Chapitre 8 : Le Canapé même pas Convertible

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-Donc, tu vis dans un palace, mais tu n'as pas de deuxième chambre pour un invité ?

Debout au milieu du salon moderne, Élisa foudroyait le directeur des entreprises d'Isria du regard. Tout en défaisant sa cravate, ce dernier haussa les épaules.

-Je n'ai pas besoin d'une deuxième chambre.

-Parce que tu ne reçois jamais personne ? lança-t-elle. Vu ton caractère de cochon...

-Non, parce que je couche avec les femmes qui viennent chez moi, les autres je les laisse dehors.

À ces paroles, elle eut un ricanement. Lui se contenta de jeter sa cravate, avec un haussement de sourcil qui la fit s'arrêter net.

-C'est une blague ? Parce que je n'ai absolument pas l'intention de coucher avec toi.

-Ne soit pas imbu de ta personne. Je n'ai jamais dit que je te voulais dans mon lit, la railla-t-il en faisant sauter les premiers boutons de sa chemise. Je t'octroie le droit de prendre mon canapé.

Rouge en raison de sa méprise, Élisa regarda ledit canapé. En cuir. Donc tout sauf confortable pour une nuit complète.

-Au moins au formule 2, j'aurais eu un lit, contra-t-elle.

-Rien à battre. Et ne tente pas de partir dans la nuit. J'ai une ouïe très fine. Bonne nuit, le boulet.

Sur quoi il s'enferma dans sa chambre, sans même lui faire faire le tour du propriétaire.

Épuisée, Élisa regarda le salon-cuisine gigantesque, puis le canapé même pas convertible. Bon. Autant dormir.

*

Le lendemain matin, elle se réveilla avec le bruit d'une machine à café. Ces charmants appareils à moudre le grain, qui vous fracassaient les oreilles de bonne heure.

Ouvrant un œil injecté de sang, Élisa s'extirpa du canapé tel un zombie de sa tombe.

-C'est quoi ce bruit ? grinça-t-elle.

Frais comme un gardon, Nathaniel prit sa tasse tout en l'avisant d'un air goguenard.

-C'est l'heure du travail, l'ours.

-L'ours !? Je t'en foutrais, de l'ours ! Ton canapé est plus dur que le ventre d'un golem !

-Petite chose fragile.

-Va te faire...

Son insulte resta bloquée par la tasse de café qu'il lui tendit. Bon. Elle acceptait.

-J'aime pas le café.

-Bois-le quand même, tu as une sale gueule.

-Toujours aussi charmant.

-Pourquoi quelqu'un voudrait-il te tuer par le feu ?

Les yeux violets de Nathaniel se dardèrent sur elle, pleins d'une intensité dont, directement au réveil, elle se serait bien passée. Elle avait l'impression d'être un gobelin à un bal elfique. Un tas décoiffé et désagréable face à une bombe sexuelle.

-Les vampires ? répondit-elle innocemment.

-Les vampires brulent comme du petit bois, rétorqua-t-il en avalant lentement une gorgée de café. Ils ne prendraient pas ce risque. Alors, je le répète : qui voudrait te tuer par le feu ?

1. L'Héritage des Millicent : La Poisse aux TroussesOnde as histórias ganham vida. Descobre agora