𝕊𝕒𝕦𝕧é𝕖 𝕡𝕒𝕣 𝕦𝕟 𝕚𝕟𝕔𝕠𝕟𝕟𝕦 ⁽ᴿᵘˢˢⁱᵃⁿ ˢᵃᵍᵃ ²/ᵀᵉʳᵐⁱⁿé⁾

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Léandre :

Je ne sentais plus battre mon cœur et ma respiration était trop erratique pour espérer la réguler. Les mots de Carmen tournaient en boucle dans ma tête. 

Elle m'aimait. 

Avais-je bien entendu ?

Carmen baissa la tête à nouveau, fuyant mon regard interrogateur. Qu’elle se mure dans le silence après une pareille révélation m’exaspérait profondément.

— Dulce mía, réponds-moi, s’il te plaît. Tu ne peux pas faire demi-tour après ce que tu viens de me dire.

Elle finit par péniblement relever ses yeux bleus pour les plonger dans les miens. Je m’approchai doucement d’elle, prenant sur moi pour ne pas commettre d’acte regrettable.

— Carmen Devis, viens-tu de dire que tu m’aimais ?

— Je… Léandre… Oublie ce que je viens de dire. Lâcha-t-elle pathétiquement, les mains tremblantes.

Je pinçai les lèvres avec colère et jetai un regard noir à Carmen. Elle se leva aussitôt et fit un pas en arrière, mais je la suivis jusqu’à ce que le mur l’empêche de s’éloigner davantage. Satisfait de la voir prise au piège, je souris doucement et me plaçai face à elle. Mes mains se posèrent sur ses joues roses. Carmen m’implora de ses yeux de biche, mais j’ignorai sa supplication. J’enfouis mon visage dans son cou et chuchotai à son oreille :

— Réponds-moi, Carmen. Dis-le-moi, dis-moi ce que je veux entendre. Je ne te laisserai pas te défiler.

Le souffle chaud de Carmen contre mon oreille était d’un érotisme extrême. Une chaleur bouillonnante s’installa au creux de mon bassin, rendant mon souffle encore plus court que ce qu’il n’était déjà. J’embrassai doucement la peau sous son oreille, conscient que je me menais moi-même à ma propre perte.

— Carmen… Dis-le-moi. Répétai-je d’une voix plus rauque que d’habitude.

Elle poussa un léger soupir d’aise puis posa timidement ses mains sur mon torse. J’inspirai calmement afin de tempérer mes ardeurs et m’éloignai un peu d’elle pour admirer ses magnifiques yeux de saphir. Elle se mordit la lèvre et commença :

— Léandre, je…
Elle ne parvint pas à finir sa phrase.

— S’il te plaît, Carmen, dis-le simplement.

Elle prit une grande inspiration.

— Je t’aime, Léandre Castavovitch. Murmura-t-elle d’une voix douce.

La chaleur éclata dans mon ventre comme une boule de canon qui viendrait d’exploser. Mes émotions étaient incontrôlables, mes barrières venaient de voler en éclat. Plus rien ne pouvait me retenir...

Je la voulais à tout prix.

Carmen :

Léandre serra les dents, en lutte contre lui-même. Son souffle était si rapide qu’il concourait avec les battements de mon cœur.

Son regard croisa le mien puis sa mâchoire se détendit soudainement. Il se colla lentement contre moi et se jeta à nouveau sur mon cou, y parsemant de nombreux baisers. Je soupirai en pivotant la tête par réflexe, lui livrant l’accès sans protester. Je tressaillis lorsque ses dents frôlèrent ma peau, lorsque ses lèvres la sucèrent avec application. Ce ne fut qu’un peu tardivement que je compris ce qu’il venait de me faire.

— Dulce mía… Je te veux, maintenant, je veux te faire l’amour.

Pour toute réponse, j’entourai sa tête de mes mains. J’étais prête à passer ce cap si c’était avec lui. Je pouvais lui faire confiance. Léandre Castavovitch ne me ferait jamais de mal...