Darwinisme

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Loin

Sont les rêves de l'enfance

Envolés avec le vent froids de la réalité

Disparus

Sont les amis imaginaires

Dévorés par l'autre qui vit dans ta tête

Sans même payer de loyer

Où sont passés

Les poèmes dédiés à ma mère

Où sont passés

Les dessins naïfs

D'une famille qui n'a jamais existé

Où sont les chauds souvenirs

Des siestes d'été

 l'ombre du vieux chêne dans le jardin

Et il n'y a plus de chats

Plus de chiens

Et plus de hamster

Qui courent dans la maison

Il n'y a maintenant qu'une pauvre plante verte

Suppliant pour un peu d'eau

Et pour

Cinq minutes de soleil

Dans un appartement sombre et vide

Et maintenant que nous avons vieillis

Et que notre expérience du genre humain s'est étendu

Nous savons qu'il n'existe pas de créatures fantastiques monstrueuses

Qui se cachent sous les lits

Ou dans les placards

Car les menaces sont désormais devenues réelles

Et identifiables

Et elles sont

Physiquement personnifiées

Par

Ce chef qui rabaisse ton travail

Avec un salaire de misère

Et qui te demande en plus de d'être reconnaissant

D'avoir l'opportunité

De pouvoir gagner du fric pour lui

Par

Cette femme qui t'en fais baver

Dès que tu passe la porte du foyer

Car

Au bout de quelques années

Tu n'es finalement pas ce qu'elle avait espéré

Ni ce que ses parents avaient espérés

Ni ce que ses amis avaient espérés

Et nous ne somme d'ailleurs pas devenus nous même ce que nous avions espérés

Et simplement exister

Ne suffit jamais aux autres

le sein maternelle s'est désormais changé en une bouteille de bière

Les fruits frais se sont désormais changé en une bouteille de bière

Ainsi que l'eau

Les petites amies

Et la vie en général

Semble s'être changé en une bouteille de bière

Et l'école ne nous enseigne rien là dessus

Ni sur la solitude

Ou sur l'echec

Et cela aurait pourtant évité

Bien des suicides 

Les poèmes liquidesWhere stories live. Discover now