Chapitre 16

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Un matin, je me réveillai transie de froid. Ma couverture était tombée de mon lit. Je me levai donc, le soleil ne s'était pas encore complètement levé. Des rayons rouges, orangés filtraient à travers la fenêtre. Je m'approchai de celle-ci. Il pleuvait, des gouttes perlaient sur la vitre. J'ouvrai la fenêtre et un vent puissant s'engouffra dans la chambre me donnant la chair de poule. L'été laissait place à l'automne. Les feuilles bruissaient sous le vent, voltigeaient, parsemaient le paysage de couleurs automnales. Rouge, orange, vert ou encore jaune. C'est alors que j'aperçus une silhouette courir autour du terrain. C'était l'aile 4 devant moi. Je me rappelais que le centre était composé de 5 ailes formant un pentagone. J'essayai de distinguer le visage du coureur sans succès. Cela me rappela Arellys. Où était-elle maintenant ? Voir un candidat courir si tôt me rappela l'enjeu de ce concours en live. Je commençais vraiment à frissonner. Je ne portais qu'un débardeur et un short. Je sortis de la chambre. Je trouverais sans doute un peu de chaleur dans la chambre de Simon, près du feu qu'il avait l'habitude d'allumer pour faire chauffer son café. Je fis un pas en dehors de ma chambre lorsque je me sentis observée. Je tournai la tête et je me figeai de stupeur.

-Et bien notre candidate est réveillée, lança un des hommes quelques mètres plus loin devant la chambre de Simon. C'était le colonel Lanster accompagné d'Aldrick et de mon coach. L'atmosphère changea aussitôt d'ambiance. Eux. Que faisaient-ils ici ?

-Simon ? questionnai-je.

-J'ai oublié de te prévenir c'est le jour de contrôle.

Je relevai la tête, Lanster me dévisageait ce qui m'agaça au plus haut point. Je soutins son regard. Il avait des yeux bleus, bleus océan. Il était brun et aussi grand que Simon. Il ne portait pas son uniforme de colonel mais une chemise grise, décontracté sans cravate. Contrairement à Aldrick qui était toujours aussi imposant dans son uniforme de général. Le regard de Lanster me glaça si bien que je détournai les yeux. Je rentrai précipitamment dans ma chambre, le cœur palpitant. Pourquoi Simon ne m'avait-il rien dit ? Ce n'était pourtant pas dans ses habitudes.

Pendant que je me changeais, les trois hommes discutaient dans la grande salle d'escalade.

-Alors Simon, on se plaît dans ce rôle ? C'est vraiment regrettable que tu n'intègres pas notre armée, tu sais mon offre tiens toujours, déclara Aldrick.

-Je reste sur ma décision, répondit-il d'un ton cassant.

-Où en êtes-vous rendu avec la sélectionnée ? questionna à son tour Lanster.

-Nous progressons.

-C'est bien celle qui rendue la fille à sa mère dans l'arène ? continua Aldrick.

-Exact.

-Elle ne vous donne pas trop de fil à retordre ?

À ce moment même, j'entrai dans la pièce.

-Que se passe-t-il ? demandai-je.

Il y eu un silence et Simon répondit :

-Le colonel et le général vont suivre pendant la matinée comment nous nous entraînons. Ils sont aussi en charge de vérifier que rien ne cloche, dans le matériel...

-Ah et j'y pense il faut aller contrôler la base informatique, dit Lanster.

Et ils partirent en direction du centre informatique du pentagone, derrière la grande porte en métal je supposais.

-Tu ne m'as rien dit sur ce jour de contrôle Simon !

-J'avais complètement oublié, désolé. Mais allez maintenant montre leur ce que tu sais faire.

Il promena son regard sur les murs de la salle.

-Tu vas monter au sommet du mur d'escalade.

Et il me lança un harnais.

-Quoi ?

-Tu m'as très bien entendu.

Simon paraissait tendu c'est pourquoi je n'émis pas d'objection.

-Tu m'assures hein ? demandai-je en insistant du regard.

-Oui.

Je grimpais donc le mur avec plus d'aisance que la première semaine. La première partie m'était même facile. J'arrivais à la fin, il ne me manquait plus que quelques mètres. À ce moment-là, Aldrick et Lanster arrivèrent. Je ne les entendis pas entrer. J'allais atteindre la prochaine prise lorsque je me sentis tirée d'un coup sec vers le bas. Déstabilisée, ma main brassa l'air et je me sentis glisser. Je me collai à la paroi cherchant désespérément un point d'accroche. Enfin je réussis à rattraper une prise et je m'arrêtai. Je restai plusieurs secondes sans bouger. Je ne pouvais pas regarder en bas, ni esquisser le moindre geste. Mon cœur cognait fort dans ma poitrine. J'avais failli tomber. C'est alors que j'aperçus les deux hommes. Simon me fit descendre. Avait-il fait exprès ? Je me débarrassais du harnais lorsque Simon me toucha l'épaule.

-On enchaîne directement sur le combat au sol.

J'étais irritée mais je fis comme si de rien n'était. Je me positionnai au niveau du 3e cercle. Je m'étais nettement améliorée depuis mon premier combat. J'avais appris à faire mal, les coups fatals et à immobiliser à terre.

-On commence, souffla Simon.

Il me laissait toujours attaquer en première normalement. Ce qu'il ne fit pas. Il voulut me frapper au visage, je le contrai. Il continuait sur son offensive. Et je me défendais. Pourquoi ne me laissait-il pas attaquer ? Lors de nos précédents combats nous ne devions pas frapper l'adversaire juste simuler un coup.

-Arrête Simon ! criai-je.

Mais il continuait. J'étais hors de moi. Je ne tiendrai pas longtemps à ce rythme. Les coups pleuvaient sur moi à présent. Il voulut me mettre à terre, je réussis cependant à l'entraîner dans ma chute et à le frapper au visage. Je restai surprise par mon geste et il en profita pour me frapper à son tour. Une douleur cuisante me fit grimacer. Je sentis soudain mon collier autour du cou se détacher.

-Stop ! cria immédiatement Aldrick.

Simon et moi nous immobilisâmes immédiatement.

Il s'approcha de moi et s'empara du collier. Je le vis blêmir.

-Où as-tu eu ce pendentif ?

-En quoi cela vous regarde ?

Simon me jeta un regard étonné face à ma réponse peu adaptée. Je me fichais bien de ce qu'il pouvait penser en ce moment.

-J'en étais sûr, continua Aldrick. Qui te l'a donné ?!

Lanster me fixa d'un air intrigué et me lança un de ces regards qui signifiait « Tu as intérêt à répondre ».

-De ma grand-mère, Luna Eledeen.

Aldrick ne répondit pas. Son visage se crispa et il sortit de la pièce au pas de course. Je pense qu'à ce moment, je fis peu attention à la réaction du général. J'étais complètement furieuse contre Simon. Je saignais de la lèvre inférieure. Ce qui m'amusa c'est que les deux hommes étaient complètement décontenancés par la réaction du général. Le colonel reprit soudain contenance et m'apostropha :

-Elea suivez-moi.

Simon et moi avançâmes.

-Juste Elea, M. Andersen.

Et nous sortîmes tous deux vers le terrain de sport.

Ma Pierre de luneOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz