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-Allô!
-Allô bonsoir !
-Comment tu vas? C'est Landhy! C'est mon numéro. J'ai un téléphone maintenant.
-Je suis heureux d'entendre ça. Tu viens de me redonner le sourire.
-Qu'est-ce qui n'allait pas?
-Je crois que je ne peux pas aller bien sans toi. Et ne pas t'entendre ni te parler était un enfer pour moi.
-Moi? Je suis qui pour toi?
-Tu le sauras quand tu décides de laisser parler ton coeur.
Nous avons passé deux bonnes heures à discuter sur des trucs divers. Les vacances, les activités, la rentrée des classes, la 8ème année, tout et tout. Excepté les sujets ayant rapport à une relation amoureuse. A chaque fois qu'il abordait ce sujet, j'ai tout suite changé de sujet de conversation. . C'était trop tôt, je devais d'abord comprendre ce qui se passait dans ma vie. J'avais tout mon temps. Fallait pas précipiter pour regretter après. Non non, j'étais prudente. Depuis, c'était devenu une routine. Chaque jour nous nous appelions. D'ailleurs c'était le seul et unique contact que j'avais. Le lundi 5 septembre 2011, c'était la rentrée des classes. Moi, tout neuve, ainsi que les autres élèves. De nouveaux uniformes, des sacs à dos noirs trop chics. J'ai salué tout le monde, j'étais heureuse de reprendre les cours. J'étais enfin en 8ème année fondamentale, enfin! J'allais pouvoir m'asseoir près de mon admirateur. J'allais pouvoir le voir souvent. J'étais contente! La cloche a sonné et je me suis allée me mettre en rang. Les membres de la Direction et du Censorat nous ont souhaité un bon retour et une bonne année scolaire. Ils profitaient pour faire les répartitions des salles de classe. Ils ont fait quelques transferts. Malheureusement, je n'étais plus dans la même salle qu'Ehaël. J'étais contrariée de l'apprendre. Ils ne devaient pas me faire un coup pareil. Ces enfoirés ont fait exprès! Ehaël était dans 8ème A et moi dans 8ème B. Heureusement pour moi, nous étions toujours dans la même école. On pouvait quand même se voir. Ce transfert ne nous a pas empêché de communiquer et j'ai fini par accepter d'avoir une relation amoureuse avec lui. J'ai dit OUI! Donc nous nous sommes mis ensemble. Ehaël voulait une preuve de mon amour pour lui. Ça va sans rien dire qu'à l'époque quand on parlait de preuve d'amour, c'était un baiser mouillé. En fait c'était ça la preuve. J'avais vraiment peur, c'était la première fois que j'allais embrasser un garçon. En plus, j'ai désobéi à mes parents. Et si je tombais enceinte après ce baiser? J'allais faire quoi? De toute façon, je voulais le lui prouver. J'ai surmonté ma peur et je lui ai donné ce baiser après les cours. Ce jour là, il a voulu aller plus loin mais j'ai refusé catégoriquement. Il m'a juste pris dans ses bras et je pouvais entendre les battements de son coeur. Il était trop mignon, j'aurais dû vivre ces genres de choses avec lui depuis longtemps. Des jours se sont écoulés, on se voyait, on se parlait, on se faisait des câlins, on jouait, on travaillait ensemble. Il y avait rien de méchant. C'était parfait pour moi. D'ailleurs ce n'était pas un mal d'avoir un copain quoi. Ma maman, les soeurs et certains professeurs ne cessaient de prêcher qu'il fallait être majeur pour aimer charnellement. Je trouvais cela injuste. Certes, j'ai toujours entendu dire qu'il fallait se sentir prêt pour entamer une relation mais parfois l'amour est tellement fort qu'on a même pas le temps de réfléchir à si on est prêt ou pas. J'etais désolée de désobéir mais je ne pouvais plus résister. J'ai beau essayer. Mais je n'ai pas pu. Naphtalie a su pour notre relation. Les autres élèves nous suspectaient de sortir ensemble. Je n'avais pas de compte à les rendre. Tant que les membres de la Direction n'étaient pas au courant, j'allais bien. Super bien même ! Ehaël prenait pour habitude de venir chez moi pour travailler. Ou pour prendre des notes. C'est ce que nous faisions croire à maman. La pauvre! Je savais que ce n'était pas gentil de mentir à maman mais c'était le seul moyen pour lui de venir chez moi. Nous étions souvent ensemble à l'école, nous donnions des blagues avec tout le monde. Au début de notre relation, je n'avais pas de problème à voir une fille proche de mon mec, oui mon mec! Mais c'était devenu différent, je le supportais pas. Il représentait un oeuf que je ne voulais laisser tomber en aucun cas. Il était fragile. J'étais prête à tout pour lui. En 8ème, j'avais les mêmes professeurs sauf le professeur d'espagnol qui était nouveau. Il savait comment gérer la salle et comment transmettre son cours. C'était le meilleur professeur d'espagnol que je connaissais. Grâce à lui, j'ai aimé l'espagnol pendant 1 an. Il le rendait plus facile pour nous. Je suivais tous mes cours attentivement, Ehaël n'était pas là pour m'empêcher de suivre. Tout mauvais côté a son bon côté. J'étais quand même mal à l'aise. J'avais peur que quelqu'un d'autre lui dédicaçait des chansons ou des poèmes. Bref, je ne voulais pas penser à cela. Je ne me suis jamais sentie aussi bienheureuse auparavant. Je voulais rester comme telle et j'étais prête à surmonter tous les obstacles qui pourraient m'en empêcher. D'autres garçons me faisaient la cour mais je leur ai toujours dit que mon coeur était déjà pris. J'étais toujours fidèle, la fidélité c'était une de mes qualités. C'était une valeur pour moi. Chez moi, je ne faisais rien qui pourrait semer une moindre doute. Je vivais comme si de rien n'était. Je continuais à faire tout comme avant. J'étais toujours la gentille fille respectueuse et calme de la maison et du quartier. J'étais toujours accrochée à ma solitude et mes études. Je n'avais pas le temps de jouer ni de balader dans mon quartier. Tout le monde du quartier m'appelait Enfant de famille. Je jouais plus au football parce que je ne pouvais pas m'inscrire dans un club mais je me perfectionnais au volley ball. A l'école je commençais à avoir d'autres amis que ceux de ma salle vu ma performance au volley. Le professeur de volley et les aînés aimaient jouer avec moi. C'était beaucoup pour moi!

BriséeWhere stories live. Discover now