nuance plus sombre

21 - coupé!

Allongé sur le lit, dans la chambre, le corps plus douloureux que jamais, je pleurais toutes les larmes de mon corps. Mais qu'est ce qui m'a prit! Je ne me reconnais plus. Au moins j'ai compris une chose, ce Hardis me fait...peur.

Je veux une vie stable moi. Je veux me reconstruire. Je ne veux plus être sous les ordres de quelqu'un. J'en veux plus de ce contrat! Je veux une vrai histoire d'amour comme...comme avec Peter.

Je me redresse de mieux que je peux et mes larmes ne cessent de couler. Ma décision est prise pourtant. Elle fait mal mais c'est la meilleure chose à faire.

Je rassemble mes affaires et descend retrouvé Hardis, un verre de whisky à la main vêtu d'un bas de jogging et d'un t-shirt.

Quand il me voit avec mon sac, l'expression de son visage est comme bloqué.

- il se fait tard.. Tu ne peux pas sortir à cette heure si. Mon chauffeur te..

- je pars Hardis.

Il fronce les sourcils et me détaille encore de la tête au pieds. L'envie de lui dire que je rigole ou qu'il oublie me traverse l'esprit,mais je sais que c'est la bonne chose à faire. La petite chose fragile que je suis a atteint ces limites.

- tu pars?, lâche t il en se levant du canapé.

J'ai un mouvement de recule mais me calme. Hardis n'a pas le droit de m'emprisonner ici à suivre son contrat. Ce que je fais est bien! Alors pourquoi ai je si mal?

- ..oui, je..je pars...

- où ?

- je ne sais pas encore...mais je veux plus rester ici.

- tu vas partir alors qu'il y a un détraqué qui te recherche? Là ? dehors ?

Comment ?

- de...de quoi tu parles?

- je te l'ai dit Laure, j'aime anticipé les choses.

Il le fait exprès ou quoi ?

- JE VEUX SAVOIR COMMENT ?!?

Mes larmes s'étaient emparés de mon visage et une colère à l'égard d'Hardis gronde en moi. Il me dévisage le plus neutre possible mais son poing qu'il ne fait que faire et défaire montre son état intérieur.

- j'ai fait des recherches sur toi. Je sais que tu as faillit te faire violer et que ton agresseur cherche à terminer ce qu'il a commencé. L'appel de ce matin,c'était l'un de mes gardes qui est censé te protéger qui m'a informé que ton appartement a été saccager. Je veux juste te protéger Laure.

Dites moi que je rêve ? Mon agresseur? Des gardes ? Ma vie est une spirale ou quoi? Pourquoi lui?

- t'as pas le droit de faire ça

- je veux te protéger Laure.

- pourquoi ?

- parce que je... Je..

Il plonge ces mains dans ces cheveux et me tourne le dos. Alors là, c'était l'assaut finale. Il n'arrive même pas à me dire je t'aime. Un contrat ! Notre relation était donc essentiellement basé sur un stupide contrat!  J'essui les larmes sur mon visage mais j'hesite à récupérer mon sac. J'ai le cerveau en vrac et le coeur brisé.

- je...moi je t'aime Hardis. Et je...je vais sûrement vivre les moments les plus dures de ma vie loin de toi,mais....rester près de toi, alors que tu ne m'aimes pas! ....tu me fais mal Hardis. Terriblement.

J'espérais secrètement une réaction de sa part. Qu'il me retienne ! Qu'il me dise qu'il m'aime ! Qu'il s'excuse... Mais il n'a rien fait de cela. Il est resté dos à moi, et moi j'étais dévasté. Me retrouver dans cette situation, si éprouvante, m'étais insupportable. C'est difficile d'être aimé et je viens de le comprendre maintenant. Dans ma parfaite petite vie d'avant, qui oserai me dire non? J'étais Laure Adams! Mais maintenant, il est le grand et ténébreux Hardis Greyston. Si parfait, si...inaccessible.

Avec le peu de fierté qu'il me restait, je ramasse mes effets. Je regarde Hardis espérant un signe de sa part mais rien. Je me mords la lèvre pleine de douleur et tourne les talons. Je pénètre dans l'ascenseur, appuie sur le bouton du rez-de-chaussez et pour une première fois, la fermeture des portes pris plus de temps me faisant contempler la considération qu'Hardis avait de moi.

Mais au dernier moment, il se retourna, le visage déformé par la peine et m'a regardé.

- Laure je..

Rien ne changera. Il m'avait blessé. Il était trop tard maintenant.

- Laure je..

- non Hardis. Non...

Je l'ai regardé une dernière fois dans les yeux et je n'avais qu'une envie, sauter dans ces bras. Mais non, c'est fini. Je coupe tout.

Les portes se fermèrent et je me retins de ne pas craquer. Que vais je faire maintenant et sans lui? Je n'ai plus personne. Papa, Camille, Hardis, ils m'ont tous laissé. Mon frère ? Jamais de la vie. Maman ?....

Les portes s'ouvrent et je sors enfin de ce bâtiment. Il pleuvait des cordes mais ça ne pouvait pas m'empêcher de m'éloigner le plus possible d'Hardis. Par chance, un taxi était garé. Et il me restait juste assez pour le prendre.

Je monte en indiquant, la résidence secondaire de ma mère et laisse ma tête rencontrer la vitre. Mes larmes coulèrent et je ne pouvais les arrêter. J'ai le coeur brisé.

... : Laure ? Mon ange c'est toi?

- ma...maman.

M.A : mon bébé, tu pleures? Que ce passe t il? Où es tu?

- j'arrive à Rosaré maman et s'il te plait, le dit pas à papa.

M.A : ne t'inquiète pas mon ange, il est en Californie avec ton frère en ce moment. Et justement, j'y suis dans ma villa Rosaré. Viens ma petite princesse, maman est là.

Je me sentais un peu plus rassuré. Rosaré est la mini villa, au nord de Seattle que papa avait offert à maman pour son anniversaire. Je penses que j'ai besoin d'aide là. Quitte à changer de pays.

- ma...maman ? Ta proposition du Canada...est ce qu'elle tient encore ?

M.A : bien sûre chérie! C'est la meilleure chose à faire. Viens et on va en parler.

Je parla encore 5 minutes avec ma petite maman avant de racrocher. Il est temps de prendre un nouveau vrai départ.