10-Retour aux sources

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Lundi après-midi.

Après une heure et demi de vol, l'avion a entamé son atterrissage. Grâce à Al, je n'ai pas vu le temps passer et parler de Dara à quelqu'un m'avait soulagée.Nous avons échangé nos numéros en sortant de l'appareil et il m'a fait promettre de le prévenir quand je passerais à Toronto.

J'étais désormais sortie du très moderne aéroport international Pearson de Toronto, plantée sur le trottoir comme une idiote. Je me suis emparée de mon portable et ai envoyé un message à mon seul contact existant au Canada, Ashlyn. Elle m'a d'ailleurs répondue presque immédiatement qu'elle arrivait.

J'en ai profité pour quitter le hall d'entrée de l'aéroport et marcher un peu à l'extérieur.J'ai traversé le gigantesque parking jusqu'à sortir de la zone aéroportuaire. La circulation était intense et je craignais vraiment que Ashlyn ne me trouve pas, malgré mes indications.

Brusquement, un large pick-up américain immaculé m'a klaxonnée. J'ai sursauté et me suis retournée vers le véhicule. Il avait des vitres teintées et j'ai vu celle de mon côté se baisser. Je me suis avancée, prête à insulter copieusement celui qui m'avait klaxonnée, mais je me suis retrouvée face au yeux bleus rieurs et narquois d'Ashlyn. Inconsciemment, j'étais heureuse de la voir, elle et sa chevelure de feu.

-Contente de te revoir,beauté, m'a-t-elle lancée avec son vieil accent français. Tu grimpes ou tu attends une invitation ?

J'ai éclaté de rire puis ai ouvert la portière. Ashlyn a ignoré les conducteurs qui s'impatientaient derrière nous en prenant le temps de poser mon sac sur la banquette arrière. Elle a démarré. J'ai reconnu un morceau de vieux rock à la radio et j'ai observé mon amie du coin de l'œil. Ashlyn était rayonnante, comme lorsque je l'avais rencontrée. Ses cheveux roux étaient mi-longs et indomptables, tout comme son caractère enflammé et provocateur. Ashlyn, c'était un physique de mannequin, une confiance hors du commun, une personnalité impossible à cerner. C'était aussi mon premier véritable amour, qui était restée une amie fidèle après notre rupture. Elle n'était pas du genre à avoir des relations sérieuses.

-Alors, contente de me voir,ma belle ? M'a demandée Ashlyn en rigolant.

-Tu m'as manquée, Ash, ai-je simplement répondu.

-Toi aussi.

-Comment ça se passe, tes histoires de cœur ?

-Oh... Sans suite, comme toujours, a-t-elle soufflé en chassant une mèche frisée de son visage. Des filles qui restent anonymes, souvent.

-Rien de sérieux ?

-Non. Et toi ?

-C'est... Une longue histoire.

-J'ai tout mon temps.

Elle m'a adressée un sourire charmeur avant de reprendre.

-Et tu restes combien de temps ?

-Jusqu'à demain matin. Je suis venue pour...

-Ta mère, comme tous les ans,m'a-t-elle coupée. Je n'oublie pas les choses importantes pour ceux que j'aime, Lieke.

-Contente de savoir que je compte pour toi, l'ai-je taquinée.

Ma réplique lui a arrachée un petit rire amusé. Elle m'a conduit jusqu'à son appartement dans le centre de Toronto en me faisant gaiement la conversation. Revoir Ashlyn, son profil enchanteur, son sourire enfantin et l'aura de simplicité et de positivité qu'elle dégageait m'a fait un bien fou. Elle me connaissait par cœur et les années entre nous n'y changeaient rien.

Bientôt j'ai reconnu les rues de Victoria Street, malgré le nombre d'années où je n'y avais pas mis les pieds. Nous sommes passées près de la Ryerson University, l'université dans laquelle Ashlyn étudiait le journalisme depuis un certain temps déjà.

Un café à CambridgeWhere stories live. Discover now