Aɴᴛʜʀᴏᴘᴏᴘʜᴏʙɪᴇ Rᴏᴜɢᴇ ༉‧₊˚✧ - [𝑻𝑨𝑬𝑲𝑶𝑶𝑲]

✦|𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝟓|✦

Je me réveillai brusquement en pleurs, le corps tremblant et tout en sueur. Les images de mon cauchemar persistaient et dansaient encore sous mes yeux, me narguant mesquinement et me plongeant dans un état critique. Je voulais que tout s'arrête, que ma mémoire cesse de rembobiner ce terrible souvenir. Mais j'avais beau tenter d'oublier, de fermer fort les yeux, je voyais encore. Je voyais toujours.

Et le monde dans lequel j'étais plongé était entièrement rouge et noir.

Mon cœur battait la chamade alors que je tentais désespérément de le calmer. Cependant la vision du corps ensanglanté de mon géniteur me hantait. Je réfrénai un haut-le-cœur en jetant un coup d'œil à mes mains, éclairées par la lueur de la Lune.

Je vis encore son sang sur mes mains et la sensation d'être sale ne me quitta plus.

Pris par la peur, la tristesse qui me comprimait le cœur et le dégoût, je me ruai vers la porte de ma chambre et l'ouvris à la volée. Bizarrement elle n'était pas fermée à clé comme d'habitude. Un grand bruit se fit entendre lorsque cette dernière claqua contre le mur, réveillant sûrement toutes les personnes se trouvant ici.

Mais je m'en foutais complètement.

Il fallait absolument que je nettoie mon corps car j'avais l'impression de sentir son odeur nauséabonde sur moi. Je courus, les larmes aux yeux et la respiration saccadée vers la salle de bain que j'avais utilisée hier. Je ne me perdis pas dans ce grand labyrinthe et trouvai la pièce avec une facilité déconcertante pour mon plus grand soulagement.

Rapidement, je m'y engouffrai et jetai dans un acte désespéré mes vêtements. J'attrapai ensuite un gant de toilette dans le placard et mis une grande quantité de gel douche dessus. Je le trempai légèrement puis m'activai à me laver le corps tout en allumant le pommeau de douche afin que l'eau tombe sur mon corps et me nettoie.

— Il faut... plus... de sang, dis-je entre des sanglots étouffés.

Je frottai mes jambes, mes bras, mon torse, mon dos comme un forcené afin que la terrible odeur soit remplacée par celle du gel douche. Passant même sur mes blessures qui s'ouvrirent rapidement. Mes plaies me brulèrent mais je n'en tins pas rigueur. Je n'avais même pas retiré mes bandages dans ma hâte et les voilà qui me collaient à présent, entièrement rouges de mon sang. Ce même sang qui s'évacuait par la bonde de la baignoire et qui me donnait encore plus envie de gerber. Mon estomac et mon cœur ne le supportèrent pas une seconde de plus alors je rendis mon dîner de la veille, le corps courbé en avant et l'œsophage en feu.