1. L'Héritage des Millicent : La Poisse aux Trousses

Chapitre 11 : Chapeau Melon et Bottines de Boue

Cette fois-ci, elle resta coite. Cette question, elle l'avait crainte. Car il avait clairement entendu Joe dire qu'elle était des leurs. Dire qu'ils ne devaient pas la tuer, elle, une paranormale parmi tant d'autres.

-Je ne vois pas de quoi tu veux parler.

-L'option du fouet est toujours disponible, si tu me prends pour un imbécile.

Ils se défièrent du regard.

-Tu pratiques le sadomasochisme ?

-Je ne dénigre pas cet art sexuel, fit-il avec un sourire carnassier. Mais la torture est une chose que je pratique beaucoup plus.

Cette fois-ci, Élisa eut un franc mouvement de recul. La torture ? Comme il ne rectifiait pas ses paroles d'un « c'est pour rire », elle eut des sueurs froides. Il était sérieux, là ?

-Heu...

-Pourquoi as-tu les Guerriers de la Pureté sur le dos ? me demanda-t-il une nouvelle fois, avec un calme en désaccord avec la lueur dans ses yeux d'améthyste.

-Je leur ai joué un mauvais tour, et depuis, ils me pourchassent.

-Si c'était le cas, ils t'auraient tué à vue, contra-t-il. L'un d'eux n'aurait pas dit que tu faisais partie des leurs.

Crotte ! Il avait tout entendu, alors !? Livide, Élisa fixa le livre sur ses genoux. Comment allait-elle expliquer cela ? Comment...

-Et toi ? répliqua-t-elle en lui faisant de nouveau face. Pourquoi cherches-tu absolument à me protéger ? Qu'est-ce que je suis, pour toi ?

-Très bien. Tu veux que je joue cartes sur table, ma belle ? ronronna-t-il en se penchant en avant. Alors, écoute-moi bien. Quand je vois une fée cernée par des vampires, qui décident d'en faire une cible à cause de sa fausse proximité, à la base, avec les Millicent, je ne la laisse pas seule.

Elle perdit des couleurs. Se rapprochant un peu plus, Nathaniel la clouait sur place de ses yeux violets.

-La fée, c'est toi, Élisa Klervi. Et si tu crois que ton petit collier de pacotille peut me duper, tu te trompes lourdement. Alors maintenant, tu vas me faire le plaisir d'arrêter de me prendre pour un abruti. C'est clair ?

Mal à l'aise, elle hocha lentement la tête.

-Bien, gronda-t-il. Donc, je réitère ma question : pourquoi les Guerriers de la Pureté en ont-ils après toi ?

Il avait lentement articulé sa dernière phrase, comme s'il s'adressait à une lente d'esprit. Ce qui n'était pas tout à fait faux, en soi. Car avec cette proximité grandissante, Élisa avait beaucoup de mal à réfléchir.

-Je... Si tu le savais, tu... Tu ne veux pas le savoir, Nathaniel. Tu t'en voudrais de me protéger.

Un lent sourire étira ses lèvres.

-Si tu savais ce que je suis, souffla-t-il à son oreille, tu ne te sentirais pas en sécurité à mes côtés.

La suite, elle ne l'avait pas vu venir. Car comment, d'une menace de fouet en début de conversation, en arrivaient-ils à... ça ?

Quand sa bouche rencontra la sienne, elle crut à une blague. Puis sa grande main se glissa dans ses cheveux, en une invite qui l'électrifia de la tête aux pieds. Mais qui se rompis bien trop vite. Car la seconde suivante, elle chancelait sur le lit, Nathaniel étant déjà à la porte.