Chapitre 10

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CHAPITRE 10

Il était près de minuit et j'étais à l'hôpital avec mes parents.

Mon frère, vide de toutes émotions, était allongé sur son lit d'hôpital. Je n'arrive pas à croire que tout ça est de ma faute, je suis sa grande sœur, j'aurais dû être là, et le pire c'est qu'il m'a demandé de l'accompagner à cette fête... et j'ai refusé et voilà où nous en sommes à présent.

Un si bête accident à plonger mon frère dans le coma, je m'en veux terriblement...

Mon téléphone vibra. Je l'attrapai pour décrocher.


- Allô ?! répondis-je

- C'est Bonnie, on s'inquiète pour toi, on te voit plus trop, est-ce que ça va ?  me demanda-t-elle

Cela m'étonne qu'elle m'appelle à une heure aussi tardive.

- Oh... je vais bien, c'est juste que... je suis fatigué  mentis-je en essayant de garder un minimum de contenance.

- D'accord...  dit-elle et je raccrochais sans attendre


Je ne veux pas que tout le monde sache ce qu'il s'est passé ce soir, je n'ai pas envie que les gens me plaignent, je déteste ça. Je n'ai nullement besoin de la pitié des autres surtout que la plupart font souvent semblant de s'intéresser juste pour se donner de faux airs.

Je n'ai pas non plus envie qu'Haylay et sa petite bande se moquent de moi ou de mon frère. Seuls Holly et moi sommes au courant, et bien évidemment tous les gens qui étaient présents à la fête, mais je n'en connais aucun.

J'étais vraiment fatiguée, le sommeil m'envahissait et je le laissai me prendre dans les bras de Morphée. Mes parents étaient installés dans le petit fauteuil au coin de la chambre.

Je me réveillais le lendemain matin au chevet de mon frère, toujours dans le coma. Mes parents ne sont pas là, ils doivent certainement être à l'hôpital.

Je regardais mon frère. Il avait un tube sous le nez, des fils accrochés au bras, reliés à des machines. Il semblait paisible, mais son état me serra le cœur. Je lui attrapai la main et la serra.

- Tu vas t'en sortir, je te le promets petit frère....  commençai-je à lui dire même si je ne sais pas vraiment s' il m'entend.

- Je suis tellement désolée...  dis-je en laissant une larme coulée sur ma joue.

- Chérie ?  entendis-je la voix de mon père derrière moi. Je me retourne toujours en tenant la main de Lucky, et vis mes parents, l'air désolé.

-  C'est ma faute, il m'a invité à cette fête, j'aurais dû venir ! - éclatait- je en sanglots.

Mon père me prit dans les bras, suivis de ma mère.

Ça va aller, chérie, ça va aller - essaya de me rassurait ma mère.

Je passai tout le reste de la semaine au chevet de mon frère, je n'allais pas en cours, je ne dormais pas au chalet, je n'avais qu'une idée en tête : attendre que mon frère sorte du coma.

Nous sommes dimanche, cela fait désormais 8 jours que mon frère est plongé dans le coma, 8 jours de larmes, huit jours que ma vie n'a plus aucun sens.

J'étais au chevet de mon frère, en train de lui raconter une millième fois nos souvenirs d'enfance. Quand je jouais avec lui au foot, et que je m'étais fait une entorse à la cheville, ou encore la fois où on avait balancé notre chat dans la piscine. Tous ses souvenirs me reviennent à chaque fois que je le vois dans cet état. Et si, il ne se réveillait jamais ? L'idée me paraît impossible, pourtant elle est bien réelle. Tout cela ne serait jamais arrivé si j'étais auprès de lui, pour veiller sur lui.

Elena, chérie - entendis-je la voix douce de ma mère.

Elle était debout derrière moi, avec mon père. Elle avait les larmes aux yeux, ma mère n'a pas arrêté de pleurer cette semaine, comme moi. Mon père avait souvent les larmes aux yeux lui aussi, mais il faisait en sorte de ne jamais pleurer devant nous, chaque soir il trouvait le prétexte d'aller chercher un café à ma mère, mais nous savons qu'en fait il en profitait pour pleurer.

Nous avons quelque chose à te dire - continua ma mère.

Un frisson d'appréhension envahit mon corps. Qu'allait-elle m'annoncer ? J'espère que ce n'est pas sur Lucky. Et si, elle me disait que les docteurs ont dit qu'il ne se réveillerait jamais.

- Je vous écoute !  m'exclamai-je à mes parents devant moi.

Ton frère est plongé dans le coma comme tu le sais, mais ce n'est pas pour autant que tu dois arrêter de vivre, le docteur te l'a dit, il faut reprendre ta vie. Tu as la chance d'être dans une école prestigieuse, et il ne faut pas que tu restes ici à attendre que ton frère surveille. C'est pour cela que tu vas retourner à l'école. Ton père et moi allons rester jour et nuit ici, tu n'auras qu'à nous rejoindre le week-end,  m'annonça ma mère.

Quoi ? Elle doit rigoler ! Mais vu la situation je sais qu'elle est sérieuse.

Je lançai un regard à mon père puis reposai mon regard sur ma mère.

- Hors de question ! Je reste auprès de Lucky !  commençai-je à pleurer.

- Chérie, je suis sûre que ton frère ne veut pas que tu restes ici, je suis sûre qu'il veut que tu mènes ta vie, et que tu ailles à l'école, me dit mon père en me lançant un regard de compassion.

- Non, non, non, hors de question, papa, maman s'il vous plaît  pleurais-je à chaudes larmes en serrant la main de mon petit frère.

- Je suis désolé chérie, mais tu n'as pas le choix, demain tu retournes à l'école, tu reviendras le week-end prochain, me dit ma mère en me lançant un regard de compassion. Je voyais que ma mère était prête à pleurer, mais elle se retena.

L'hôpital est assez loin du campus, ce qui fait que je ne pourrais pas me permettre de faire les aller-retour dans la semaine, en fait je n'aurais pas le temps avec les cours. Il est hors de question que je laisse Lucky ici, et s' il se réveille et que je ne suis pas à ses côtés à ce moment ! Je veux être là quand il se réveillera !

- Et s'il se réveille et que je ne suis pas là, où alors si son cas s'aggrave et que.... 

- On te préviendra, on te tiendra au courant Elena !  me coupa mon père.

Je les regardai un moment, ils avaient l'air sérieux.

- D'accord...  dis-je à voix basse.

- Tu verras, tout ira bien mon ange  me dit ma mère en m'enlaçant.

Ce câlin maternel me fait du bien, j'en avais besoin.

- Prépare tes affaires, je te ramène maintenant au campus, comme ça tu pourras préparer tes affaires pour l'école demain ; m'annonça mon père.

Je hochai la tête et rassemblai mes affaires présentes dans la chambre blanche de mon frère. Cette chambre d'hôpital était vraiment lugubre. Je m'avançai vers mon frère et lui fis un léger baiser sur le front.

- À samedi, petit frère, je reviens je te le promets. Je t'aime  chuchotai-je dans l'oreille de Lucky.

J'embrasse ma mère et pars avec mon père. Le trajet fut assez long et mes pensées étaient toutes orientées vers mon frère. J'ai constamment envie de pleurer, en sachant que tout cela est indirectement de ma faute.

Après de longues minutes de trajet, mon père me déposa devant le campus en me disant qu'il viendrait me chercher samedi matin pour retourner à l'hôpital.

Quand mon père est parti, je me sentais seul, il manquait mon frère. Savoir qu'il n'est pas sur le campus, mais dans un lit d'hôpital m'horrifie. Je n'avais plus goût à la vie, sans mon frère à mes côtés, rien ne vaut la peine d'être vécu, mais je dois tenir le coup pour mes parents, je ne voudrais pas les décevoir.

Je rentrai dans le chalet, et à ma grande surprise ils étaient remplis de personnes que je ne connaissais pas, il semblait y avoir un apéro entre amis, avec de la musique de fond. Certainement des amis de Jace...

Je me dirigeai vers ma chambre quand je vis Haylay s'approcher de moi.

- T'es revenu petite intello, t'étais passé où, tu es allé voir si un gars voulait de toi un peu plus loin,  se moqua Haylay.

Je n'avais pas la force de lui répondre et de me lancer dans ce genre de défi avec elle. Je m'apprêtais à aller dans ma chambre, mais je croise le regard de Jace juste derrière Haylay, il semblait soulagé de me voir, il me fixait et je pouvais voir qu'il se posait pleins de questions.

- Hey oh, miss intello !  s'exclama Haylay.

J'étais perdu dans le regard de Jace. La dernière fois que je l'ai vu, c'était il y a une semaine, quand tout allait bien, quand Lucky était encore en train de rigoler, de vivre sa vie, quand ma vie était encore parfaite, quand j'allais en cours en sachant que mon frère faisait de même... Je laisse une larme coulée sur ma joue, mais je l'essuie vite pour qu'il ne remarque pas, puis je me dirige vers ma chambre, ferme la porte et éclate en sanglots sur mon lit.

Les personnes que Jace avait invitées partirent vers 1h du matin, quant à moi, je ne trouvais pas le sommeil, et les souvenirs de mon frère et moi m'envahissaient. Je m'effondrai encore une fois en larmes, mais cette fois je ne retenais pas mes larmes. Épuisée, je m'endormis finalement, mais je me mis à crier dans mon sommeil, je faisais un cauchemar.

Le lendemain, je me réveillai à l'heure pour aller en cours. J'avais très mal dormi, le cauchemar que j'ai fait, m'a fait revivre le moment où j'ai vu mon frère la tête en sang, allongé par terre, à cette fête, ce fut l'image qui a fait effondrer mon monde, l'imagine qui m'a fait réaliser que c'était bien réel.

Je me dirigeai vers la cuisine pour prendre mon petit-déj, Jace était déjà assis à la table avec son portable et une tasse de café. Je me sert du café et m'assis en face de lui, je n'avais plus le goût d'aller en cours, je n'avais plus le goût à rien. Je regardai par la fenêtre qui se trouvait à côté de moi, elle donnait sur le campus. Certains élèves se rendaient déjà en cours.

- Mademoiselle a mal dormi, non ?  dit Jace avec son magnifique sourire. Son sourire semblait sincère. Je ne fis rien.

- Non, pas vraiment  dis-je tristement en regardant mon café encore chaud entre mes mains.

- Je t'ai entendu crier cette nuit, un cauchemar ?  me demanda Jace.

Il était bien agréable ce matin, il s'agissait bien du Jace que j'apprécie. Je n'aurais pas pu supporter le Jace prétentieux.

- Hum... oui - dis-je timidement.

Un silence s'installa pendant quelques minutes. J'étais en train de boire mon café et je regardais par la fenêtre.

- Où est-ce que tu étais cette semaine ?  me demanda-t-il, l'air un peu plus sérieux, mais sa voix était toujours aussi douce.

Je ne veux pas qu'il sache pour Lucky.

-  Hum... j'avais quelque chose à faire avec mes parents - mentis-je à Jace.

Il me regarda, et hocha la tête, je ne sais pas s'il m'a cru. Il se concentra sur son téléphone, alors je me permit de le regarder. Qu'est-ce que cet homme est beau, c'est un abruti, mais il est effroyablement beau. Ses cheveux noirs étaient ébouriffés, ses yeux encore mis clos, ses lèvres légèrement rosées. Il portait un t-shirt blanc, avec un jean noir, légèrement troué aux genoux et des Nike noires. Ses muscles ressortent à travers son t-shirt. Il leva la tête vers moi et sourit.

Te déranges pas petit cœur, tu peux me mater si tu veux - dit-il non-achalandent.

Voilà le Jace que je connais si bien...

Je ne dis rien, ne laisse même pas un sourire s'échapper, je n'ai pas envie de rire et encore moi de répondre à Jace. Je suis terriblement triste et je ne peux m'empêcher de me sentir coupable pour mon frère.

Jace perdit son sourire en un éclair en voyant que je ne répondais rien et que je m'en allais. Normalement, je l'aurais déjà remballé, mais je n'ai plus la force de faire ça. Je filai en cours, les larmes aux yeux. Je n'avais qu'une envie, être auprès de mon frère.

...

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INKED (En réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant