Chapitre VI: La Retenue

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Pff... pourquoi moi ? Rester ici, enfermé avec cette fille, à ne rien faire. Ça n'aurait pas pu se passer comme dans Breakfast Club ? Coincés dans une bibliothèque, avec des garçons et à la fin les embrasser simplement pour vivre le cliché ? Se raconter sa vie toute la journée et se remettre les uns et les autres les pieds sur terre ? Non...? À la place, je suis enfermée dans cette salle de classe, avec une désagréable personne près de moi et un professeur qui n'a visiblement pas envie d'être ici et qui préfère faire sa correction chez lui entre ses chats et ses petites choses. CandyLand regarde ses ongles parfaitement manucurés, ils sont trop long à mon avis, elle ne devrait pas avoir des ongles aussi long, mais ce n'est pas mon problème rendu-là.

Je fixe la feuille vierge devant moi et me demande s'il m'est réellement nécessaire d'écrire une lettre d'excuse à cette fille. Que je pourrais-je bien écrire ? « Désolé que tu ais l'air d'un bonbon »? Je ne crois pas qu'ils accepteront ma lettre. Peut-être que je devrais expliquer pourquoi je ne m'excuserai pas ? Je passe une main dans mes cheveux et regrette immédiatement le geste. Je n'ai pas pu me doucher et donc je sens affreusement mauvais en ce moment, de plus, ma gorge me brûle à un point assez horrible. Merci CandyLand. Quoiqu'elle ne doit pas être dans une meilleure condition, son cuire chevelue ne doit pas être sans trace de mon passage et son nez doit lui faire un de ces mal de chien, mais comme je me le répète, je m'en fou. Je crois qu'en fait, peu importe combien j'essaie de me forcer avec cette famille, pour Benoît, rien ne fonctionnera. Je n'arriverai pas à m'y faire et je devrai subir pendant je ne sais combien de temps encore cette vie trop luxueuse à mon goût.

Je fixe la feuille.

Je me tourne vers Cand... peut-être que je devrais dire Kimberleï, je n'en ai aucune envie, mais... elle sera plus facile à oublier avec un prénom normal, plutôt qu'avec un surnom bidon que je lui ai donné. Elle tourne également la tête vers moi avec un regard neutre et pouffe en me regardant. Je hausse un sourcil et regarde vers le professeur qui continu de fixer ses copies. Je regarde le plafond et cherche ce que je pourrais bien écrire. Je pourrais très bien faire un dessin, mais disons que tout ce que je sais dessiner, c'est des bonhommes allumettes. Moi je sais jouer du piano ou faire du ballet, mais dessiner, chanter ou encore faire du théâtre, ce n'est pas trop mon fort. Je lève la tête en entendant quelqu'un entrer dans la pièce. C'est le monsieur moustachu, alias le directeur de cet endroit. Il nous regarde toutes les deux et nous demande de le suivre, ce que nous faisons sans rien dire. Si je peux me sauver de cette feuille, ce sera pour le mieux selon-moi. Il nous conduit dans la cafétéria qui n'a pas été nettoyé après notre passage. Monsieur moustachu se retourne vers nous avec un petit sourire et l'idée de ce qu'il veut nous faire, faire émerge dans mon esprit. Oh non, non, non. Je ne suis pas du tout d'accord.

- Comme nous considérons qu'écrire une lettre ne vous donnera aucune leçon, mesdemoiselles, vous allez me nettoyer cette place de fond en comble, je ne veux plus voir aucune nourriture nulle part et vous retirerez chaque chewing-gum de sous chacune de ces tables.

- QUOI ? Crions-nous en même temps.

- Vous êtes un malade, ça va nous prendre toute la nuit ! Fais-je.

- Alors je vous conseille de commencer maintenant. La porte sera verrouillée et quelqu'un viendra à chaque heure vérifier que le travaille avance bien.

Il se tourne et part d'un pas rapide, nous laissant ici, pantoises. Je tourne la tête vers CandyLand et la seule envie me venant est de lui sauter à la gorge. Je crois qu'elle ressent la même chose, puisque son regard renvoie la même envie que la mienne.

- Oh mesdemoiselles, fait le directeur et nous tournons la tête vers lui. Passez une excellente nuit.

Puis il claque la porte. Je hurle. Tout simplement, je lâche un cri de frustration, j'ai vécu plusieurs frustrations dans ma vie, mais celle-ci c'est bien la première. CandyLand s'assoit sur un banc et soupire. Je me retourne vers elle, furibonde et l'envie de lui sauter à la gorge me vient de plus en plus, mais je me retiens. Je n'ai pas envie qu'elle m'étouffe réellement cette fois-ci, j'ai bien vu qu'elle est plus costaude que moi cette sale... peste.

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