Annabelle, ma belle... (Terminée)

Le contrat RENARD

Oh le regard noir! Si tu penses être le seul à pouvoir jouer à ce jeu, tu te foures le doigt dans l'œil, mais bien profond!

- Je suppose que vous êtes là à cause du mail de Monsieur Parker, mais je n'ai pas besoin d'aide.

Et bonjour? Et merci? Ah mais non, super connard est en forme on dirait.

- Heureuse de l'apprendre, ça devrait aller vite alors!

Nouveau regard noir. Je lui rends la pareille.

Il se replonge dans son bouquin et m'ignore totalement. Très bien, j'avais prévenu que la clémence ne serait plus de mise.

- Montrez-moi votre ébauche que j'y jette un œil... s'il vous plaît.

J'ai beau essayer, mes parents m'ont trop bien élevée, la politesse s'est automatique chez moi.

- Je travaille encore dessus.

- Et c'est pour ça que je suis là. Il ne nous reste que deux heures pour envoyer l'ébauche et que jusqu'à ce soir pour clôturer le contrat.

- Raison de plus de me laisser travailler.

Mais c'est qu'il s'énerve en plus!?! CONNARD!

- Ecoutez-moi bien, Monsieur Roland, vous êtes ici depuis une semaine, je suis là depuis deux ans. Ça peut peut-être choquer votre côté macho, mais des contrats comme celui-là, j'en ai déjà rédigé des centaines pour Parker, et croyez-moi, il n'a jamais eu à se plaindre de mon boulot.

Il me regarde, mais n'esquisse pas le moindre geste pour me donner accès à ce fichu contrat.

Ça suffit, je m'approche du bureau et attrape le pc portable à la volée. Je le vois se raidir, mais il ne tente rien pour m'en empêcher.

Je m'installe dans le box voisin et commence à lire.

Dans l'ensemble, c'est plutôt du bon boulot. Il n'y a qu'un article qui semble lui donner du fil à retordre, d'où le livre qu'il potasse.

Je fais craquer mes doigts et commence à taper. Quand je dis que j'en ai fais des centaines, je ne plaisante pas. Je connais mon sujet et je commence à rédiger le paragraphe.

- Qu'est-ce que vous faites? Demande-t-il en se levant à moitié de sa chaise.

- Je pâlie votre méconnaissance sur l'article 37.

Il blêmit. Je souris.

- Vous n'êtes pas avocate à ce que je sache!

Aïe! Je la sentais venir, mais je ne pensais pas qu'il oserait.

- Il va falloir vous rentrer une bonne chose dans le crâne, je suis assistante juridique de formation, et secrétaire de direction pour Parker depuis deux ans. Ces sujets, je les connais, je les ai étudiés, potassés, vus et revus sous toutes les coutures. Que ça vous plaise ou pas, c'est comme ça. Si Parker m'a demandé de vous aider, c'est parce qu'il sait que je suis bonne dans mon domaine. Remballez votre fierté pour une fois et dites merci au lieu de jouer les cons!

Sa mâchoire en tomberait presque, mais il se reprend. Je n'ai pas le droit à un merci, mais au moins il se tait et je me sens mieux.

Je termine la rédaction de l'article et lui rend le PC.

- Vous vous relisez une dernière fois et je veux le contrat dans ma boîte mail à 13:15 tapante pour une relecture avant envoi.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre. Je prends mes affaires et repars dans mon bureau.

Non mais quel con!