Chapitre 47 - Irréversible

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Une fumé épaisse remplissais la pièce la rendant presque irrespirable. Elle était si opaque que je percevais seulement l'ombre du chaman qui continuais de purifier l'air en récitant inlassablement des paroles que je ne comprenais pas vraiment. Même si l'air devenait pratiquement irrespirable, je refusais de quitter la pièce. 

Du moins, jusqu'à ce que je n'ai plus le choix. Le chaman avait fini par me demander de sortir, ma présence n'avait rien de bon d'après lui et donc sans broncher j'obéissais. 

A contre cœur, je sortais. Je fus éblouie pendant un instant par la lumière extérieur, non pas que le soleil brillais, le ciel était même gris mais dans la pièce ou Chayton avait été installé, il n'y avait pas la moindre lumière.

Je resserrais la couverture que j'avais sur les épaules et regardais longuement autour de moi. Je ne connaissais personne. Les hommes, les femmes ainsi que les enfants m'étaient tous inconnu, pourtant lorsque j'étais tombé par hasard tombé sur leur campement après avoir perdu mon chemin. Il s'agissait d'une tribu Sisseton, une tribu alliée. 

Il était mon seul espoir, je n'avais pas eu d'autre choix que de rester parmi eux. Il faisait partie des rares tribus encore libre. Les enfants riaient et les hommes et femmes vaquaient à leurs occupations, cela me rappelait ma tribu que ne faisais plus rien de tous ça et cela me rendais nostalgique. Quelque chose me disais que plus jamais nous vivrions ainsi à nouveau et cela me rendais affreusement triste ...

Je m'approchais d'un fleuve assez proche et m'essayait sur le bord. J'observais le cours de l'eau qui allait se perdre au tournant d'un énorme chêne.  Je soupirais, ou est-ce que j'allais moi aussi ? Je ne voulais pas retourner à notre nouvelle vie qui consistait à voir mon peuple souffrir sous les ordres des hommes blancs. Mais si je n'y retournais pas, alors je serais une lâche et je ne pourrais jamais accepter cela de vivre avec ça sur la conscience. 

Une larme dévalait le long de ma joue. Un sentiment de haine infinie m'envahissait. Je ne pouvais m'empêcher de me sentir coupable de tout ce qu'il se passait. Je revoyais les blancs attrapés les natifs par les cheveux, et leur raser au plus cours, brûler leurs grigris ainsi que tous leurs objets personnelles pouvant aller à l'encontre de leur religion. Les enfants avaient perdu leur sourire et joie de vivre, plus de rire, plus de petits guerrier, non juste de malheureux bambins. Les hommes à qui on avait fait découvrir le whisky, cet alcool diabolique auquel de nombreux amérindiens avaient succombé, nombreux étaient ceux qui traînaient à même le sol complètement alcoolisé plus bon a rien, d'autre en devenait violent et certains en était même mort. De toute façon les hommes qui étaient ici étaient pour la plupart des blessés de guerre "plus bon a rien". Les femmes, elles étaient devenues de simples servantes,quand elle ne travaillait pas dans les champs, elles étaient obligées de fournir aux femmes blanches des vêtement et du linge de maison, évidemment rien avoir avec ce qu'elles avaient l'habitude de faire non, il était hors de question que ses bonnes femmes habilles leur maison de "haillons de sauvage", elles avaient du tout réapprendre pour pouvoir donner à se peuple ingrat ce qu'ils voulaient.

Nous avions déjà pensé à la rebellions, mais chaque jour les Français étaient de plus en plus nombreux, et puis avec les guerres qui éclataient un peu partout, il était impossible d'échapper à leurs vigilances. De plus, le chef qui au début continuait de recevoir des messages des tribus alliés, n'avait jamais de bonne nouvelles. Tous commençaient à être piégé, menés à la même vie que la nôtre, et ceux qui refusaient d'accepter étaient tuées.

— Ne pleure pas, Chayton est un grand guerrier, il ne va pas mourir. 

J'eu un léger sursaut, je n'avais pas vu arriver Nashoba, l'un des hommes proche du chef. C'était sur lui que j'étais tombé en premier, il avait d'abord brandie sa lance en me voyant et puis finalement, il avait reconnu Chayton avec qui apparemment il avait déjà combattue à ses côtés.

— Vous devriez fuir. Avais-je dit d'une voix étouffé en essuyant mes larmes.   

J'avais conscience d'avoir dit quelque chose que j'aurai sans doute gardé pour moi, pour autant j'étais incapable de garder le silence. 

— Il ne faut pas rester, les hommes blancs sont mauvais, ne céder pas, ils vont ...

— Nous savons, avait répondu Nashoba en me coupant.  

J'avais tourné le regard dans sa direction. Il passait une longue mèche de sa chevelure brune derrière son oreille et attrapait une brindille qu'il triturait nerveusement. 

— Les hommes blancs sont trop nombreux, la moitié de nos tribus ont déjà été capturé ou bien tuée, même nos ennemis sont en faiblesse. Nous perdons cette guerre ... 

Mon estomac se serrait à nouveau ... Alors tout était perdu. Je le savais, et pourtant j'avais toujours eu se fond d'espoir que les choses allaient tournée à notre avantage et pourtant, c'était certains tout était fini ...

Nashoba posait une main sur mon épaule et me regardait d'une façon qui se voulait presque réconfortante, il me rappelait Andek, lui aussi me manquait, je ne lavais pas vu depuis si longtemps ...

— Ashaisha ! 

Je m'étais vivement retourné en entendant mon nom. C'était le chaman qui venait de sortir du tipi où il s'occupait de Chayton. Il avait l'air fatigué, voir même à bout de force. Il ouvrait la porte du tipi et d'un signe de la main, m'indiquais que je pouvais entrer. Je ne perdis pas un instant et me précipitais à l'intérieur. L'air était lourd, voir même pesant. Chayton était toujours allongé au milieu de la pièce, immobile.

Je m'étais agenouillé sur le sol à ses côtés et avais posé ma tête sur son torse, il respirait toujours lentement, rien ne semblait avoir changé. Encore une fois, je me mis à hoqueté, prête à pleurer.

— S'il te plaît, ne me laisse pas ... 

J'avais dû répéter ses paroles un millier de fois depuis qu'il était dans cet état la, mais c'est tout ce que je désirais, je ne voulais rien d'autre que lui. 

Et puis soudain, j'avais senti une main se poser sur ma tête caressant lourdement mes cheveux. J'avais doucement redressé la tête. C'était la main de Chayton, c'était lui qui venait de bouger. J'eu du mal à le croire pendant un instant et puis j'avais fini par attraper sa main et l'embrassais.  Cette fois c'est des larmes de jois quoi m'échappaient. 

Décidément, ces derniers jours j'avais du plus pleuré que dans toute ma vie entière. J'espérait que cette fois-ci serait la dernière.  

Omakiya (Aide moi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant