19- Le calme ne fait pas parti de son tempérament.

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Cela faisait bien trois semaines que j'était rentrée en France. Mes journées se succédaient et se ressemblaient quasiment toutes. Mis à part quand j'était descendue dans le sud pour rendre visite à ma famille, j'avais passé tout mon temps à Paris. La plupart du temps je faisait du shopping, mais il faut avouer que j'avais passé beaucoup de soirée aux studio avec les gars et Laure, une fois même sans Laure, Nek m'avait fait venir pour que je lui donne mon avis sur une instru. Démarche que je n'avait pas vraiment comprise étant donné que je ne connais ni le rap ni lui. Bref, finalement je m'étais pas mal rapproché de lui entre autre, même si notre relation récemment avait été purement platonique. Lui et moi on avait un feeling, je parlerais même d'un lien venu de nul part. Je pense que lui aussi le sent, il se confiait de temps à autre sur ce qu'il ressentait. Une fois, une unique fois, nous avions abordé le thème de l'amour. Il m'avait sorti quelque chose qui avait mûris dans mon esprit. « Je suis bien trop blasé pour tomber amoureux, mais je ne pense pas être arrivé au paroxysme de la douleur sentimentale pour rester indifférent ». En me disant ça, et pour la première fois depuis que je l'avais rencontré, je savais à qui j'étais en train de parler. J'avais une discussion avec Ken. Ken la personne, et pas Nekfeu le rappeur. Ça m'avait fait du bien. Je n'arrivais pas à le cerner, mais une chose est sûre, il avait une sensibilité certaine, une sensibilité qu'il tentait tant bien que mal de cacher aux yeux de tous. Mais il avait faillit durant cette discussion, ce coté sensible m'avait été dévoilé.

J'étais tranquillement entrain de fumer sur le balcon principal de ma suite quand on tambourina violemment à la porte. Aucune chance pour que ce soit Richard. D'ailleurs, il n'y avait aucune chance pour que ce soit un employé de l'hôtel, c'était bien trop violent. Je n'eu pas l'ombre d'une peur de cette violence, et me leva pour aller ouvrir. J'avais développé une bonne résistance à la violence, cela ne m'effrayait pas, ou en tout cas plus merci Dimitri !

J'ouvris la porte et Nek déboula dans ma chambre. Mais qu'est-ce qu'il fou là celui-là ?

- Ferme la porte.

Il était tendu. Très tendu. J'obtempéra sans broncher, malgré le faite qu'il s'introduise chez moi comme ça et en m'agressant presque, me froissait un peu.

- Qu'est-ce qui t'arrives ? Pourquoi t'es là?

Il faisait les cent pas dans le salon, on aurait dit un fauve en cage. Il étais nerveux, ses poings s'ouvraient et se fermaient frénétiquement.

- Allô tu me réponds ?

J'étais toujours dans l'entrée, la main sur la poignée, me demandant si je devais le foutre dehors ou non. Hors il continuait à faire les cent pas en regardant ponctuellement par la fenêtre. Ok, j'étais vraiment inquiète maintenant. Je m'approcha rapidement de lui, j'attrapa ses poignées autant pour qu'il me fasse face que pour l'empêcher de continuer ses gestes de nervosité. Il était entrain de me stresser.

- Éh, parles moi.

J'avais parlé le plus doucement que je pouvais.

- Je... euh... t'as toujours ta caisse?

- Oui... pourquoi ?

Ouais, j'avais toujours pas rendu la voiture à Dimy... je ne sais pas trop pourquoi je faisais trainer les choses enfaite. Il me sorti de mes pensées en me secouant doucement.

- Oh! Les clés!

- Calme toi, explique moi ce que tu veux faire déjà.

- On y va.

- Hein quoi ? On ? Où ça?

Il ne me répondit pas, se tordit le cou dans tout les sens puis virevolta d'un coup sur lui même et fonça dans ma chambre.

- Hé mais qu'est-ce que tu fais ?

Toujours aucune réponse, il attrapa un de mes sacs et commença à foutre un tas d'affaire dedans, c'était limite si il ne fouillait pas dans mon tiroir de lingeries.

- Tu vas me répondre oui ? Tu fais quoi là?

Toujours pas de réponse, il était parti entre temps dans ma salle de bain et en était revenu avec ma brosse à dent et dentifrice.

Il referma le sac et m'attrapa par le poignet pour me forcer à le suivre, il faisait des pas de géant, ce qui m'obligeais à trottiner derrière lui pour ne pas tomber. Je réussit à me défaire de son emprise.

- Mais ça va pas ou quoi ? Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?!

- Julietta on se disputera plus tard, suis moi là, urge !

- Je ne vais nulle pas avec toi. En tout cas pas tant que tu m'auras expliquer ce que tu viens faire ici ! Je suis à deux doigts d'appeler la sécurité de l'hôtel.

- J'ai reçu des menaces, faut se faire discret pour quelques jours.

- T'as reçu des menaces? Qui pourrait te menacer ?

- La question c'est qui pourrais nous menacer.

Nous? Nous! Oh mon dieu, le sang fit deux tours dans mon corps quand je percuta. Il était venu me chercher car moi aussi j'était menacée. Mon cerveaux se mis en mode « opérationnel » et je me mis à prendre un tas de décision à une vitesse déconcertante. Je ne savais pas qui, comment et pourquoi, mais une chose est sure, j'allais pas me laisser faire. Mais pour l'instant, je vais faire confiance à Ken et le suivre. Je fis demis tour et repartis dans la suite.

- Putain mais Ju qu'est-ce que tu fais ? Suis moi sans te poser de questions pour une fois!

Son stress était monté d'un cran. Je revint vers lui. En tendant ma main.

- Sans les clés de la Ferrari, on n'allait pas aller loin.

Il attrapa ma main et on courra jusqu'à l'ascenseur. Nous attendions qu'il arrive jusqu'à notre étage, le dernier.

- Arrête un peu, t'es entrain de violer le bouton là. L'ascenseur arrive, il ne peut rien nous arriver dans cet hôtel.

- Tu serais étonnée Ju.

L'ascenseur arriva finalement, on s'y engouffra puis il recommença à s'exciter sur le bouton, le bouton du rez de chaussée cette fois-ci. Réaction complètement illogique et inutile mais humaine. On courra jusqu'à l'entrée et j'envoya les clés dans les mains du voiturier, en le sommant d'aller au plus vite. Ken n'arrêtait pas de gesticuler à mes côté. Je rassemblais chaque once de patiente qui sommeillait en moi pour ne pas m'énerver sur lui, cela n'arrangerait en rien la situation. Le voiturier arriva quelques minutes plus tard, minutes qui s'étaient fait ressentir comme des heures. Ken se précipita côté passager sans prendre le temps de mettre nos sac dans le coffre. Je m'installa à mon tour, retira mes escarpins en un mouvement et agrippa bien le volant des deux mains.

- C'est parti.

Je démarra en trombe.

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