Chapitre 20

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On me conduisit ensuite devant une porte où étaient regroupés les candidats. Je ne reconnaissais personne tant les costumes changeaient les apparences. Soudain je sentis une main secouer mon épaule. Je me retournai et je me retrouvai face à une fille à la peau mate dans une robe rouge courte et moulante, un sourire éclatant aux lèvres. Arellys. Je criai :

-Arellys, enfin !

-Comment ça va toi ?! Qu'est-ce que tu as changé.

-Vraiment, toi aussi. Tu es magnifique.

-M'en parle pas, tu rayonnes, tu as vu ta robe ? Elle est superbe.

Alors que j'allais la remercier, un gars passa près de moi et me poussa. Je me retournai immédiatement. C'était Baptiste celui qui m'avait insulté à la sélection et Kenzo, son acolyte. Je lui jetai un regard noir et menaçant. Il me rendit le même. Puis une voix dans un haut-parleur s'éleva :

« Vous êtes invités à rejoindre le podium dès que la porte s'ouvrira. Alignez-vous en ordre selon vos numéros. Et rappelez-vous, faites la meilleure impression possible. »

Un concert de trompette commença et vint accentuer notre stress. Puis la porte grinça et s'ouvrit accompagnée de hurlements et de sifflements. La place devant nous était immense, noire de monde, beaucoup plus impressionnante que ce que j'avais vu dans la voiture. Nous commençâmes à marcher les uns derrière les autres selon nos numéros. Je suivais un garçon blond devant moi, j'étais la dernière. J'avais une envie irrépressible de quitter cet endroit. L'odeur de la foule excitée, cette sensation de chaleur, d'être un animal qu'on présente à une foire me faisait suffoquer. Des caméras, des visages au sourire effrayant s'agglutinaient autour de nous. Et puis cette musique qui me vrillait les tympans. Je faisais mon possible pour ne rien laisser transparaître, j'affichais un visage impassible. Nous arrivions au podium. Vingt chaises étaient placées d'un côté de l'estrade et de l'autre côté étaient assis les différents entraîneurs du concours. Je reconnus immédiatement Simon dans son beau costume, il paraissait tellement, comment dire, imposant. Puis debout sur l'estrade Aldrick, et Lanster. À cette vue, mon cœur s'accéléra. Je montai les marches et je m'assis sur la chaise qui m'étais attribuée en dévisageant les personnes en face. Mon regard s'arrêta sur celui du colonel Lanster. Il me fixait de ses yeux bleus, avec cette même expression que je détestais. Déstabilisante. Avec cet air supérieur mais cependant intéressé, curieux. Je poussai un soupir, essayant de contrôler ma respiration. C'est alors que les militaires de l'armée de terre fendirent la foule, suivit de cavaliers et d'un immense cortège de soldats. Bien sûr, un défilé militaire, quoi de mieux pour affirmer son pouvoir ? Sachant que tout le monde entier devait suivre cet événement en direct sur leur téléphone ou sur leur tablette. Des machines de guerre défilaient, des missiles, des tanks et tant d'autres que je ne saurais nommer.

Puis comme on pouvait s'y attendre Aldrick se leva et prit la parole. Les trompettes cessèrent leur cacophonie. Les troupes se stoppèrent. D'une voix grave il annonça :

"Chers concitoyens, français, françaises, aujourd'hui est l'un des plus grands jours de l'histoire : l'ouverture des "Outlast games". "Outlast" comme survivre, en effet les épreuves que devront surmonter les sélectionnés demanderont un désir de vivre, un instinct peu commun pour gagner. Enfin "games" comme jeux. Et oui, ce concours est avant tout un jeu qui vous concerne tous ! Un moyen de s'élever dans la société, de quitter ces classes sociales basses que sont "Les Exclus" pour rejoindre l'élite, "Les Soutiens". Mais une question, avez-vous envie de vous dépasser, de gagner cet argent ?

Une acclamation puissante de la foule retentit, faisant vibrer le podium.

-Avez-vous envie de connaître ces sélectionnés, ces adolescents ?

Ma Pierre de luneOnde histórias criam vida. Descubra agora