-V- I love you

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Ça m'disait rien de collaborer avec ce type. Mais si ça pouvait faire en sorte qu'on s'retrouve, alors fallait que j'ravale un peu ma connerie. Si t'étais vraiment aussi triste qu'il le disait, alors pour une fois, j'devais faire en sorte de t'aider. Au fond, toute cette merde, c'était pas ta faute. J'suis sûr que cette idée de crever ensemble devait venir d'un de mes délires de merde.

J'avais fait ce qu'il voulait.J'ai raconté tout ce qui avait mené à ta mort. Même en sachant que, du coup, c'était pas vraiment réel, j'avais quand même senti mon cœur arrêter de battre quand j't'ai vue avec ce visage planté sur ta tête.

En fait, j'crois que mon soucis, c'est que j't'aimais trop. Au final, qu'est-ce que t'étais ? Une humaine,comme moi. Mais j'sais pas. Quand je te voyais et que tu ne savais pas que j'te regardais, quand tu dormais, quand tu arrosais tes fleurs, quand tu astiquais ma guitare, t'avais toujours ce sourire.Ce petit mécanisme que faisaient tes lèvres, ça m'avait rendu dingue dès que j'lavais vu et qu'il avait fait clic, clic et clac dans ma tête. Ton apparence de papillon rebelle m'a attiré et,quand tu as commencé à me parler... Quand tu m'as raconté ta vie,tes emmerdes, des blagues de merde, des anecdotes, des taquineries et des mots d'amour, j'ai succombé à ta voix et à ton âme. J'voulais que tu me parles tous les jours, que tu sois celle qui me dise bonjour et pas une autre. Mais pour être honnête, même si j'le croyais, j'avais pas envie que tu m'appartiennes, c'était même plutôt l'inverse. J'voulais avoir l'honneur d'être tiens. J'voulais qu'on vive exactement comme on avait vécu, que tu partages tout avec moi, que tu t'sentes bien. Évidemment, quand j'suis allé voir ailleurs, bien sûrs qu'on s'est crevés et que j'avais tout fait merder. Franchement, entre toi et moi, j'crois qu'on est bien d'accord, y'a que moi qui peut vraiment réparer tout ça. Tu vas voir, j'te jure, j'ai un plan. On redeviendra deux amoureux.

Ce qu'il me racontait avait l'air moins compliqué que son baratin d'avant. En gros, grâce à l'émotion que j'avais ressenti en te voyant crevée, il allait pouvoir m'amener au moment actuel pour toi,où t'étais plus déprimée que jamais. Après, quand j't'aurais enfin retrouvée, ce s'ra à moi d'improviser, si je foirais, on recommencerait tout. D'après toi, on était déjà morts combien de fois, tristes l'un sans l'autre ? J'voulais pas que tu revives ça encore une fois. J'peux plus me permettre de te faire pleurer. A partir de maintenant, Milo, ton chevalier servant, va être sûr de t'faire sourire jusqu'à Jupiter.


« On va bientôt commencer. »


J'étais allongé sur le sol, en plein dans toute la poussière bien dégueulasse, et p'tet un ou deux cafards. Youpi.


« Ferme les yeux. Concentre-toi bien sur l'émotion que tu as ressentie en voyant Aiden morte. »


Je me fis pas prier. Un pincement au cœur de plus me découragerait pas. Pourquoi je devais être sur le sol ? Non, je devais penser qu'à toi, et uniquement à toi. J'ai dit à quel point j'aimais ton sourire ? Oui, sûrement mille fois. Mais est-ce que j'ai déjà dit à quel point j'adorais te voir te retourner ET me sourire quand je prononçais ton nom ? Lorsqu'on parlait, tu faisais toujours en sorte de me regarder. Est-ce que t'aimais mes yeux tant que ça,ou c'était pour te sentir plus près de moi ? Bordel, on pouvait pas crever maintenant Aiden, j'ai encore des tas de trucs que je sais pas sur toi, y'a tellement de choses qu'on doit faire aussi... On pouvait pas se barrer maintenant.

Des coups retentissaient contre la porte. Je devais garder les yeux fermés.


« Ouvrez, on sait que vous êtes là ! »

How to Fly in a White Sky (vers.1)Where stories live. Discover now