Chapitre 5

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Max :

Je devenais fou. Je ne savais plus qui j'étais ni ou je me trouvais. J'étais complètement perdu avec le réel et le rêve. Avec la souffrance qui était ma pire ennemi depuis toujours. Je ne réfléchissais plus, ne pensais plus. Je ne voyais que du noir. Le noir était mien et j'étais sien à jamais. Pour l'éternité, jusqu'à la fin de mes jours. Je ne savais pas, si un brin d'humanité hibernait en moi. Je ne savais plus rire, plus gouter ni même aimer.

Aimer.

Ce mot n'avait plus de sens pour moi. Mon cœur ne ressentait aucun sentiment désormais. Il ne pouvait même plus ressentir de l'amour. Malgré que cette émotion fut très puissante sur l'existence humaine, moi, je ne la sentais plus du tout. Plus du tout, à cause de la douleur, du néant et des limbes. Plus rien ne me faisait rêver, j'étais fini dans un trou paumé appartenant aux ténèbres. Je devenais de plus en plus fou. Mon esprit avait disjoncté vers la folie qui m'enivrait d'envie de la rejoindre. J'en avais envie. Vu comment ma vie était devenue maintenant, pourquoi ne pas tout laisser tomber, et aller dans un monde de Tim Burton pour être un chapelier fou.

Après tout, qui ne tente rien n'a rien. Alors je fermai les yeux, et emmenai le peu d'âme qui me restait, dans le monde d'Alice aux pays des Fous.

Inconnu:

Mes vêtements tombèrent de ma penderie sauvagement. Mes chemises étaient désormais froissées, prête à être repassé de nouveau. Mes armes frappèrent le sol, m'héritant les tympans, mais je m'en foutais. Je m'en fichais royalement. Les étagères où reposaient des souvenirs précieux finirent aussi par terre. Ma chambre n'était plus qu'un bazar ambulant. Tout était étalé sur le parquet, même le matelas avait fini en miette, accompagné des plumes arrachées de mes oreillers. Tout ce déluge était provoqué par une pulsion dangereuse, la colère.

J'étais en colère et ce sentiment ne faisait que de s'emparer de mon âme. Il m'enveloppait dans une rage extrême. J'en avais tellement marre, agacé de cette vie que je laissai en plan ma chambre, pris ma veste en cuire et me barra d'ici.

J'appuyai sur l'interrupteur et la porte de garage s'ouvrit. J'enjambai ma moto BMW et alluma le contact puis fuyais la vie.

Le vent me frappa le visage, apaisant la colère qui avait nettement disparu. Je me trouvais en pleine campagne, en dehors de l'urbanisation monstrueuse. J'étais à 180 km/h. Je dépassais largement la vitesse limitée mais je m'en foutais royalement.

Le vent me frappa au visage, adoucissant la colère qui rugissait en moi. Quelle en était la cause ?

Moi-même, je ne savais pas la vraiment. Enfin si, mais pourquoi cette émotion me submergeait à ce point ? Ca devait être la souffrance.

J'aimai quelqu'un. Une fille, mais ce n'était pas n'importe laquelle.

Elle, elle était unique et extraordinairement divergente des autres. Elle avait des capacités hors du commun. Bref, elle était stupéfiante, et moi, j'étais fou amoureux d'elle.

C'était un jour en hiver, au mois de Janvier. Cette fille nommé Arwen, rentrait du collège. Elle était en troisième. J'avais su directement ou elle résidait. C'était dans un quartier aisé. La première fois que je l'ai observé, un sentiment d'attachement apparu dans ma poitrine. J'y étais intentionnellement accroché à cette fille humaine.

Elle écoutait « Beating Heart » d'Ellie Goulding. Cette musique était faite pour la bande originale de Divergente et elle l'adorait. Et moi aussi.

Je ne savais pas que d'observer une fille était impressionnant. Oui, pour moi, ça l'était.

Le soir tombé, j'étais sur le toit en train de l'observer. Elle lisait. Ou plutôt, vivait une seconde vie. Elle s'était endormie en écoutant de la musique calme dans les oreilles. Et la, je m'étais rapproché d'elle. Subitement, une tempête frappait mon cœur. Des émotions vagabondaient dans tous les sens : la joie, l'attirance et l'attachement étaient ancrés en moi, désormais. Arwen était emmitouflée dans sa couette chassant le froid, mignonne comme tout. Ses yeux fermés, donnaient à son visage de l'adoucissement et de la pureté. Elle n'allait pas tarder à rêver.

Je l'avais regardé toute la nuit, sans être fatigué. Le spectacle était tellement époustouflant.

Depuis ce jour, je n'arrêtai pas d'aller la voir. Tous les jours, à la même heure. Et quand elle n'était pas à son domicile, je trouvais toujours un moyen de la trouver avec l'astre. Plus les mois passaient, plus je parlai d'elle à mon meilleur ami Rylan. Et à force, j'en étais tombé éperdument amoureux. Je m'en foutais des lois écrites noir sur blanc, je l'aimai et je l'aimerai toujours.

Mon cœur était assez courageux pour ce sentiment. Malgré que l'amour veuille dire aussi souffrance, je vivrais avec. De toute façon, il fallait l'accepter un jour ou l'autre, sinon rien ne marcherait et tout tomberait à l'eau. J'avais désormais ancré la souffrance en moi, pour que je puisse l'aimer pour toujours, jusqu'à la fin des temps.

Voilà. Voilà ce qui se passait en ce moment. Mon cœur était souffrant, souffrant de cet amour purement impossible. Mon cœur souffrait et mon âme avec. Dans mes pensées, Arwen était présente, plus brillante que jamais. C'était tellement beau, que j'en souffrais. La beauté faisait souffrir mais aussi bondir. La vie, c'était un déluge d'émotions qui vous claquait au visage pour que votre cœur puisse ressentir l'existence, telle qu'elle l'était.

Alors, la souffrance s'était emparée de mon organe vital, en me rappelant le prix à aimer une personne incroyable. Je l'écoutais, avec une grande attention envers elle. Elle me pinçait le cœur, pour me dire que la vie était cruelle. Et que l'amour n'était qu'un bout de papier gravé dans l'esprit. Mais elle me disait aussi, de continuer. De continuer à l'aimer car l'amour souffrant, c'était magnifique. Un amour comme celui-ci était particulièrement unique dans mon monde. Tellement unique, que je décidais de le garder, pour être heureux et malheureux dans ma vie précieuse d'Enamor.

Je m'arrêtai sur une plage abandonnée. Il n'y avait que là ou j'aimai aller quand j'étais sur les nerfs. Je pris mon pistolet avec un chargeur plein et m'avançai vers l'eau silencieuse. Cette action faisait du bien putain. La balle tomba au bout d'un moment, mais ce n'était qu'un minuscule bruit parmi d'autre. Le coup de feu c'était mon cœur hanté par la douleur nécessaire. Par la suite, le silence, c'était mon hurlement de haine et d'amour. Pendant cet événement, j'avais fermé les yeux et quand je les rouvris, je me sentis mieux, le sourire vainqueur. Je survivrai pour l'aimer, et ça, je le savais.

Je retournais au repère des Enamors. Je déposai ma moto dans le parking qui nous était réservé et je montai à l'étage. J'entendais au loin des cris de combats, des coups de feu et des lancers de couteaux. Une fois arrivé en haut, je fonçai vers ma chambre pour ranger le désordre.

Ma chambre enfin redevenu organisée, je décidai de descendre pour aller rejoindre les autres, pour m'entrainer. La salle d'Entrainement était bondée de monde. Je m'avançai vers les punchiball et pris un au hasard pour m'échauffer. Je m'acharnai avec mes poings serrés, le tas de mousse pour ensuite battrez quelqu'un de toute ma puissance. Une vingtaine de minutes plus tard, je m'écartai du punchiball et m'avançai vers un tapis de combat. Je laissai la colère, la haine et la souffrance sortie de mon cœur pour atteindre mon organisme et mon âme tout entier. Ces pulsations me donnèrent de la force pour me battre avec un coéquipier. J'attendis que mon adversaire se mette en place et patientai. Quand le bon moment fut venu je frappai. Un coup de poing arriva en plein dans la face d'un Enamor. Il se vengea en me défonçant le ventre. Je me pliai en deux, le souffle coupé, mais je me ressaisissais vite, en renforçant les émotions rugissant dans mon corps. Je lui foutus plein de poing et de pied pour l'achever. Et j'y arrivai au bout de cinq minutes. Le sourire aux lèvres, j'aidai mon adversaire à se relever et je lui dis :

-Game Over.

Il hocha la tête :

-Ouais, la, t'as géré mon pote.

Je lui fis un clin d'œil et partit me doucher. Je quittai le repère et regagnai ma chambre. Je hausse les sourcils. La porte de ma chambre était entrouverte. Je l'écartai vers le mur et découvris une jeune fille, à la chevelure rousse, debout, dans ma chambre. Quand je compris ce qu'elle faisait, elle se tourna vers moi et dis d'un ton alarmant :

-On a un problème.

Je regardai à travers l'astre et écarquillai les yeux. Elle avait raison.

[EN REECRITURE] Dispositions Particulières Tome 1: une Rencontre InattendueWhere stories live. Discover now