Chapitre 4

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Max :

La saleté et les poils de rats me collèrent à la peau. Ma langue n'était que poussière tandis que mes cordes vocales avaient disparus. Depuis que j'étais arrivé dans cette prison, j'étais encore plus seul. Plus triste et plus fragile. L'audace avait quitté mon âme, pour m'empêcher de garder l'espoir. L'espoir qu'un jour que tout cela se termine. Mais ce jour n'arriva jamais. Je sombrais dans le néant le plus funeste qu'il soit. Les ténèbres avaient déjà pris mon cœur. Il n'était plus de ce monde. Ni de l'espace ou de l'univers. Mon organe vital était placé dans un monde né de poussières et d'os vieillots, usé par le temps destructeur. Il mourut sur le choc. Mon corps, lui, n'avait gère de pompe pour fonctionner mais mon âme rodait toujours dans cette sinistre cage. Mes muscles étaient désormais des bouts de viandes, mastiqués par des bêtes sauvages affamés. Mes veines et mes artères éclatèrent de partout, vidant de son ultime nectar, mon corps impuissant. Ma peau était livide et laide. Elle se craquela en petits morceaux, tuer par des petites flammes noires et dévastatrices. Mon corps était détruit et mon âme essayait de survivre, en vain. Je ne mangeais plus, buvais à peine, cloué dans ce « lit » avec un piteux matelas. Mon esprit hurlait à la mort, il n'avait jamais voulu ceci. Il ne le méritait pas. Ce n'était qu'un être fragile et inoffensif qui recevait le hurlement de la mort chaque seconde. Il se transformait en une âme noire, vidée de tous ses sentiments heureux. Plus rien n'existait à l'intérieur.

J'étais perdu dans les limbes les plus ténébreuses de mon existence. C'était atroce. Je n'allai pas mourir. Alors que je voulais ! C'était la meilleure solution pour apaiser mes souffrances, qui arrachaient mes émotions, une par une. Mais forcément cette fille ne voulait pas en finir avec moi aussi facilement. Elle me laissera pourrir au fin fond des enfers de l'univers.

Les flammes, Chronos et le sang séché m'attendirent patiemment en bas afin de se nourrir du dernier souffle émis de mon âme mourante.

C'était horrible, affreux et désastreux. Mon système nerveux déconnait, rejetant le peu d'électricité qui me restait pour réfléchir. Réfléchir. Marcher et penser.

Et cela m'était impossible depuis que j'avais mis le pied dans cette jungle sinistrement remplis d'araignées et de rats. Depuis ce jour, j'étais mort pour de bon. La Grande Faucheuse m'attendait les bras ouverts. Elle remplissait son rôle qui était de prendre de la souffrance dans les âmes, affaiblies par la noirceur des entrailles de la Terre. Depuis que je vous décrivais ma souffrance, je n'étais désormais fait que de poussières grises, salissants le sol, moisi par le temps.

Il était une fois et il fut un Maxime moche, pauvre et affaiblis par les ténèbres de son existence. Voici le résumé minable de ma toute petite existence.

Je me réveillai comme tous les matins avec des courbatures, qui brulèrent mon épiderme tout entier. Je ne pouvais me lever, anéantis par la douleur exquise.

« Max... »

Mon nom résonna dans ma tête avec cette voix. Ce son de vipère, répugnant et infecte. Elle renversait son poison dans mon cerveau décédé d'ici quelques minutes. Je ne pouvais rien faire, prisonnier par ce nectar renforcé par mes peurs ainsi que mes souffrances récentes. Son pouvoir ne cessait de se renforcer, pour mieux me pétrifier, afin de me tuer littéralement. Le liquide se sentit dès la première goutte glisser dans mes veines.

Ce liquide était ces mots qui ne cessèrent de me transpercer le corps tout entier.

« Max, pleure, souffre mais ne meurt jamais. »

« Hurle pour que je puisse enfin sssourrire. »

« Supplie pour que je puisse m'amuser. »

[EN REECRITURE] Dispositions Particulières Tome 1: une Rencontre InattendueWhere stories live. Discover now