Vingt-et-un décembre deux mille dix-huit - Musique

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« Un, deux, trois et quatre. »

Au son de la dernière syllabe, chacun change de position, d'état d'esprit. Toute l'atmosphère de la salle a changé et rien ne sera plus jamais pareil.

Il y a tout d'abord les spectateurs, ceux qui reçoivent cette majestueuse et magique musique et qui, en la prenant, s'en retrouvent transportés aux quatre coins du monde, dans des situations qu'ils peuvent avoir déjà expérimentées comme dans d'autres qu'ils n'auraient même jamais pu imaginer. Ils sont la finalité, le bout du chemin de cette aventure. Ils sont la chance de pouvoir en profiter sans rien faire d'autre, sans avoir à penser à quelque chose d'autre que de se laisser emporter par un courant de notes diverses.

Puis, sur l'estrade, au plus près des spectateurs, il y a les danseurs. Après avoir reçu cette mélodieuse musique, ils s'en emparent jusqu'au plus profond d'eux-mêmes afin qu'elle puisse toucher toutes les parties de leurs corps. La musique est vivante, elle bouge au gré de ses envies et, une fois dans leurs corps, elle en prend possession. La musique est vivante, elle ondule de sorte à ce que ces autres la suivent, qu'ils se plient, qu'ils soient droits, qu'ils sautent d'un bout à l'autre de la scène. Les danseurs ne font pas que prendre la musique pour la transformer et la redonner, ils sont happés, emmenés loin de leurs interminables heures d'entraînement pour, enfin, être libérés de tout, n'être plus rien.

Au fond de l'estrade, il y a l'orchestre. Il ne fait pas simplement la musique : il est la musique. Les violons, à gauche, voient cette musique vertueuse prendre corps entre leurs cordes et leurs archers. Les altos, au milieu, laissent les violons, violoncelles et autres contrebasses pour tracer leur propre chemin. Derrière, les flûtes et les hautbois soufflent plus fort encore pour se faire entendre, suivis par les clarinettes et les bassons. Encore derrière, il y les cors, les trompettes et les trombones qui laissent tomber leurs sons afin qu'ils résonnent ensemble. Tout au fond, la grosse caisse et les timbales tambourinent pour ne pas se faire oublier. Enfin, à droite, il y a les fameuses contrebasses et les fameux violoncelles qui, ensemble, sont le tronc de l'arbre qu'est cette musique, sont le rythme et le tempo, sont le cœur et l'oxygène.

Les musiciens ne sont plus que les instruments de leur musique, les instruments de leurs propres instruments.

Petits défis entre amisWhere stories live. Discover now