Sept

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Lorsque Louis ouvrit les yeux, il fut ébloui par la luminosité que dégageait le ciel. Presque immédiatement, dans un réflexe, sa main vint cacher ses yeux qui s'étaient déjà plissés. Il resta immobile un instant, cherchant dans ses souvenirs la raison pour laquelle ce sol dur et froid était infligé à son dos. L'image d'Harry discutant avec animation en face de ce fameux 'N' lui revint rapidement et Louis se redressa pour regarder autour de lui.

Il déglutit difficilement, la gorge sèche d'avoir trop pleuré et sûrement d'avoir dormi plusieurs heures en plein soleil, avant que ses yeux ne fassent le tour. Le châtain fronça le nez. Il s'était endormi sous le pont où il se trouvait hier.

D'un geste mécanique, il se mit à chercher son téléphone, avant de se rappeler qu'il l'avait jeté dans l'eau hier, n'en pouvant plus de l'entendre sonner et de voir la tête de son mari s'afficher.

Louis soupira et s'étira, avant de se relever avec le plus de contenance possible, mais son corps paraissait lourd, son coeur était mort dans sa cage thoracique. Lentement, le châtain frotta l'endroit où se trouve normalement cet organe vital, comme pour le rassurer, le câliner, le cajoler, et s'excuser. Puis d'un pas non décidé, il s'aventura dans le parc.

Il n'avait absolument aucune idée de l'heure, mais il continua de marcher un petit moment. C'est en arrivant devant le pont qu'il avait quitté que Louis comprit qu'il venait de faire un tour complet du parc sans même s'en apercevoir.

Ses yeux s'arrêtèrent au loin sur un petit monsieur d'une soixantaine d'années, assit sur un banc, qui le regardait fixement. Il décida de s'approcher et finalement Louis s'assit à ses côtés. Il resta silencieux un moment, fixant le vide, avant qu'il ne se décide à parler.

« Excusez-moi monsieur, est-ce que vous auriez l'heure s'il-vous-plait ? »

Sa voix était rauque dû à la déshydratation et le châtain se mit à fouiller ses poches pour voir s'il avait de quoi se payer à boire et à manger.

« Il est huit heures. »

Louis fit une petite moue.

« Merci. Et est-ce que par hasard vous auriez un portable que je pourrais utiliser ? Je n'en ai pas pour longtemps. Il faut juste que j'appelle mon ami, c'est important. »

Le petit vieux scruta le plus jeune un instant avant de se décider à sortir ce qui lui sert de téléphone : une petite antiquité à clapet dont seuls les grand-parents se servent encore. Le châtain s'en saisit tout en le remerciant, puis il composa le numéro de son meilleur ami sans réfléchir plus longtemps. Le sonnerie eut à peine le temps d'établir la communication que le basané avait déjà décroché.

« Allo ? fit le brun, clairement inquiet, ce qui fit se sentir coupable Louis.
- Zayn ? C'est Louis...
- Louis ! Bordel tu m'as foutu la plus grande trouille de ma vie j'ai cru que tu avais fait une connerie ! Tu es où ? Je viens te chercher immédiatement.
- Pardon Zayn... s'excusa le châtain, plein de remords, avant de capituler. Je suis dans le parc, celui dans le centre. Je suis près du pont. »

Il entendit Zayn soupirer et s'insulter de ne pas avoir penser à cet endroit avant qu'il ne se reprenne.

« Ne bouge surtout plus, j'arrive. »

Louis hocha la tête comme si son meilleur ami pouvait le voir, puis il raccrocha et tendit le petit objet à l'homme qui se tenait toujours à ses côtés.

« Merci beaucoup. »

Celui-ci lui sourit, ne semblant plus méfiant. Peut-être avait-il cru que Louis était un SDF voulant le voler ? Après tout, tout le monde l'avait vu dormir sous se pont, et sortir faire le tour du parc. Et malgré ses beaux habits d'allumeur de la veille, on pourrait sûrement croire qu'il était un gigolo venant de s'être fait jeter.

Regarde-moi (Larry Stylinson)Where stories live. Discover now