Chapitre 9: Notion de temps et découvertes troublantes

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Bonsoir! Voici le chapitre 9! On s'approche doucement de la fin de cette histoire, le chapitre 10 est en cours de correction est le 11 en cours d'écriture. J'espère pouvoir publier une nouvelle fois d'ici la fin de la semaine. Bonne lecture ! 


Le temps. Le temps est une notion à la fois si simple et tellement complexe. Il peut défiler si vite que personne ne le voit s'écouler. Ou au contraire, s'évaporer si lentement que chaque seconde de flottement devient semblable au pire des supplices. Le temps, c'est aussi la dimension du réel qui rend possible et compréhensible le changement. L'agent Mulder, lui, refusait d'envisager cette réalité. Les minutes et les heures s'égrainaient dans un parfait synchronisme de lenteur et de rapidité calculé, dans le grand sablier de la vie, laissant inéluctablement Fox dans un état de torpeur avancé.

Si le temps avait jusque-là été en parfait alignement avec son humeur, il était maintenant tout à l'opposé. La léthargie qui avait touché Mulder après l'entretien avec la mère inconsolable et le père stoïque de la petite Mary, lui collait au train comme la misère sur un camp de lépreux. Dehors, le soleil perçait la lourde brume qui s'élevait au-dessus des flots. Le vent fouettait délicatement la cime des hauts conifères. Il se passa la main dans les cheveux, fermant ses paupières, s'octroyant un court répit avant la suite des hostilités. Il n'était pas avec les équipes de recherche. Skinner l'avait obligé à rester cloîtré au commissariat afin de repasser en revue toutes les notes que sa Scully et lui avaient pu prendre au cours de leur enquête. Quelque chose le chiffonnait. Après avoir passé plus de neuf heures sur les compilations de dossiers et de photos, un petit grattement persistait au fond de son subconscient. C'était en rapport avec les emplacements. Plus il contemplait les pastilles colorant la carte de l'île, plus il pensait reconnaître un schéma. De plus, l'interrogatoire des parents de la petite Corvin l'avait laissé sceptique. Une première pour lui. Il regarda d'un œil distrait sa montre. Dix-huit heures bien entamées. Les équipes n'allaient plus tarder à rentrer pour le débriefing et la suite des opérations.

Les emplacements. Oui, mais seulement les lieux de dépôts.

Les Corvin, Judith qui était persuadée que sa fille ne serait pas récupérée vivante. Elle avait comme une certaine lueur de certitude au fond des yeux, comme si elle savait déjà tout. Darin, qui restait plus mué qu'une tombe, son regard presque méprisant envers sa femme et le ton distant qu'il employait pour parler de sa fille, utilisant toujours le passé. Il laissa son esprit vagabonder quelques secondes au travers de sa tasse de café depuis bien longtemps refroidie. Dès qu'il fermait les yeux, le visage de son amie s'imprimait sur ses rétines. Une Dana habillée d'un tailleur prune, sa croix brillant au creux de sa poitrine, son bijou disparaissant de temps à autre entre les pans de son chemisier écru. Un demi-sourire étirant ses fines lèvres, ses yeux brillant d'une lumière chaude. Elle agitait les doigts, traçant dans l'air un dessin invisible à l'œil nu. S'il se concentrait assez, il pouvait même entendre son rire, si léger et doux à la fois.

Il secoua la tête, sortant de sa transe quasi hypnotique. Il devait la retrouver, pour lui dire, lui dire qu'elle était assurément plus que sa meilleure amie.

-Mulder !

Il sursauta, réouvrant brusquement les yeux. Skinner se tenait devant lui, son jean couvert de boue et de brindilles, sa parka dégoulinante d'eau. Il tenait la poignée de la porte tellement fort, que ses jointures viraient au blanc laiteux. Son regard hagard derrière ses lunettes rondes, inquiéta Fox un peu plus.

-Monsieur ? Vous l'avez trouvé ?

Le Directeur Adjoint se contenta de hocher négativement de la tête, comme si prononcer ce simple mot revenait à condamner leur collègue et amie.

L'oiseau de mauvaise augureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant