Vertiges au dessus du poulet

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Je dépiautais la carcasse d'un poulet à trois heure du matin

En écoutant le solo numéro 1

Suite for violoncello en G Majeur de ce bon vieux Bach

Et en passant la lame de mon couteau

À travers les restes de chair de l'animal consommé

En le démembrant de ses petits os

Ses petits os tout craquelés

Entre me doigts et mes dents comme du bois mort,

Je me découvrais des plaisirs encore

Non éprouvés.

Pas pour le goût qu'avait le poulet

Il était bon mais pas de première qualité

Mais de vives sensations perverses parcouraient

Mon corps tout entier

Et cela me semblaient aussi bon que le sexe

Non, en fait cela était meilleur que le sexe

Découper et décortiquer ce pauvre poulet me procurait une joie si grandiose

Que lorsque je relève la tête trois heures se sont passées et le ciel est maintenant rose

Et je transpire à grosses gouttes

Et suis complètement essoufflé,

Il y a des fragments d'os,

Des bouts de nerfs

Et des veines dispersés

Tout autour de la table,

Dans un véritable carnage

Et comme il n'y a plus rien à en tirer

De la bouillie immonde qui se trouve dans l'assiette

Je vais me coucher

Mais n'arrive pas à dormir

Ne pensant qu'à la chair que je sens à nouveau glisser

Sous la lame de mon couteau,

Ne pensant qu'à ces tout petits os

Que j'entends encore craquer

sur la musique qui continue de jouer

C'est Chopin qui a pris le relais

Avec la nocturne numéro 1 en B flat. 

Les poèmes liquidesWhere stories live. Discover now