Chapitre 7: Sahmain et parfum

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Chapitre 7:

Aucune lumière ne filtrait à travers les épais murs de pierre, ni du petit velux présent sur l'un d'eux. Dana s'était assise à même le sol. Mary l'y avait rejoint, cherchant un peu de chaleur humaine dans cette sordide geôle. Aucune d'elles ne parlait. Le silence emplissait la pièce. Contre toute attente, l'adolescente paraissait calme et presque détendue. Scully restait sur le qui-vive, écoutant, ressentant et analysant les moindres craquements et les moindres fluctuations de l'aire autour d'elles. Une main glacée se saisit de la sienne.

-Vous ne me demandez pas pourquoi nous sommes ici ?

La voix était délicate. Malgré l'obscurité, Dana chercha comme elle le pu, le regard de la jeune fille. Elle était bien trop calme à son goût. Dans une situation pareille, toute personne serait terrorisée et envahie par la détresse. Le docteur en médecine discernait à peine les contours du visage de sa compagne de cellule.

-Tu n'as pas peur ?

-Non.

-Pourquoi ?

Le silence reprit son droit pour quelques précieuses secondes.

-Parce que je sais ce qui va arriver et je l'accepte, elles savaient toutes ce qui allez ce passer mais, elles n'y ont pas porté assez d'importance, moi si.

Soudain, Scully eut comme un flash. Elle se souvint de la discussion qu'elle avait entretenue avec Mary, autour d'un volume épais retraçant l'histoire de quelques nobles russes durant la conquête de leur mère-patrie par Napoléon III et d'un mug fumant. C'était comme voire un film au ralenti. Gros plan sur l'âtre rougeoyant de la cheminée, travelling avant sur l'intérieur vide de la tasse de thé, panoramique sur les cartes éparpillées. Fondu sur le visage soucieux de Mulder. L'écho d'une voix douce lui révélant son avenir, le parquet grinçant, le bois crépitant et clap de fin. La suite mêlait cauchemar et réalité, la pluie tombante drue sur le capot de la voiture, l'apparition de l'homme fantôme au détour d'un virage, les hurlements de ses ravisseurs et son partenaire s'écroulant sur l'asphalte trempé.

Le temps que le shérif Good mette la main sur tout ses agents, l'après-midi était déjà loin. Mulder tournait en rond tel un lion dans une cage. Il attendait impatiemment de pouvoir donner sa théorie et d'expliquer comment les recherches avaient été réorganisées, avec l'aide de Skinner. Il avait déplacé ses tableaux au centre du commissariat, la pièce qu'il occupait auparavant étant trop petite pour recevoir les équipes. Il ne cessait de plier et déplier la feuille comportant l'écriture de sa coéquipière. Il s'y accrochait comme à un bout de bois en pleine tempête. Il était rongé par la culpabilité, il n'avait pas réussi à la protéger. Il aurait dû faire bien plus attention. Skinner s'approcha de lui et lui fit signe. Une petite foule d'une vingtaine de personnes attendait ses explications et surtout, ses instructions. Il se racla la gorge et l'attroupement se tut.

-Bien, vous avez tous été convoqués car nous pensons avoir compris le fonctionnement de la secte qui sévit sur l'île. Agent Mulder.

Le shérif Good venait de lui passait la parole. Le silence qui emplissait l'espace était presque religieux.

-Notre groupe va passer à l'acte après-demain dans la nuit. Je ne vous apprends rien en vous disant que nous serons alors le 31 octobre. Cette date n'est pas due au hasard. Nos hommes se sont servis de ce que l'on appelle la roue de l'année pour établir une grande partie de leurs meurtres ou plutôt, sacrifices.

-C'est ridicule ! Vous allez aussi nous dire qu'ils invoquent le Vilain en sacrifiant des vierges ?

C'était un des rangers qui venait de prendre la parole. L'agent du FBI ne s'offusqua pas de sa réaction ayant l'habitude de ce genre de remarque.

L'oiseau de mauvaise augureWhere stories live. Discover now