Chapitre III: Nouvelle école

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Bip, bip, bip.

J'ouvre les yeux brusquement. Où suis-je ? Où est ma valise ? D'instinct je la cherche dans la quelconque chambre que je suis, mais elle n'y figure pas et je sens mon cœur accélérer jusqu'à ce que ma conscience se réveille d'un seul coup aussi et que je me souvienne ce qui c'est passé la veille. D'ailleurs pourquoi ais-je un cadrant qui me réveille ? Je pensais que les riches dormaient jusqu'à très tard. Je tourne la tête et aperçoit un cadrant indiquant en gros sept-heures. Pardon ? C'est bien trop tôt pour moi, je ne me lève jamais à cette heure-ci, exceptée pour les cours. Et hier Aiden m'a parlé du fait que Josée voulait m'envoyer dans leur école. Ce doit être pour cette raison qu'il y a ce cadrant qui sonne. Nous sommes lundi après tout, je détesterai à tout jamais Benoît de m'avoir amené un dimanche dans cette famille. À cause de cela, je dois aller à l'école une semaine entière ! Je ne sais pas si ce sera plus, probablement pas.

Je reste couchée, laissant le cadrant sonner encore et encore jusqu'à ce que le bruit me fatigue pour de vrai et que je décide de l'éteindre. Je me recouche dans les oreillers confortables et profite de la chaleur des couvertures, n'ayant aucunement envie de me lever et d'aller dans cette école. Je n'ai aucune motivation d'y aller ce n'est pas une paire de yeux noisettes, que j'ai rencontré hier, qui me feront changer d'avis. Mes yeux se ferment et je le revois lorsque nous partions, il m'a fait un drôle de sourire narquois que je n'ai pas vraiment compris. Enfin, c'est un garçon, depuis quand sont-ils censés être compréhensible dans ce qu'ils font ?

Le bruit de la porte de la chambre dans laquelle je suis me fait sursauter. Je lève la tête et voit l'une des domestiques entrer afin de faire le ménage, mais lorsqu'elle me voit, elle s'excuse trop de fois pour que je les comptes et s'enfuis de la chambre. Elle se croit où elle ? Dans une prison où les gens la fouettent ? Je recouche ma tête en soupirant, mais des talons aiguilles entrent dans la chambre et me font de nouveau relever la tête. C'est Josée, la mine sévère qui me regarde. Je tourne la tête et remarque qu'il n'est que sept heures dix. Ou est le problème ? Ça ne fait que dix minutes que l'alarme a sonnée, pas trente ou quarante, Sainte-Marie ! Cette femme est bornée. Je soupire bruyamment afin de lui montrer mon agacement, mais elle ne semble pas y faire attention.

- Aller petit oiseau, lève toi, tu as une grosse journée.

- Arrêtez de me parler comme si j'étais une enfant, je fais en me levant la tête. J'ai 16 ans, pas six comme vos enfants. Et je n'ai pas envie d'y aller, alors laissez moi tranquille.

- Maxym je t'en pris, lève toi et viens te joindre à nous au minimum, je ne t'obligerai pas à aller à l'école si tu n'en a pas envie aujourd'hui.

- Comment ça « pour aujourd'hui » ? Je fais en mimant des guillemets, vous, vous prenez pour qui ? Vous n'êtes pas ma mère, seulement la femme qui essaie visiblement de la remplacer en ce moment.

- Maxym... elle souffle avant de secouer la tête. Je suis la femme qui t'héberge et a gentiment acceptée que tu vives sous mon toit, la moindre politesse serait que tu descendes tu ne pense pas ?

- Je n'ai pas à être polie, vous allez me renvoyer dans deux ou trois semaines avec Benoît d'après ce que je vois.

Elle croise les bras sur sa poitrine et me regarde en tapant du pied. Qu'est-ce qu'elle fou ? Elle ne peut pas me la donner la paix deux secondes ? Cette femme est bornée pour de vrai ! Comment je vais vivre ici moi ?

- Vous faites quoi là ?

- Vois-tu, petit oiseau, avec l'âge, j'ai appris à acquérir ce qu'on appelle la patience. Je ne bougerai pas tant que tu ne te seras pas levée pour venir déjeuner. J'ai tout mon avant midi s'il faut, mon travail peut très bien attendre pour une... colombe comme toi.

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