1. L'Héritage des Millicent : La Poisse aux Trousses

Chapitre 14 : L'Infirmière Cochonne

Daphnée était, comment dire... Furieuse. Mais comme Nathaniel avait du répondant, la majeure partie de la dispute se passa entre eux. Bizarrement, elle, elle n'eut pas droit à la fessée. Rien que d'y penser, Élisa grimaça. Ce que les deux autres interprétèrent de la mauvaise façon, ce qui relança la dispute pour trente bonnes minutes. Puis la belle rousse partie telle une furie, laissant Clarabelle en costume latex moulant, Nath et Élisa seuls. Enfin... Façon de parler.

-Sale caractère, maugréa le colosse en allant dans la cuisine.

-Tu peux parler, toi.

-Bon, en reprend le plan à trois là où on l'a laissé ?

Ils regardèrent Clarabelle.

-Tu n'as jamais été conviée à ce plan à deux, cingla Nath.

-Ce n'était même pas un plan à deux, rétorqua Élisa en le fusillant du regard.

-Pas de sexe ? déplora l'autre avec un gémissement tout droit sorti d'une œuvre pornographique. Je vais me trouver d'autres partenaires, alors.

Si le pluriel surprit Élisa, elle s'abstint de faire la moindre remarque. Tant que ses fesses n'étaient pas au milieu, elle pouvait faire ce qu'elle voulait des siennes. Sauf que maintenant... Elle se retrouvait vraiment seule avec Nathaniel.

Dont le regard la transperça de part en part.

Oups...

-Je ne coucherai pas avec toi.

-Puisque les orgasmes multiples ne t'intéressent pas, jouons cartes sur table. Pourquoi les vampires t'en voulaient-ils ?

Chacun d'un côté du comptoir de la cuisine, ils s'observèrent en chien de faïence.

-Éventuellement, tu peux commencer par me remercier de t'avoir sauvé de la torture, ajouta-t-il en levant son verre de jus d'orange à son honneur.

-Merci.

La facilité avec laquelle elle le fit lui valut un haussement de sourcil. Quoi ? Elle n'était pas toujours une sale ingrate !

-Écoute, Nath, je travaille demain. Je voudrais vraiment pouvoir dormir... Or, je dors sur ton canapé, aux dernières nouvelles.

-Tu peux venir dans mon lit.

-Pas avec tes mains baladeuses dedans, grogna-t-elle.

-Soit, fit-il en haussant les épaules. Comme tu veux, casse-pied.

Il s'en alla vers sa chambre. En fait, comme elle l'avait découvert un peu plus tôt, il était quatre heures du matin. Si elle voulait avoir une chance de récupérer avant de retourner à son travail, elle devait se coucher maintenant. Épuisée, elle était sur le point de se laisser tomber sur le canapé, lorsqu'elle lança :

-Pourquoi y avait-il la Marquise Sanglante, dans cette cave ?

-Pour faire sauter les ampoules avant que je n'arrive, déclara-t-il sans se retourner.

Celle lui fit froncer les sourcils.

-Mais... Pourquoi ?

Cette fois-ci, il la regarda par-dessus son épaule.