Pendant trois longues années, elle fût torturée par Richard Pendez. La russe se devait de supporter les coups et viols de celui-ci. Elle subissait alors, se terrant dans le silence, lutter ne lui servait à rien contre ce monstre. Le temps passait et...
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Léandre :
J’ôtai le restant de mes vêtements, ne conservant que mon boxer. Je m’assis au bord de la baignoire et regardai Carmen quelques secondes. Elle s’était collée à une des extrémités pour me laisser de la place.
— Lève-toi, mia dolce. Ordonnai-je doucement.
Elle me dévisagea puis s’exécuta en s’appuyant contre le rebord pour ne pas glisser. J’entrai à mon tour et me plaçai derrière elle puis, lentement, je nous fis asseoir tous les deux. Elle se laissa faire sans dire un mot.
Une fois que l’eau chaude nous enlaça, j’étendis mes jambes et soupirai d’aise. Mes cuisses entouraient la taille de Carmen, mais elle était encore trop loin. Doucement, je fis glisser mes mains sur ses hanches. Elle sursauta mais dès qu’elle fut contre mon torse, elle se laissa aller.
Elle ne lutta pas et me surprit même à déposer sa tête contre ma poitrine. Je joignis mes mains sur son ventre et le lui caressait tendrement. La tension dans ses épaules s’évanouit et elle soupira à son tour.
— Léandre ?
— Oui ? Chuchotai-je près de son oreille.
— Tu étais vraiment parti tout à l’heure ?
— Oui.
— Et… où ?
— Holms Pendez, cela te rappelle quelqu’un ?
Elle ne dit rien, mais la soudaine crispation de son corps était une réponse plus qu’éloquente.
Carmen :
Holms Pendez...
Comment aurais-je pu oublier les noms de mes bourreaux, d’autant plus quand l’un d’eux était le père de celui qui me séquestrait ? Je me souviendrais toujours de leur allure, de leur visage… et donc du sien.
Plic. Ploc. Plic. Ce simple son me rendait folle. Il suffisait d’une goutte, d’une fuite d’eau pour faire subir à quelqu’un la pire des tortures. J’étais déjà épuisée à cause de Richard et Corka, j’étais encore ultra-tendue à cause de leurs actes et voilà que ces foutues gouttes d’eau ne cessaient de faire ces plic ploc ! Juste au moment où j’avais un moment de répit, elles m’empêchaient de dormir…
Que vous ai-je fait, mon Dieu ? Qu’ai-je commis comme horribles méfaits pour mériter tout cela ? Qu’ai-je pu faire pour m’attirer votre haine ? Si j’ai fait quoi que ce soit de mal, je vous en prie, dites-le-moi !
Sauf qu’évidemment, Dieu n’en avait rien à cirer de mes lamentations… Alors que je me remettais à pleurer, le cliquetis de la serrure me fit sursauter.
Pitié, non, pitié, non, je vous en supplie...
Mes pleurs redoublèrent, coulant en grosses traînées sur mes joues. Un homme que je n’avais jamais vu pénétra dans la pièce en fermant derrière lui. Immédiatement, je repérai les traits qu’il avait en commun avec Richard… Il lui ressemblait énormément mais en plus vieux.
