chapitre 9

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Hey, bonne lecture et bonne journée
x, - ness

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Dinah entendit la porte de la chambre se refermer et elle se retourna, perplexe. Elle vit Camila entrer dans la chambre, aussi trempée qu'il était possible de l'être. Elle allait parler et demander à son amie où elle était, mais Camila ne lui en laissa même pas le temps : sa main blessée s'enfonca dans le mur et lui arracha un cri de douleur, ses bras balayèrent la commode et envolèrent valser tout ce qui s'y trouvait, ses cris de colère emplirent la pièce et ses cheveux mouillés volèrent dans tous les sens alors que Camila cherchait ce qui serait sa prochaine victime.

Dinah se leva en hâte de son matelas et attrapa la Cubaine, qui se débattit avec force et envoya un coup de coude dans la mâchoire de la Polynésienne, qui ne bougea pas d'un millimètre. De sa haute taille et avec ses longs bras, elle parvint rapidement à maîtriser la jeune femme qui perdit toute colère et finit par s'effondrer dans les bras de son amie, ses sanglots devenant le seul bruit audible dans la chambre.

Au milieu de la pièce seulement éclairée de la lumière allumée de la salle de bains et des reflets de la ville à leurs pieds, Dinah resta longtemps sans bouger en serrant de toutes ses forces son amie qui était aussi seule que brisée. Seule, et entourée à la fois ; tellement seule, dans ce silence qui entourait son coeur mis à nu et repoussé avec froideur.

Tout son corps lui faisait mal : ses mains, sa tête, son ventre. Elle avait besoin de s'asseoir, mais elle n'en dit rien : rester debout et repousser ses limites la ferait peut-être s'effondrer au milieu de la chambre, et alors elle ne ressentirait plus aucune douleur, ni dans son corps ni dans son coeur.

Mais Dinah fut plus rapide qu'elle et à son grand regret, Camila fut entraînée à prendre place sur le matelas blanc ; et au diable toute l'eau qui tâcherait les draps. La blonde remarqua, d'ailleurs, l'état de Camila : ses bras nus dégoulinaient d'eau et son jean fin avait dû laisser la pluie atteindre ses os. Elle se leva sans un mot et disparut dans la salle de bains, pour réapparaître quelques secondes plus tard avec un pyjama chaud qu'elle aida Camila à enfiler.

Le pull, qui sentait l'odeur de son amie, rappela à Camila ses années d'amitié avec la jeune femme, et ses sanglots redoublèrent. Elle ne savait pas si elle pleurait de nostalgie face à tant d'innocence perdue ou de tristesse de devoir quitter le groupe ; mais elle pleurait. Elle pleurait sans pouvoir s'arrêter, et Dinah se prit à penser que toutes les larmes déversées depuis la veille avaient dû vider le corps de son amie de toute énergie.

Sans un mot, sans poser une seule question, elle prit Camila dans ses bras et l'attira avec elle dans le lit, la serrant fort entre ses bras jusqu'à ce que les sanglots de la Cubaine se taisent et que seul son souffle haché puisse être entendu dans la pièce. Dinah sourit faiblement et caressa les cheveux bruns qui dormaient entre ses bras en pensant que finalement, la petite Mila qu'elle avait connue au début avait bien grandi, mais qu'elle restait toujours un peu la même.

***

Les talons de la jeune femme claquant le sol accompagnaient ses pas alors qu'elle marchait, peu sûre d'elle, vers une chambre qui n'était pas la sienne. C'était leur dernière nuit à New York, et elle refusait de quitter la ville pour partir loin -à Atlanta- sans avoir dit ce qu'elle avait sur le coeur. Et c'est en essayant de se convaincre qu'elle prenait la bonne décision qu'elle laissa son poing s'abattre sur la porte 1117.

Elle attendit de longs instants avant de réitérer l'opération. Elle ne lâcherait pas, cette fois. Elle devait lui parler, et maintenant. Avant de partir et de ne plus pouvoir voir son visage durant des semaines, qui lui sembleront durer une éternité.

Better Together - CamrenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant