back to the past 5

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Je me trouvai à présent dans une chambre d'hôpital, ma cheville gauche dans le plâtre, deux intraveineuses dans le dos de chaque mains et des bandages autour de mon genoux droit et de mon torse.

Je ressemblais à un momie mais cela m'importait peu. Je ne ressentais plus la douleur grâce aux antidouleurs injectés continuellement dans mon sang. 

Voilà deux jours que l'ont m'avais retrouvée et on peut dire que mon retour avait fait du bruit. A chaque fois que j'allumais à télé, on voyait dans les journaux ma photo en premier titre ainsi que celle de mon kidnappeur. Parfois, on voyait le lieux où j'étais retenue prisonnière et des images de moi en train d'être emmenée en ambulance. Je savais également que des journalistes étaient devant l'hôpital depuis 2 jours afin d'avoir des nouvelles de "L'enfant  Prodigue". 

"L'enfant Prodigue"... Voilà le nom que l'on m'affublait depuis que j'étais arrivée ici. Agnès et Paul, les gens chargés de s'occuper de moi avant mon enlèvement étaient venus me voir dès mon arrivée mais sur leurs visage ne se peignait pas seulement de la joie mais aussi de la culpabilité. Quand Agnès m'a vu, elle a éclatée en sanglots et s'est confondue en excuse pendant une bonne heure et il en va de même pour Paul. 

Ils m'avaient alors appris que j'avais disparu depuis bientôt 4 mois et demi et que rare étaient les gens qui avaient encore de l'espoir de me retrouver. 

Depuis mon retour à la réalité, je n'avais pas encore proféré le moindre son. Ma voix restait éteinte dans le fond de ma gorge et mon regard étaient souvent perdu dans le vide. Je refusais toutes nourriture, d'où la pose d'une deuxième intraveineuse qui me donnait ce que j'avait besoin directement dans mon sang. Il m'avait fallu presque une journée pour m'habituer à la lumière et encore ce n'était pas celle du soleil mais celle d'un plafonnier bien plus puissant que celui qui se trouvait dans le camping-car. 

Je passais donc mes journées au lit, soit à regarder la télé sans vraiment la voir, soit à fixer un mur de ma chambre. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil, à chaque fois que je fermais les yeux plus de dix secondes, je voyais son visage au dessus du miens, prêt à me refaire subir toutes les choses qu'il avait envie de me faire.

Quand Agnès et Paul étaient venus, j'avais refusée tout contact physique avec eux, reculant à chaque fois qu'il voulait me toucher. Ce n'est pas que je n'en avais pas envie mais j'avais peur. Peur qu'il me fasses eux aussi du mal même par inadvertance. J'avais du mal a accepter les contact du corps soignant aussi donc j'ai un médecin et une infirmière personnelle qui viennent trois fois par jour pour s'assurer que je suis encore en vie. 

Une semaine passa et je n'avais pas encore repris beaucoup de force. Je ne me nourrissais toujours pas de manière naturelle, je ne dormais pas plus de deux heures par nuits et je n'avais toujours pas parlée. A quoi bon? Je ne veux pas échanger de parole avec ces gens qui me demanderaient tout le temps si je vais bien. 

On m'avait enlevé le bandage que j'avais autour du torse mais j'avais gardé celui de mon genoux et le plâtre de ma chevilles.

Une psychologue était passé tous les jours, attendant que je raconte quoi que ce soit sur ce qu'il s'est passé mais je n'en fis rien, me contentant de fixer le mur en face de moi sans jamais croiser son regard. 

Miranda, mon infirmière personnelle, avait essayée de me faire sortir de ma chambre en voulant me faire asseoir dans un fauteuil roulant mais j'avais catégoriquement refusé d'un mouvement de tête. 

-Tu sais, m'a-t-elle dit alors, il y a un moment où tu vas devoir affronter le monde extérieur. Tu ne pourras pas rester cacher ici tout le restant de tes jours. 

Sur ces mots, la trentenaire sortie de la pièce en laissant le fauteuil roulant à côté de mon lit. Je délaissai le mur que je fixai pour poser mon regard sur le siège puis vers la fenêtre. Mon regard était à présent habitué à la lumière du jours, ce qui ne m'empêchait plus de regarder par la fenêtre.  

Je baissai le regard sur mes mains avant de tirer les intraveineuse d'un coup sec. J'enlevai ensuite la couverture de mes jambes et me redressai afin de sortir celles-ci du lit. Une fois qu'elle pendaient dans le vide, je rapprochai le fauteuil le plus près possible de moi et me mit dedans en grimaçant. Je n'avais pas bougé de mon lit depuis une semaine et je le ressentais dans mes muscles. 

Je posai mes mains sur les roues les fit rouler jusqu'à la fenêtre où je pus enfin voir l'extérieur. Je poussai un soupir en apercevant les arbres du jardin intérieur. Je voyais des gens en train de discute, des enfants, des adultes, des personnes âgées... 

Je ne sais pas combien de temps je suis restée assise là, devant cette fenêtre, occupée à regarder les gens pleins de vie qui passait devant mon regard mais je ne sortis de ma léthargie qu'au moment où je sentis une main se poser sur mon épaule. Sans que je ne puisse me retenir, je poussai un cris aigu tout en protégeant mon visage de peur de recevoir un coup.

-Axelle! Axelle, calme-toi! 

C'était une voix de femme, c'était Miranda. Je m'arrêtai de crier et baissai les bras. Ma respiration allait vite, trop vite entrecoupé par des sanglots. 

-Oh mon dieu, je suis désolée Axelle, je ne voulais pas te faire peur comme ça, calme-toi, me dit l'infirmière. 

Mon médecin, Pierre, entra à son tour dans la pièce d'un pas précipité. 

-Qu'est ce qu'il se passe? Demanda-t-il en s'approchant de moi.

Je reculai d'un coup tout en regardant autour de moi, cherchant vainement une particule d'air que je pourrai aspirer. 

Pierre s'agenouilla à mes côtés tout en gardant une certaine distance. 

-Axelle, respire avec moi d'accord, tout va bien se passer, me confia-t-il. 

J'inspirai et expirai en même temps que lui. Ce petit manège dura plusieurs minutes, entre deux expiration il me félicitait. Quand enfin je récupérai une respiration normal, je poussai un soupir. 

Miranda restait à l'écart mal à l'aise tandis que le médecin qui devait avoir dans la quarantaine me sourit, faisant ressortir ses fossettes. 

-Tu es une fille très forte Axelle, me dit-il alors. Depuis que tu es arrivée ici, tu n'as jamais montré tes sentiments mais sache que tu peux le faire autant que tu le souhaites, nous sommes là pour ça. 

Je hochai la tête tout en essuyant rapidement une larme qui venait d'apparaître sur ma joue. Il ne mentait pas, depuis mon arrivée, je n'avais pas pleuré, je ne m'étais pas mise en colère, je n'avais pas souris, ni rit,... Aucun sentiment ne passer le mur que j'avais mis t'en de temps à construire quand j'étais avec lui. 

Une deuxième larme coula, puis une troisième, et bientôt, ce fut un flot de larme et de sanglot, mon visage entre mes mains. J'entendis la porte de ma chambre s'ouvrir et se refermer et quand je relevai la tête, je vis que Miranda avait disparu, me laissant seule avec Pierre qui me sourit doucement.

-Tu n'as pas à avoir honte de pleurer Axelle. Après tout ce que tu as vécue, tu as le droit plus que quiconque ici, me dit-il. 

Sanglotant, je posai mon regard sur l'extérieur et inspirai un grand coup. Le médecin reçut un appel, se redressa et me sourit. 

-Je dois y aller, un patient à besoin de moi. Courage Axelle, me dit-il avant de partir.

J'étais à présent seule avec mes pensées, je roulai jusqu'à la salle de bain et me regardai dans la glace. Mon reflet me fit presque sursauter. J'avais d'énorme cernes sous les yeux, un teint blafard du au manque de soleil, mon visage était amaigrit et mes cheveux n'avais toujours pas repoussés. 

En gros, je n'étais même pas l'ombre de ce que j'étais avant tout ça.

Sous Le Sceau Du SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant