Prologue

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Elle marchait dans cette ruelle sombre, cette ruelle qu'elle utilisait comme raccourci pour rentrer chez elle. Il devait être aux alentours de 20h, les rues étaient calmes et les quelques passants que Lydia croisait n'étaient pas en très bonne forme. Elle marchait vite, avec une seule idée en tête rentrer chez elle et prendre le temps de digérer ces informations. La jeune femme fit le vide dans sa tête tout en se concentrant sur ses talons qui claquèrent contre le sol froid et humide. Ses pas s'accélérèrent lorsqu'elle prit conscience qu'elle ne se trouvait plus qu'à quelques mètres de chez elle.

Arrivée dans le hall de son immeuble elle ralentit soudainement essayant de se remettre les idées en place. Essayant de comprendre ce qu'il venait d'arriver. Elle montait les escaliers quartes à quarte en s'arrêtant à certains moments aux aguets du moindre bruit qui pourrait signaler qu'elle pourrait être suivi. Trop calme pensa Lydia sentant le stresse monter en elle au moment d'arriver à son étage. Rien. Pas un bruit. Pas même ses voisins de palier qui n'accordaient aucun moment de répit à l'ensemble de l'immeuble avec le vacarme incessant des enfants. Ni l'aboiement des chiens qui ne s'arrêtaient qu'après que leur maître soit revenu d'on ne sait où. Voilà ce qui arrive lorsque l'on est traqué par le plus dangereux mage noir de cette époque et qui l'oblige à vivre avec des Non-Maj, dans ce quartier défavorisé de New York. Elle ne pensait pas le MACUSA capable d'en arriver là afin d'empêcher Gellert Grindelwald de l'a trouvé. Ils auraient pu faire un effort dans le choix de sa planque.

Elle guettait le moindre bruit provenant du couloir sombre presque sans vie si la lumière de la Lune ne venait pas donner un peu de douceur à cet endroit miteux et poussiéreux. Les planches grinçantes trahissaient ses pas discret et lent. Sa main droite tenant fermement sa baguette se préparant à toute éventualité. Une fois devant la porte de "son" appartement elle cherchait ses clefs avec agacement et précipitation. Je les aie encore perdues. Pensa-t-elle en se retenant de lâcher un juron.

-Alohomara. Chuchota la jeune auror en fixant le verrou d'un regard méfiant.

La porte s'ouvrit lentement, une fois à l'intérieur, l'appartement s'éclaira laissant apercevoir très distinctement tous les détails de cet horrible endroit. L'entrée donnait sur un couloir qui menait à la cuisine qui était reliée au salon faisait rétrécir l'appartement déjà bien assez étroit. Le sol grinçant et le bruit du vent s'écrasant contre la fenêtre pourraient presque lui donner des frissons si elle n'était pas déjà préoccupée par autre chose. Avec une boule au ventre, elle fit le tour de l'appartement vérifiant si aucun intrus n'aurait pu entrer. Il n'y a personne Lydia faut pas paniquer. Se disait-elle à elle-même tentant de se rassurer. Malgré le silence peu rassurant de l'appartement elle constatait qu'elle était en sécurité ou du moi elle le pensait.

La Britannique se jeta sur le canapé, les mains massant ses tempes qui lui faisaient souffrir, elle tenta de relâcher toute la pression qu'elle avait depuis plusieurs heures, se remémorant encore et encore la scène qui s'était déroulée. Cette scène où elle avait aperçu une silhouette ressemblant étrangement au mage noir. Cette silhouette tuant de sang-froid un homme qui le suppliait de ne pas l'achever. Lydia en avait la nausée. Gellert Grindelwald serait donc ici. Pourtant des témoins avaient dit l'avoir vu en Suisse. Que fait-il ici ? Ne lui avait-il pas dit que sa priorité était l'Europe ? Que la plupart de ses adeptes se trouvaient là-bas ?

Depuis le temps qu'elle était auror, Lydia penserait vraiment que sa crainte s'en irait et qu'à la place un élan de courage lui viendrait. Après tout, n'avait-elle pas été une Gryffondor ?

Sa tête lui faisant de plus en plus souffrir elle tentait de faire le vide dans sa tête, d'empêcher ses larmes de couler. Ne pense à rien. Ne pense pas au fait que tu viens d'apprendre que Grindelwald se trouve dans la même ville que toi. Non.

Des larmes commençaient à ruisseler sur ses joues pâles et froides. Elle avait peur.

Peur qu'il la trouve.

Peur de celui en qui elle avait confiance autrefois.

Peur de devenir mauvaise.

Lune d'Argent // Fantastic BeastsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant