Chapitre 90

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C'est comme se libérer et se perdre en même temps. Ne plus laisser les pensées s'attarder et foncer vers la première option qui apparaît. Ce sentiment étrange est si bon mais si nocif à la fois, addictif et irassasiable. Il prend aux tripes et en veut plus, toujours plus.

Un oiseau décidant de libérer ses ailes forçant la cage qui l'emprisonne malgré qu'il n'est qu'une mince idée de l'énorme monde qui l'entoure.
Est-ce que la liberté pourrait se définir dans la capacité à se perdre?
N'ayant aucune idée de ce qui pourrait surgir devant nous, pouvant prendre n'importe qu'elle chemin.
Peut-on être libre avec une route toute tracée? Un chemin sûr et précis?
Liberté est-il synonyme d'innatendu? D'action? Peut-on être libre dans la sécurité? Est-ce l'innatendu d'un futur toujours dans l'action qui créé la liberté -ou du moins le sentiment de liberté-? Où est ce seulement l'adrénaline qui fouette nos neurotransmetteurs floutant toutes autres informations. Floutant la peur et les chaînes qu'elle menotte. Libérant la clé, floutant l'angoisse, seul l'instant présent comptant.

Rien n'a d'importance à part cette minute. Et dans cette minute tout est possible. Aucune barrière n'est levé. Aucun cadena n'est verrouillé.

Alors je ressens cette minute s'écouler. Je ressens sa peau fractionner contre la mienne. Je ressens son souffle rechauffer le côté gauche de mon buste. Et je sens son odeur s'exalter en moi.

Il me suffirait de baisser les yeux pour le voir, mais le ressentir sans le voir rend la chose plus intense, plus galvanisante. Cela à un côté inconnu, effrayant. J'aime ça. Je suis resté trop longtemps dans cette zone de sécurité. Je ne supporte plus l'attendu et les chaînes.

Je le sens. C'est en moi. Cela a besoin de s'envoler. Cela a besoin de partir, découvrir. Cela a besoin d'inconscience, d'imprudence et d'insouciance.

Seulement tout va trop vite. Toutes les vannes sont ouvertes d'un coup. Je suis perdu dans ce flot d'émotion et de ressentiment. Tout est là. En moi. Toutes les clés sont à porter de main mais pourtant je dois courir. Toujours plus vite. Je cours, je ne m'arrête pas, je ne m'éssouffle pas. Je me perds sans  y prêter attention, usant et abusant de l'adréaline qui coule dans mes veines. Oubliant mon point de départ et d'arrivé.

Je veux juste courir. Vite. Loin. Sans but. Je veux continuer de courir.

Ce n'est pas une course de fuite mais de liberté. À moins que pour être libre il faut fuir...

- Baekhyun..?

Je baisse la tête vers une petite voix ensommeillé. Je lui caresse lentement les cheveux, ressentent toute la douceur de ses légères boucles sur mon épiderme.

- Hmm?
- Ça va... Tu as l'air... pensif...
- Je le suis.
- Tu... Tu penses à quoi?
- J'essaie de ranger un peu le bordel qui se trouve dans ma tête.
- Oh... Et ça donne quoi?
- C'est en processus.
- Hmm... gemit-il en tournant la tête de l'autre côté sans l'enlevé de mon torse. J'espère que tu ne me jetteras pas avec les poubelles une fois le ménage fini.

Je lâche un léger rire.

- Ne t'inquiète tu n'es pas dans le "bordel" enfin pas comme ça.
- Oui... Puis ça va me sortir " Je dois prendre un nouveau départ nanana separons nous blablabla"...

C'est plutôt... "drôle" de sentir ses peurs procurer une douce chaleur brûlante dans mon ventre.

- Je pense que tu es le bon type de compagnon pour commencer un nouveau voyage non?

Il tourne d'un coup la tête vers moi.

- Oui. Je le suis. À 100%. On m'appelle compagnon de nouveau voyage!

Je ris face à son visage si sérieux.

- C'est beau de te voir rire comme ça dès le matin... m'avoue t'il en se redressant légèrement. Est ce que... Est ce que ça veut dire que... que on... Que nous... Qu'on redevient comme avant... Tu ne vis pas que ici mais on vit ensemble... Comme un couple quoi...

Je passe une main dans ses cheveux en le regardant dans les yeux laissant le silence adoucir l'atmosphère.

- J'ai encore besoin de temps ChanYeol. Je veux d'abord faire le tri de tout ce qui se passe... en moi. Je veux pouvoir te revenir avec du concret, non avec des doutes plein le crâne.
- Je t'aimerai avec des doutes ou du concret je m'en fou.
- Je sais. Mais je le fais aussi pour moi. J'ai peur que tu mettes encore plus de bordel qu'il n'y a déjà et que je me perde encore plus. Je veux avoir l'esprit ranger pour pouvoir me perdre complètement en toi.
- Je t'attendrai, toujours quoi qu'il arrive. Je ne sais plus faire que ça toute façon... Finit-il en rapprochent ses lèvres des miennes.

Je l'embrasse légèrement, doucement, laissant un peu de sa fougue entrer en moi. Juste un peu. Juste une petite dose de frénésie.

Ses lèvres quittent les miennes avant de laisser nos souffles érratiques s'entremêler pour finir par laisser nos regards s'abdiquer, faisant nos exhalaisons se rapprocher, montant pour une nouvelle redescente.

Mais alors que mes lèvres frôlent les siennes il sursaute.

- C'EST L'HEURE ÇA!? J'AI RENDEZ VOUS DANS 30 MINUTES AVEC LE CHEF DE LA COMPTA! S'excite t'il en sautant de lit.

Je regarde l'heure en laissant mon dos tomber sur la tête de lit.

Je vais devenir fou si je reste aussi à vif à toute les sensations qui me frôlent. Je ne dois pas capituler face à la facilité pourtant si alléchante. Je dois rester un minimum en distance, juste le temps de mettre le doigt sur l'interrupteur.

Ne Me Laisse Pas Sortir //BaekYeol// T2 [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant