Épilogue

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Le joyeux carillon des cloches faisait battre la vie au rythme de son église. La voiture qui m’amenait jusqu’à la mairie s’arrêta devant l’office, sobre bâtiment gris et d’apparence désert. Mes doigts se tordaient nerveusement et ma portière s’ouvrit depuis l’extérieur, laissant entrevoir un Cole rayonnant. Il me tendit la main et je la saisis, puis nous sortîmes sur le parvis.

Mon frère, vêtu d’un costume trois pièces gris clair, me sourit avec cet air rassurant.

— Je ne reconnais plus ma petite sœur ! Me taquina-t-il. Tu es splendide, Carmen.

— Merci. Où sont les invités ?

— Ils sont déjà installés à l’intérieur.

— Et… et Léandre… ?

— Carmen, il est là aussi, je te promets. Arrête de stresser, tout se passera à merveille. Ce n’est pas supposé être le plus beau jour de ta vie ?

Je pris une grande inspiration puis expirai calmement. Cole passa son bras sous le mien et me serra tendrement la main.

— Voilà, c’est ça. Inspire calmement.

Je suivis ses conseils, fermai les yeux et respirai calmement, en me répétant qu’il n’y avait aucune raison pour que les choses tournent mal. Tout avait été prévu, jusque dans les moindres détails. C’était à peine si nous n’avions pas chronométré la cérémonie...

— Tu es aussi tendue que Léandre, ma parole… Rouspéta Cole.

Je lui jetai un regard noir, ce qui le fit éclater de rire.

— Ah, Carmen… Bon, et si nous y allions ? Léandre me truciderait littéralement si je ne t’amène pas à l’heure.

— Tu exagères !

Il ricana et je lui donnai une tape sur le bras pour qu’il arrête de se moquer de moi.

— Ton fiancé tourne en rond comme un lion en cage et il est actuellement en train de se demander si tu risques de t’enfuir en courant devant l’autel.

— Jamais je ne ferai cela ! M’indignai-je.

— Et il en aura vite la confirmation, alors allons-y.

Bien déterminée à prouver à Léandre que je suis prête à l’épouser, je remontai le jupon de ma robe pour éviter qu’elle ne traîne au sol et me dirigeai vers la mairie, côte à côte avec mon frère. À peine en avons-nous franchi la porte que les haut-parleurs s’allument et les invités se lèvent, tout sourires. Aussitôt, je cherchai Léandre du regard et le trouvai vers le fond de la pièce, non loin du maire. Ses yeux pétillèrent à ma vue et je ne prêtai pas la moindre attention à tous ceux qui complimentaient ma robe ou ma coiffure, je n’en avais rien à cirer. Je ne parvenais pas à détacher mes yeux de lui.

Nous nous dirigeâmes vers lui à pas lents et solennels. Cole me lâcha alors que Léandre m’invitait de la main à prendre place près de lui. Je la saisis timidement.

— Mademoiselle Devis. Chuchota-t-il.

Je lui souris et admirai sa tenue, que je découvrais à l’instant : un costume trois pièces également, dans les tons gris et bleu marine. Il était très élégant, mais le sourire qu’il abordait le rendait encore plus incroyable.

Je ne pensais pas qu’il pouvait être encore plus magnifique qu’à l’accoutumée, mais je m’étais trompée !

Le maire se racla la gorge pour attirer l’attention des invités, puis entama son discours.

— Nous voici réunis en ce jour pour célébrer l’union de Carmen Devis avec Léandre Castavovitch…

Son allocution dura une bonne dizaine de minutes avant qu’il n’en arrive à la partie qui nous impliquait directement, Léandre et moi.

— Léandre Poquiev Diego Castavovitch, voulez-vous prendre Carmen June Zaífte Devis pour épouse, la chérir et l'aimer jusqu'à ce que la mort vous sépare ?

Mon souffle se coupa. C’était à Léandre de parler, fort heureusement, parce que ma voix s’était mourue au fond de ma gorge. Fébrile, je regardai Léandre.

— Oui, je le veux. Répondit-il d’une voix forte et claire, sans le moindre doute.

— Carmen June Zaífte Devis voulez-vous prendre Léandre Poquiev Diego Castavovitch pour époux, le chérir et l'aimer jusqu'à ce que la mort vous sépare ?

Léandre me regarda droit dans les yeux, et je vis nettement l’inquiétude dans son regard.

Il avait peur que je dise non. Ma voix s’éleva d’elle-même, prompte à le satisfaire :

— Oui, je le veux !

— Alors acceptez ces alliances, témoins de votre union éternelle.

Negrita s’avança alors, portant les alliances déposées sur un coussin de velours. Elle nous les présenta et j’attrapai celle de droite, puis la fit passer lentement sur l’annulaire de Léandre tandis qu’il faisait pareil avec ma main droite.

— Je vous déclare mari et femme ! Vous pouvez embrasser la mariée.

Léandre ne perdit pas une seule seconde et plaqua ses lèvres sur les miennes. Notre public nous applaudit et il y eut des lancers de riz précoces.

Notre baiser se fit plus romantique, plus léger, puis Léandre sépara nos lèvres et déposa son front contre le mien. Son regard d’habitude si froid brûlait de passion, et mon cœur s’emballa.

— Te voilà à moi pour l’éternité, dulce mìa...

Une larme roula sur ma joue sans même que j’en aie conscience, jusqu’à ce que Léandre la cueille au vol et l’efface d’un geste du pouce.

— Je vous aime, madadme Castavovitch.

— Je vous aime, monsieur Castavovitch...

Puis nos lèvres s’unissent à nouveau et notre destin est scellé.

𝕊𝕒𝕦𝕧é𝕖 𝕡𝕒𝕣 𝕦𝕟 𝕚𝕟𝕔𝕠𝕟𝕟𝕦 ⁽ᴿᵘˢˢⁱᵃⁿ ˢᵃᵍᵃ ²/ᵀᵉʳᵐⁱⁿé⁾Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt