Luna

O

Luna était revenue en cours. Tous les jours elle était présente, avec son sourire. Ses habits colorés étaient revenus, et cela m'avait rassuré. Je me disais qu'elle allait mieux, que la situation s'arrangeait. J'exigeais parfois de voir ses bras, ou ses jambes, pour m'assurer de ne plus jamais voir de vilains bleus tâcher sa peau. J'avais besoin de me rassurer, de me convaincre que mon pilier n'allait jamais me laisser.

J'étais si naïf.

Quelques semaines ont passé, et puis un jour, plus de Luna. Cette fois-ci, j'avais réagi immédiatement. J'avais couru jusque chez elle, mais personne ne semblait être là. Je vérifiai chez mon grand-père, mais personne non plus.

Sur mon bureau, il y avait un petit mot, sur un joli papier bleu. Bleu. Je détestais vraiment cette couleur.
Les doigts tremblants, je l'avais déplié. Si mon coeur refusait d'y croire, mon esprit lui, avait bien compris, et je crois que ce fut lui qui fit couler mes premières larmes.
De sa jolie graphie, ma Luna avait écrit quelques mots, ses derniers.

Je suis vraiment, vraiment désolée.