Chapitre 1

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Max: 

Les feuilles succombèrent au souffle du vent qui dénudait les arbres de la forêt.

La frondaison inaudible ne laissait aucun gémissement à travers cette vitre, qui sépara vivement mon âme du monde extérieur. Je vis les branches mouvementées d'air frais.

Des milliers de feuilles orange, rouges, jaunes, tombaient au sol. Les oiseaux volaient au dessus de ses feuillages, combattant le vent à contre-sens.

Le ciel d'une teinture à moitié lugubre, accueillit une lueur rose-violet annonçant le coucher du soleil. Les derniers rayons du soleil chatoyaient mes yeux coloriés d'un vert resplendissant.

Mes pensées ne chevauchaient pas sur ce paysage automnal, mais plutôt sur un sujet qui me tourmenta depuis ma venue ici : La rentrée des classes.

Non je n'étais pas un stressé de la vie, comme pour la plupart des gens.

Le problème c'était que j'allais encaisser une rentrée de plus.

Est-ce-que cette rentrée allait-elle changer ma vie ?

Rien qu'une fois ?

Malheureusement, une malédiction m'était tombée dessus : l'attente.

Cette attente me parut interminable. Depuis que j'avais quitté Vancouver elle me hantait.

Chaque jour. Chaque nuit. Dans l'opacité songeuse de mon esprit, elle fut présente.

Elle fut présente pour que je perde tous mes sens. Mais non, je gardai l'esprit clair et à attendre calmement que cette réponse vienne.

Même si cette réplique volait dans le ciel pour ne pas que je l'atteigne.

Pour dissiper cette temporisation, je détournai le paysage pour me fixer sur ma pendule.

Les aiguilles affichèrent sept heures trente du soir.

SEPT HEURES TRENTE DU SOIR.

Mes cinq sens se réveillèrent d'un coup de canon. Des petits picotements commencèrent à intensifier le long de ma trachée et mon instinct se déclencha.

Ma gorge se déshydrata comme si le monde était dans une situation apocalyptique.

Mes pupilles s'engorgèrent d'un liquide rougeâtre dans mes yeux et se contractèrent.

Le gout du sang me monta à la bouche. Mes glandes salivaires s'actionnèrent pour m'alarmer que mon organisme ait besoin de se nourrir. Mes membres s'approchèrent comme un robot puis j'ouvris la fenêtre qui s'offrait devant moi. Je m'élançai en l'air pour atterrir dans mon jardin.

Je me redressai et libérai avec dignité ma force surhumaine pour courir à toute vitesse.

A l'aube, l'herbe était encore humide. Elles contenaient des gouttelettes d'eau, tombées par une averse imprévue en ce mois d'octobre. Mes pas firent craquer les feuilles mortes, achevées par l'automne. Quand la forêt se tint devant moi, je courus à pleine vitesse. Le fonctionnement de mon odorat s'activa pour flairer une proie. Je m'arrêtai soudainement et tendis l'oreille.

Le son des feuilles flottant dans le vent, crépitait dans mes tympans. Les gouttes d'eau glapissaient dans des flaques de breuvage immortel, allongés sur la terre ferme.

J'eus cette opportunité d'entendre des pas lourds, traversant la forêt automnale.

Au coin de l'œil, je vis une personne. Je commençai à errer vers elle, les yeux observateurs en place. J'explorai ses mouvements, à la seconde près. Je marchai de plus en plus vite. Je m'arrêtai net. Une inconnue se jeta sur ma proie et l'embarqua avec elle. Je fus ébahie pendant une seconde avant de réaliser qu'elle fut plus efficace que moi.

[EN REECRITURE] Dispositions Particulières Tome 1: une Rencontre InattendueWhere stories live. Discover now