9- Maman m'a toujours dit de ne pas discuter avec des inconnus.

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- On dirait que t'as un certain timing pour venir me faire la conversation pendant que je suis en train de fumer.

- T'as de la chance que cette fois-ci il n'y ait pas de piscine.

Je ne put m'empêcher de lâcher un sourire en soupirant. Enfaite il m'avait carrément presque fait rire. Inattendu.

- AH! Je t'ai vu.

- Quoi?

- T'as souri.

- N'importe quoi.

- Allez avoue, je ne dirais à personne qu'il t'arrive d'avoir des sentiments humains.

- Pour ça il faudrait que j'en sois un.

- Ceci explique cela...

Un petit rictus déforma mes lèvres une fois de plus. Merde Julietta, depuis quand tu tapes la discut' avec des inconnus et surtout depuis quand tu rigoles aux « blagues » de ceux-ci?

- Là aussi j'ai vu tu sais.

- Bref, qu'est-ce que tu veux?

- T'as pas le monopole de la pause clope tu sais.

Pas faux... Je me déridai un peu et engageai la conversation avec lui. Quitte à le côtoyer durant le séjour pour le projet de Laure, autant briser la glace. C'est vrai quoi, je ne suis pas obligée d'être une connasse condescendante à longueur de temps, si ?

- Elle était vraiment à toi la baraque de la dernière fois?

Il rigola.

- Non pas du tout. Un jour peut-être.

- Quel mytho...

- Fallait bien que je vérifie si t'étais pas une michto.

Bah tiens on ne me l'avais jamais faite celle-là.

- Verdict ?

- Vu que t'as pris la fuite une fois que je te l'ai dit, je présume que tu n'en es pas une.

- Merci de me conforter dans cette idée-là.

- Donc t'es pote avec Laure c'est ça?

- Non, j'ai vu de la lumière et je suis rentrée. Vu qu'il y avait de la place à la table de tes potes je me suis dis « pourquoi pas aller dîner avec des inconnus ? ». 

- C'est qu'elle fait de l'humour maintenant la princesse.

Je le fusillai du regard.

- Putain mais t'écoute vraiment rien enfaite.

- Je trouve que ce surnom te colle bien à la peau.

- Bon, quitte a me foutre en l'air les poumons laisse-moi le faire en paix.

- Caractérielle en plus de ça.

Bon ça suffit, j'écrasai ma cigarette même pas finie et je rentrai retrouver les autres. Oui je sais, je suis carrément lunatique que voulez-vous? Il se trouve que certaines personnes ont le don de m'énerver assez facilement. Et ce type en est de ceux-là.

—————

29 Juillet 2014, 6h10.

Cela fait bien une demie-heure que je suis réveillée, je n'ai jamais été du genre à trainer au lit à vrai dire, contrairement à ma meilleure amie qui dormait à poings fermés, et la connaissant je sais d'avance que cela ne sert à rien d'attendre qu'elle se réveille. Bref je sors en vitesse du lit, attrapai à tâtons mes affaires de sport et allai dans la salle de bain pour me changer, pour ne pas réveiller Laure en allumant la lumière.

Y'a pas à dire, le blanc c'est vachement bien quand on est bronzé

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Y'a pas à dire, le blanc c'est vachement bien quand on est bronzé. Ni une ni deux je me fis deux chignons, un à droite et un à gauche, j'enfilai mes runners et je partis faire mon footing.

Au bout de bien 1h de footing je m'arrêtai en face du panthéon. Je trouvai un muret sur lequel m'assoir et je contemplai la vue d'une ville encore endormie.

- Cette fois c'est toi qui me suis.

Je ne me donnai même pas la peine de me retourner.

- Lève-tôt?

- Oui, c'est toujours plus agréable pour faire du sport quand c'est l'été.

- Lève-tôt aussi? 

- Ah non vraiment pas.

Je finis par me retourner vers lui pour lui lancer un regard interrogateur.

- Disons que je ne me suis pas encore couché.

- On est vraiment aux antipodes toi et moi y'a pas à dire.

- On a quand même réussi à être sur la même longueur d'onde le temps d'une soirée.

Je souris comprenant d'où il voulait en venir, il faisait référence à cette house-party à laquelle on avait tous les deux dérapé. J'hésitai à changer de sujet mais je préférai prendre le taureau par les cornes.

- Ça ne se reproduira pas tu sais.

Il s'avança pour s'assoir à mes côtés.

- Je te rassure j'en ai pas l'intention.

-  Bien.

- Pour toi aussi ce n'était pas top?

Offensée je lui lançai un regard noir mais je le vis sourire et je compris que c'était une blague. Je lui donnai un coup de coude.

- Disons qu'un coup d'un soir c'est mieux quand c'est juste sur un soir et un seul, si tu vois ce que je veux dire.

- On est bien d'accord.

- Si on m'avait dit que j'aurais ce genre de discussion au réveil.

- Perso ça ne me dérange pas, c'est justement le genre de conversation qu'on a avant de se coucher.

Je levai les yeux au ciel ostensiblement. On resta silencieux, écoutant la ville d'Athènes se réveiller tout doucement.

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