chez Soyou et reprendre ta vie. Je me ferais oublier.

Wonsik ne savait pas comment il réagirait si son chaton décidait de ne pas rester. Il ne pourrait pas supporter le fait de ne plus le voir. Mais il ferait tout, absolument tout pour lui.

- Je ne veux pas vivre avec ta pitié. Je veux gagner ma vie, être indépendant, pouvoir payer moi-même mon logement, comme je le fais avec Soyou, cracha Taekwoon. Il ne voulait pas qu'on ait pitié de lui. Tant pis si il devait continuer de se prostituer, il ne vivrait pas chez quelqu'un qui lui payer tout. Il lui appartiendrait en quelque sorte et ça, ça lui était insupportable.
- Eh bien... réfléchit Wonshik. On peut toujours trouver une solution.

Le jeune homme se mit à rire nerveusement. Une solution ? Il ne serait plus la pute de Soyou mais la sienne. C'était surement ça sa stupide solution. Peut-être aurait-il de meilleurs conditions avec Wonsik.

- Je serais ta pute au lieu d'appartenir à Soyou et d'avoir des milliers de clients, je n'aurais que toi ?, finit par demander Léo, une vague de tristesse dans la voix.
- Non ! Bien sûr que non ! Je n'avais même pas pensé à ça, Wonsik prit le visage de Taekwoon dans ses mains et planta ses yeux dans les siens, même s'il savait que son chaton ne voyait pas. Tu n'es pas un objet sexuel, Taekwoon. Oui, j'aime avoir du sexe avec toi, car tu es bon, mais je me contenterais de ma main droite ou j'en sais rien, tant que toi, tu ne voudras pas de moi. Mais je ne te forcerais jamais à faire quoi que ce soit.

Les traits du visage de Taekwoon se radoucirent à l'entente des mots de Wonsik. Son cœur se réchauffa et un petit espoir de bonheur le prit, ce qui lui donna des milliers de frissons sur le corps. Alors, il n'aurait plus de rapports sexuels s'il restait avec Wonsik? Mais quel serait son travail ? Il s'enchanta à l'idée de découvrir plein de nouvelles choses.

- Tu sais faire la vaisselle ?, demanda Wonsik. La lessive ? Ranger une chambre ?
- Je n'ai jamais fait la vaisselle, ni la lessive. Mais je sais ranger ma chambre, répondit Taekwoon hésitant.
- Eh bien, je t'apprendrais chaton, tu verras ce n'est pas difficile. Si tu restes vivre chez moi, ça sera ton travail de tous les jours, d'accord ? Tu auras ton salaire, tu pourras même faire les boutiques pour te racheter des vêtements ou t'amuser, sourit Wonsik. Il était fier de lui, encore plus en voyant un éclat de joie briller dans l'iris de son protégé.

Intérieurement, Taekwoon explosa de joie. Il n'avait jamais connu autant de bonheur en si peu de temps. Même quand Soyou lui faisait un bon poisson, il n'était pas si content. Il allait avoir un vrai travail s'il restait chez Wonsik et il pourrait aller faire les magasins. Des larmes montèrent dans ses yeux en pensant qu'il pourrait peut-être avoir une vie normale, grâce à Wonsik. Tout comme ça vie pourrait devenir un cauchemar si jamais le jeune tatoué jouait encore avec lui. Mais pourquoi ne pas tenter l'aventure ? Si Wonsik disait vrai ?

- Alors tu acceptes de venir avec moi cette semaine ?, demanda Wonsik, complètement stressé à l'idée que Taekwoon refuse.

Le jeune chat ferma les yeux et se concentra au maximum. Il fallait qu'il réfléchisse bien. Soyou serait folle de rage s'il partait, mais en même temps, il en avait tellement envie. La peur lui torturait le ventre. Il avait peur que tout ça n'était qu'un rêve, que tout ne soit que mensonges. Mais une fois, il avait entendu à la radio l'expression « qui ne tente rien, n'a rien ». Alors il prit sa décision. Doucement il ouvrit les yeux, et serra la main de Wonsik.

- Tu m'aides à faire mes valises ?, lui chuchota t-il en réponse.

Wonsik écarquilla les yeux et sautilla de joie ce qui fit rire l'hybride. Le tatoué fut encore plus choqué étant donné que c'était la première fois qu'il entendait son chaton rire. Et il adorait déjà ça. Taekwoon lui même s'étonna en entendant le son clair et joyeux sortir de sa propre bouche.

- Alors tu viens chez moi ?!, s'extasia Wonsik.
- Oui, répondit timidement Taekwoon.  

☆☆

j'ai fait des chocolats fourrés à la framboise c'est trop bon ! (y'a aucun rapport avec la fic) 

blindTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang