Chapitre 37 - Passé proche

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La chevauchée avait été longue, il faisait chaud et il y avait eu peu d'ombre sur notre chemin. J'avais été bien contente lorsque nous étions entrés dans une épaisse forêt qui semblait sans fin. Nous étions tous silencieux depuis un moment maintenant, sans doute que tout le monde subissait la même fatigue, mais personne ne voulait se plaindre.

Et puis il y eu des cris d'enfants, suivi de rire. À travers les arbres qui commençaient à s'estomper sur notre chemin, je distinguais déjà des mouvements et puis des tipis. Nous arrivions enfin. Un sourire étirait mon visage.

Les femmes et les hommes travaillaient, les enfants jouaient poursuivis par les chiens errants pendant que d'autre apprenais a chasser ou à pêcher. Les plus vieux chantaient ou récitaient des histoires aux plus jeunes. Un feu éternel à moitié éteint fumait au milieu des habitations. J'observais chaque détail, j'y avais souvent repensé lorsque j'avais été prisonnière, cela m'avait fait du bien mais même mes souvenirs n'égalaient pas le bonheur que je pouvais ressentir en arrivant ici.

À l'instant ou nous étions descendu de nos montures, Andek était venu nous rejoindre. Après une accolade brève envers ses alliées, il était venu m'en faire une aussi, j'eu le droit à une étreinte plus longue que celle qu'il avait donné à ses amis. 

Je ne m'étais pas senti bien pendant un instant. Sans savoir pourquoi, le contacte d'Andek m'avait fait remonter une vague de mauvais souvenirs et toutes les ecchymose et les blessures que m'avait causé le colonel semblait s'enflammer. 

     — Je suis heureux de te retrouver Ashaisha, 

Andek était une personne incroyable et je m'en voulais de ne pas être à l'aise à son contact. Chayton avait été la seule personne avec qui je m'étais réellement senti en sécurité, et depuis nos retrouvailles, nous n'avions pas été séparer pourtant, le voir s'éloigner et disparaître derrière les tipis pour débarrasser son cheval m'avait fait ressentir un malaise. Mon cœur se serrait dans ma poitrine. Bon sang que m'arrivait-il ? 

Après avoir salué tout le monde, Andek m'avait demandé de le suivre ainsi que Peter et mon père. Nous marchions un instant afin de rejoindre le cœur du village. Sur notre passage, il y avait davantage de regard curieux que de regard mauvais comme lorsque la première fois qu'ils m'avaient vue.

     — Lenny ! Père ! S'exclamaient deux voix à l'unisson.

À peine le temps de ce retourné que mes deux petites sœurs se précipitaient dans notre direction. Je fus submergé d'une nouvelle sensation de soulagement et de liberté. Elles étaient saines et sauve.

Au moment ou Rose avait voulu me prendre dans ses bras, j'avais eu un mouvement de recul. J'avais envie de l'avoir près de moi, mais au fond de moi, je n'avais pas envie de revivre cette sensation désagréable que j'avais eue lorsque Andek m'avait prise dans ses bras.   

     — Rose, tu as tant changé. Lançais-je en déposant la main sur la joue de ma plus jeune sœur.

Je n'avais pas eu l'occasion d'y faire attention auparavant, pourtant elle semblait s'être allongé en hauteur et affiné aussi, son visage enfantin devenait à présent celui d'une femme. Et puis, mon attention fut détourné par Madeleine, non pas parce qu'elle venait vers moi, mais plutôt parce qu'elle venait de se lancer sur Peter pour lui donner une étreinte comme elle ne l'avait jamais fait avec personne avant. Mais ce qui avait suivi fut encore plus surprenant, Madeleine et Peter c'était embrasser, non pas comme des amis mais plutôt comme un couple. J'avais cru pendant un instant que ma mâchoire allait se décrocher pour toucher le sol. Je n'en croyais pas mes yeux.

Madeleine avait dû se rendre compte des regard posé sur elle et c'était détaché de Peter et laissait tomber son regard à terre, du revers de la main elle lissait le bas de sa jupe. Je devinais déjà sa gène. Madeleine n'était pas le genre de personne à montrer ses sentiments et j'étais presque amusé de la voir agir ainsi.

     — Je ... Je suis désolé Lenny, peut être aurais-je du t'en parler. Lançait Peter le visage cramoisi.

Cette fois, incapable de me retenir, j'étais partie dans un fou rire. Sans doute à cause de la gène de Peter ou bien cela était plutôt nerveux , mes nerfs me lâchaient. J'avais tant bien que mal essayé de me calmer en remarquant les visages confus de mes amis. 

       — Je ... vous laisse, je dois aller saluer les autres. 

J'avais menti afin de m'échapper. J'avais traversé le campement afin d'en sortir à l'opposé, je ne connaissais pas encore les lieux mais peu importe. J'avais marché un moment à vive allure, puis j'avais fini par m'asseoir sur une pente en contre bas qui donnait une vue directe sur un long fleuve qui semblait sans fin. Mon regard c'était perdu pendant un moment sur le cour d'eau. Il y avait beaucoup de courant, des vaguelettes blanches se dessinait à la surface. Et puis venu de nul par, l'horrible visage du colonel était apparut, son sourire en coin et son regard noir me fixait. Aussitôt des larmes étaient remontées à la surface, j'avais envie de lui hurler dessus, de fuir mais j'étais incapable de rien. Des larmes brûlantes dévalaient mon visage et puis lorsqu'elles tombaient sur mes cuisses, elles semblaient gelée. 

Une main était venue se poser sur mon épaule, cette fois si un crie m'échappait tendis que je bondissais en arrière. Je crus, l'espace d'un instant que mon cœur n'allait pas résister et puis soudain, un violant retour à la réalité. Je reconnaissais Chayton qui me regardait d'un drôle d'air.

Pourquoi ses images venait me frapper maintenant ? Que se passait-il ? Bon sang, je me détestais d'être ainsi. Chayton était venu poser sa main sous mon menton afin de me faire relever la tête, nos regards se croisaient mais tous les deux restons silencieux. Et puis contre toute attente, Chayton m'avait attiré contre lui et passait ses bras autour de mon corps recroquevillé. Cette fois-ci, je n'avais ressenti aucune douleur, au contraire je m'étais laissé emporter dans cette étreinte. 

      — Ne m'abandonne jamais. 

Ces mots étaient sortis sans que je n'ai eu le temps d'y réfléchir. J'avais intensifié notre étreinte et cette fois je fus incapable de retenir mes larmes. Je ne comprenais définitivement pas ce qu'il m'arrivait. 

Omakiya (Aide moi)Where stories live. Discover now