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C'était la rentrée en 3ème secondaire. Il y avait une seule classe de 3ème. Il y avait des nouveaux venus. Ils étaient au nombre de 10 environs. Je conservais ma place près de la porte. Il y avait une nouvelle, elle m'appréciait et venait toujours me parler jusqu'à devenir une bonne amie. Ehaël était assis au fond de la classe. Bizarrement il n'était plus assis auprès de Jessica. Il s'est passé quelque chose entre eux pendant les vacances. Pendant les examens de la première période, les soeurs ont organisé une journée de retraite dans la salle de prière de l'école. Le thème central de cette récollection était Le Pardon. A la fin de cette retraite, chacun avait pour mission de demander pardon ou de pardonner quelqu'un qui lui a fait du mal. Je n'ai rien fait de tout ça. Je n'avais personne à pardonner ni à demander pardon. En janvier 2014, après les vacances de Noël, Ehaël m'a fait dire de lui attendre après l'école pour me montrer une chose. J'ai obéi, je l'ai donc attendu après les cours.
-Landhy stp! J'ai besoin de toi dans ma vie.
-Je n'ai pas de temps pour tes ragots. Je ne suis pas restée pour ça.
-Je suis perdu sans toi. Comprends-le bon sang!
-Tu voulais me montrer quoi?
-Les battements de mon coeur. Ouvre tes yeux et tu les verras. Je suis seul.
-Tu es seul?
-Oui depuis que t'es partie. Jessica et moi sommes juste amis.
-Tu es un bon comédien! Si seulement tu pourrais être aussi expert dans tes études. Je dois partir maintenant, au-revoir.
-Je voulais te montrer une bague, c'était celle de ma grand-mère. Elle est à toi. Je te la donnerai une fois que je pourrai te demander en mariage.
-Garde ta bague. Je ne vais pas me marier avec un type comme toi. Bye!
Je voulais prendre mon sac à dos pour quitter la salle et rentrer chez moi. Il m'en a empêché. Il m'a pris dans ses bras et il ne voulait plus me lâcher. Il me serrait de plus en plus fort. J'ai senti son coeur qui battait très fort. Ma tête bien était bien planquée sur sa poitrine. Je me suis sentie très faible. Je ne pouvais plus résister. J'ai donc pleuré dans ses bras. Il a senti mes larmes qui coulaient, il m'a demandé pourquoi je pleurais. Je lui ai répondu que je ne savais pas. J'ai dit la vérité, je ne savais vraiment pas pourquoi je pleurais. C'était dur de voir grandir mes sentiments pour lui pourtant je ne pouvais pas les vivre. Je n'avais pas le courage de faire face avec tout ça, je prenais tout le temps la fuite. J'occupais mon temps juste pour ne pas penser à lui mais cela recommençait à chaque fois que j'avais de temps libres. Chaque soir je pleurais dans mon lit, je pensais à comment j'aurais été heureuse s'il m'aimait lui aussi. Je me sentais faible et blessée à chacun de ses Je t'aime. Je ne pouvais plus me refouler, je lui ai mis au courant de tout ça.
-Je suis désolé d'apprendre tout ça. J'étais idiot je l'admets. Pardonne moi! Donne moi juste une chance. Une seconde chance.
-Pourquoi tu me fais ça? Pourquoi tu ne me laisses pas vivre dans ma souffrance?
-Je ne peux pas te laisser dans l'amertume à cause de moi. Je suis prêt à changer le déroulement des choses juste pour toi. Viens dans mes bras et dis moi que tu m'aimes petite chérie!
-Je je je t'aime! Je t'aime!
Ma bouche tremblait en prononçant ces mots. Par contre, je me suis sentie délivrée. Je l'ai donc donné une seconde chance. J'ai aussi donné une seconde chance à mon coeur, à ma vie. Il en avait besoin sinon je n'allais plus pouvoir respirer. Et notre relation reprenait, c'est ce qu'il attendait. J'ai passé un excellent après midi. J'ai recommencé à sourire. Je ne pleurais plus le soir, au contraire je me roulais dans du sirop. Chaque soir il m'appelait. Je trouvais la force pour étudier beaucoup plus. Nous avons passé Janvier, Février, Mars, Avril 2014 en beauté. En mai, c'était l'heure des jeux nationaux. Une compétition sportive qu'avaient l'habitude d'organiser les salésiens et salésiennes. C'était toujours à Thorland mais cette fois c'était chez les salésiens de Thorland. J'étais devenue très douée en volley Ball, le coach m'avait nommé capitaine de l'équipe qui allait afronter les autres équipes aux jeux nationaux. Quant à Ehaël, il était le Christiano de l'équipe de football de la catégorie U18. Mon petit frère, Jourry, participait aussi. Il était le défenseur clé de la catégorie U15 de football. Il était l'ami de Ehaël. Je ne savais pas comment ils ont fait pour créer cette amitié. Jourry n'était pas le seul frère que j'avais mais c'est avec lui que j'ai grandi. Les jeux nationaux se déroulaient sur une période de 4 jours, jeudi au dimanche. Le premier jour était le jour des présentations, le jour de donner des consignes. Les prêtres salésiens et les soeurs salésiennes surveillaient nos moindres gestes. Ehaël me voulait parce qu'il y avait un gars qui venait de Fort Liberté qui ne me lâchait pas. Ehaël était furieux. Je ne l'ai jamais vu aussi furieux. Cependant, il avait beaucoup de filles qui le lâchaient pas non plus. Je faisais semblant de ne rien remarquer parce que je savais pertinemment que nous étions dans cet endroit seulement pour 4 jours. Il m'empêchait de dormir le soir, il venait près de mon dortoir malgré il savait que c'était interdit. Notre équipe de volley a perdu. J'étais un peu triste. Le gars de Fort Liberté venait me remonter le moral. Il s'appelait Douby. Je l'aimais bien mais juste en tant qu'ami. Ehaël l'a surpris en train de me donner un gros câlin. Il lui a frappé et lui a lancé que j'étais sa femme et celle de personne d'autre. Douby est parti tout triste. Je n'aimais pas du tout la réaction de Ehaël. En plus il y avait d'autres jeunes qui regardaient la scène. Heureusement les soeurs n'ont rien vu. C'était notre jour de chance!

BriséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant