Menteur menteur?

3.8K 339 39
                                    

Je le regarde, installé sur le canapé, depuis le lit. C'est très gênant, et je me rends compte que mon envie de savoir la vérité ne mérite sans doute pas un tel moment, mais c'est trop tard, j'ai été faible, je dois assumer.

Il a l'air aussi mal à l'aise que moi, c'est déjà ça. J'attends patiemment, mais il ne se lance pas.

- Eh bien? Je pensais que vous n'attendiez que ça?

- Oui, oui, c'est vrai, c'est juste que je ne sais pas par où commencer!

- Je vois...

- Non, vous ne voyez pas. Il soupire. Ne recommencez pas à vous faire des films.

- Pardon?

- Je sais par où commencer. Il se lève et commence à faire les cents pas. Vous m'avez agressé ce matin-là, je n'ai toujours pas compris pourquoi d'ailleurs... Je n'avais rien dit, rien fait, qui justifie votre comportement et vos paroles blessantes, mais soit, j'ai eu largement le temps d'y repenser, et j'imagine que vous et le matin n'êtes vraiment pas bons amis. Vous vous êtes monté le bourrichon toute seule, et j'en ai fais les frais, mais que soit, sans ça, rien ne ce serait passé. Et pourtant, hormis la conclusion, je ne regrette rien.

- Vraiment?

Heureusement que je suis allongée car je sens mes jambes trembler sous la couette. Il a raison au moins sur un point, c'est que je m'en suis pris à lui sans raison, et que je n'ai aucune excuse pour ça. Il est tellement dans le vrai en disant que je me suis montée le bourrichon toute seule que je ne peux pas me défendre. Non, je ne suis pas du matin, mais cet homme à le don de me mettre dans tous mes états, et pas les bons, manifestement.

- Vraiment. Vous semblez beaucoup douter du pouvoir que vous exercer sur les hommes, Mademoiselle Phils.

Je m'étrangle à moitié. Moi, du pouvoir sur les hommes, alors que je ne suis pas capable d'avoir une relation sérieuse?

- Je ne vois pas de quoi vous parlez.

- Je parle de vous, de votre physique, mais aussi de votre personnalité, de votre aura. Pour l'amour du ciel, vous ne vous rendez vraiment pas compte à quel point tout chez vous est diablement attirant?

Je pense que je dois avoir la mâchoire qui s'est décrochée, mais il continue sans attendre que je reprenne mes esprits.

- Vous êtes belle, gentille, attentionnée, mais diablement indépendante et prête à mordre quiconque remettra en cause votre travail ou votre personne. Et je ne parle pas de votre physique. Vos... rondeurs, si je puis m'exprimer ainsi, sont désirables, vous êtes sexy.

J'éclate de rire.

- Pourquoi vous riez?

- Parce que j'ai du mal à croire ce que j'entends.

- Vous ne vous voyez pas avec un regard très conciliant, il me semble.

- J'ai des expériences dans mon passé qui tentent plus à me laisser croire que je suis le contraire de sexy, mais soit, cela ne répond pas à ma question initiale.

- Patience. Je me doute que certains vous ont fait du mal, c'est le propre de l'homme après tout de se moquer de ce qui ne correspond pas à la norme, mais la norme, c'est ennuyeux, et franchement, qui a envie de baiser un stylo avec des cheveux? Non, je fais partie des hommes qui trouvent les femmes belles en générale, mais qui ait une préférence pour les femmes voluptueuses, et nous sommes plus nombreux que vous ne le pensez à aimer ça. Et croyez-moi, vous êtes sexy, il suffit de voir dans quel état vous m'avez mis.

Annabelle, ma belle... (Terminée)Where stories live. Discover now