Non ti rendi conto - Tu ne te rends pas compte

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Point de vue Reina

J'ai entraîné Cristiano dans une de nos maisons de repli sur Palerme pour soigner ses blessures. Personne au domaine ne doit voir qu'il est blessé sinon nous devrions tout expliquer et ce serait la merde.
Il était méfiant au début et a fini par entrer. Je lui ai demandé de s'installer sur un lit dans une petite chambre usée par le temps. Le sol a quelques taches de sang, il s'en est passé des choses ici.
Je suis revenue de la minuscule salle de bain avec le nécessaire pour le soigner et je l'ai vu allongé, pieds sur le lit en train de fumer.

Moi: Ça va, je te dérange pas ?
Cristiano: Non ça va, merci.

Il a à peine tourner le regard vers moi, préférant fixer les formes abstraites que fait sa fumée dans l'air.
Je m'avance jusqu'au lit et m'assois sur le bord pour commencer mes soins. Je nettoie les plaies de ses mains tandis qu'il ronchonne, forcé de changer sa cigarette de main. Puis je désinfecte l'ouverture de son arcade sourcilière. L'alcool au contact de la plaie le fait bondir au plafond.

Cristiano: Putain mais t'es folle ! Ça arrache !
Moi: C'est de l'alcool imbécile, forcément ça pique un peu...
Cristiano: Un peu ?!
Moi: Arrêtes de faire la chochotte.
Cristiano:Et toi, arrête de jouer à ça.

Euh là, j'ai rien compris. Il a pris un ton dur, froid sans plus me regarder. Il paraît passif alors que la colère pointe dans sa voix. Je me relève en fronçant les sourcils.

Moi: Pardon ?
Cristiano: Tu sais très bien ce que tu fais...
Moi: Justement non.

Il prend une grande inspiration et se redresse lentement sur le bord du lit. Il tire un peu sur sa cigarette avant de me recracher un peu de sa fumée au visage. Il me regarde maintenant droit dans les yeux.

Cristiano: Tu sais très bien que je n'aime pas te voir loin de moi et encore moins en train de parler à d'autres mecs.
Moi: Je ne vois pas où est le problème...
Cristiano: Tu ne vois pas ?! Tu es sûre ?! Tu te comportes comme une gamine, on dirait que ça t'amuse !
Moi: Et moi je ne comprends pas pourquoi ça te met dans un état pareil ! Tes crises de, de... possessivité m'emmerdent Cristiano !
Cristiano: Parfaitement, possessif, si tu veux ! Crois moi Reina que si tu n'arrêtes pas vite fait, je ne me retiendrais bientôt plus !

Ah bon ?
Je jette à ses pieds, les compresses que j'avais gardé à la main puis m'en vais. Très énervée, je sors de la chambre en me maudissant de l'avoir soigné, il aurait mérité une envolée de mon père.
Je m'assois sur une chaise empaillée de la petite cuisine et croise les bras. Ses paroles m'ont mise en rogne. Je ne comprends pas son attitude et j'ai l'impression que plus le temps passe, plus ces crises s'intensifient. Ça ne me plaît pas.
Je reste là un moment lorsque j'entends finalement Cristiano m'appeler.

Cristiano: Reina !

Alors là, il se fourre le doigt dans l'œil jusqu'à pouvoir se gratter l'orteil si il pense que je vais l'écouter.

Cristiano: Réponds putain ! T'es encore là au moins ?
Moi: Ce serait plutôt à toi de partir.

Je reste les bras croisés en l'entendant soupirer bruyamment. J'espère qu'il ne pense pas que je vais bouger, surtout pour me faire hurler dessus.

Cristiano: Reina...
Moi: Quoi ?
Cristiano: C'est urgent, viens s'il te plaît.

Son ton est plus tranquille, je me lève donc et fait quelques pas pour m'arrêter dans l'embrasure de la porte. Je lève les yeux et soupire à mon tour, en le voyant allongé nonchalamment sur ce fichu lit.

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