Le jour ou j'ai rencontré un de mes semblables

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C'était un dimanche soir

Ce genre de dimanche soir

Qui ressemblait à des tas d'autres

J'étais chez moi

Vautré dans le sofa

Et tapais sur mon ordinateur

Des poèmes

Et je buvais de la bière

Et la cendre de mes cigarettes finissait toujours par tomber

Par terre

Ou sur mon jeans

Ou sur la table basse du salon

Sur le clavier de mon ordinateur

Elle tombait partout

Sauf dans le cendrier

Mais ce dimanche soir là

Je reçu un appel de Max

Un de mes amis de l'époque

- Lou rejoins moi au chat noir il faut que je te présente quelqu'un

- Elle est bien roulé ?

- C'est un copain de longue date, descends boire une bière

- Dommage je suis occupé, la prochaine fois soit plus persuasif

- Aller arrêtes un peu, a quoi t'es occupé ?

- À boire

- Et ?

- À écrire

- Et ?

- À essayer faire en sorte que mon appartement ne se transforme pas en un immense cendrier

- Parfait, tu peux faire tout ça ici bas avec nous au chat noir je paye ma tournée

- D'accord, d'accord j'arrive

Le chat noir était un bar qui se trouvait juste au croisement de la rue ou j'habitais

Il y avait parfois des concerts

Et des dealeurs trainaient devant

Et vendaient de la drogue pas chère

Mais de mauvaise qualité

C'était un bar assez sombre où l'on y retrouvait souvent les même têtes

Et la barman devait bien pesée cent kilos

On l'appelait tous Chérie

Non pas parce qu'elle était grosse

Ni parce qu'elle était laide

Ni parce qu'elle parlait

Et fumait

Et buvait

Comme un homme

Mais parce que c'était bel et bien son prénom

Alors je sors de chez moi

En trainant un sac poubelle

Duquel dégoulinait un liquide étrange

Et qui était si gros que

S'il ne faisait pas le bruit du verre qui s'entrechoque

À chaque marche que je descendais

On aurait pu croire que je transportais un corps découpé à l'intérieur

Les poèmes liquidesWhere stories live. Discover now