II

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      LUI


-       Dégage je t'ai dit !

-       Mais j'hallucine ! T'étais bien content quand tu criais mon nom hier !

-       Ton nom, ton nom, qui est rappelle moi ?

-       Oh ! Connard !

-       Arrête pas de ça avec moi, tu savais à quoi t'attendre ... Pas d'attachement, pas de sentiment, rapide et efficace !

-       Je te souhaite sincèrement de tomber éperdument amoureux de quelqu'un comme toi qui refuse de croire en l'amour et fait tout pour t'en dégouter !

-       D'accord merci bien Lara, tu peux partir maintenant ?

-       C'est CLARA, et je m'en vais puisque tu n'attends que ça ...

Et c'est sur ces doux mots que la énième barbie blonde et botoxée quitte la chambre d'hôtel que j'ai louée pour la nuit. J'avoue qu'elle m'a donné du plaisir, beaucoup même, mais certainement pas assez pour recoucher avec elle une seconde fois. Car depuis Clarie, ma charmante future-ex-femme je n'arrive plus à éprouver le moindre sentiment. Elle m'a brisé le cœur. Après l'avoir demandée en mariage, sur une plage aux maldives, demande qu'elle a accepté et s'est empressée de narrer à son entourage. Elle m'a planté le jour J, devant l'autel. Je n'ai même pas les mots pour exprimer la souffrance que j'ai ressentis.

Alors j'ai décidé d'exprimer ça en chanson, car ma voix assortie à ma tête d'ange font bon ménage et je le sais. Mes chansons tantôt tristes, racontant la sensation de ton cœur qui se brise, se déchire dans ta poitrine, tantôt rock et colérique narrant l'envie et la nécessité de tout casser, d'hurler ... Ce soir je me produis sur la scène du Firehall, un petit bar branché pas loin de chez moi. J'ai carte blanche et je sais d'avance que je serais bien accueilli.

Deux heures plus tard, me voilà prêt à entrer sur scène après Ana, ma partenaire occasionnelle de nuit, je me chauffe la voix puis avance doucement. Je sens la chaleur des projecteurs sur ma tête et ouvre lentement les yeux, les gens sont venus nombreux ce soir.Je les entends scander mon nom, « Aaron Miller !Aaron Miller ! », ce son si glorifiant qui m'avait tant manquer.  Je balaye la salle du regard puis m'arrête sur deux orbes bleues qui me fixent sans ciller. Ces deux perles appartiennent à une magnifique jeune femme qui me regarde comme si elle perçait ma carapace en un coup d'oeil.

Son regard est clairement déstabilisant et difficile à supporter, j'essaye de mieux entrevoir son visage mais elle le détourne et s'en va.

      

Je me reconcentre donc sur mes chansons et m'acharne afin que personne ne s'ennuie et que tout le monde soit touché par mes paroles. Les yeux fermés,  je me laisse emporter par mon texte, je chante toute ma tristesse, toute ma solitude et mon désespoir. Cette femme a une beauté solaire et qui respire la joie au total inverse de la beauté froide voir glaciale de Clarie.

Elle aussi a l'air sous le charme de ma chanson, les yeux fixés sur moi elle me regarde monter dans les aigus puis redescendre dans les graves. Je lis dans son regard de la haine et de la détermination, à l'image de ma chanson. Elle a des yeux si expressif, c'est limite si je ne peux pas lire sa vie entière à l'interieur.

Set the fire to the rain Où les histoires vivent. Découvrez maintenant