46 7 1
                                    

Arrivée chez moi, toute anxieuse, je me déshabillais, j'ai pris une douche, j'ai mangé et je suis allée me reposer un peu. J'étais confuse, je voulais me sentir bien pour mettre en pratique mon plan. Je ne voulais rien laisser de suspect apparaitre. Une voix me disait de me lancer, l'autre me disait que j'allais regretter si je me lançais. J'ai voulu dormir un peu. J'ai mis mon téléphone sur réveil, j'allais me réveiller dans deux heures de temps. Et c'est là que j'allais exercer le plan. A mon réveil, il était 5 heures du matin. Toute étonnée, je me suis vite préparée pour l'école. L'alarme avait sonné mais je n'ai rien entendu. J'ai raté le coup. Pourquoi je n'avais pas la force de vérifier tout ça ? Certes, si c'était vrai j'allais rompre avec Ehaël. S'il ne m'aimait pas, je ne pouvais pas le lui obliger. J'allais juste me sentir blessée et trahie. Rien de plus. Après tout, il n'était pas mon oxygène. Je pouvais respirer sans lui. Mais pourquoi j'avais peur? Je disais que c'était rien parce que ce n'était pas le cas. Et si c'était vraiment le cas? Et tout ce que je ressentais, à un si jeune âge? Il ne pouvait pas me tromper comme ça. J'ai surmonté mes angoisses, j'ai prêté le téléphone de maman. Je lui ai dit que c'était pour un devoir de maison. J'ai écrit Ehaël, c'était quand même un devoir.
-Bonsoir chéri, comment tu vas?
-Bonsoir! C'est qui s'il vous plait?
-C'est ta femme. La femme que tu aimes le plus au monde.
-Jess? Jessica c'est toi?
J'ai laissé tomber le téléphone de ma mère sur le lit, les yeux vers le ciel. Je voulais pousser de grands cris, je voulais tout écraser mais je ne pouvais pas. Qu'est-ce que j'allais dire à maman? À ma grand-mère qui était tout près de moi? Je devais me contrôler. Je n'en croyais pas mes yeux. Il aimait vraiment cette fille plus que moi. Et pourquoi? Qu'est-ce qu'elle avait que je n'avais pas? Pourquoi il m'a menti? Pourquoi il me faisait passer pour la plus importante et la plus aimée dans sa vie? Quel con! Putain, mais pourquoi fallait il me manipuler de la sorte? J'étais idiote de croire en lui. Je savais très bien qu'il était un menteur, un manipulateur mais le problème c'est qu'on ne planifie jamais de qui on tombe amoureux. C'est arrivé juste comme ça. Je n'y pouvais rien. Il continuait à m'écrire, en fait à écrire Jess.
-Ma Jessie! Tu es là ? Je te manque déjà ? Notre baiser de tout à l'heure était sacré. Mon Dieu, tes lèvres! Qu'elles étaient sucrées! C'était du sirop de miel. En plus, tu sais caresser. Il n'y a que toi qui peux me procurer tout ce plaisir. Tu es mignonne en plus. Ne crois tu pas que nous devrions officialiser notre relation? Pourquoi tu veux faire croire à tout le monde qu'on est juste amis?
-Et qu'est-ce que tu vas faire avec ta copine?
-Quelle copine?
-Landhy. Naphtalie m'en a parlé pour vous deux.
-Ah Landhy, ce n'est rien de sérieux. Elle est trop timide, elle ne connait rien en l'amour. Je ne l'aime pas vraiment en fait.
J'étais surprise! Je ne savais pas quoi répondre. Lui avouer que c'était moi ou continuer à me faire passer pour sa préférée qui savait lui satisfaire. Ah bon, il ne m'aimait pas vraiment, pourtant il me faisait croire qu'il m'adorait. Je devais rompre le plus vite que possible. Je ne pouvais plus supporter l'idée que je l'aimais, que j'étais amoureuse. Je ne voulais pas décider dans la colère parce que c'est déconseillé de faire des choix quand on est en colère. Mais je ne devais pas rester muette non plus à suivre sans rien dire. Donc j'ai décidé. Je ne voulais plus me maitriser.
-Ce n'est pas Jessica.
-C'est qui alors?
-Landhy.
-Bb! C'est toi? Où est ton téléphone ? Tu me manques grave!
-C'est dommage pour toi. Je vais continuer à te manquer.
-Comment ça ? Pourquoi tu dis ça ? J'ai menti!
-J'ai su que tu avais une liaison avec elle, mais je ne voulais pas croire. Je t'ai demandé mais tu n'as rien voulu me dire. Tu m'as forcé à chercher la vérité. Et maintenant je ne veux plus rien savoir.
-Mais bb, c'est faux. Je n'ai aucune liaison avec elle. Je ne l'aime pas, c'est elle qui m'aime.
-Tu n'aimes personne. Mais tout le monde t'aime. Tu blesses les gens par tes mensonges. Tu n'es pas humain.
-Ce n'est pas vrai. Je t'aime et c'est vrai.
-Je crois qu'on a plus rien à se dire. Donc, je te supplie de ne plus m'écrire. Ne croises plus mon chemin. On est plus ensemble. Évite de m'écrire sur ce numéro en plus. C'est le numéro de ma mère.
-Ne fais pas ça Lanlann! Ma Lanlann!
Je ne voulais rien entendre vraiment, j'avais pris ma décision et c'était fini entre nous. C'était pour la première fois que je me suis sentie aussi mal. Et c'était après cet événement qu'a commencé tous mes maux. J'ai continué à vivre, pas en rose, mais c'était le plus important. Je vivais. Je tombais en défaillance. J'avais des regrets, j'étais seule. Je n'avais personne pour expliquer tout ce qui venait de m'arriver. Ehaël continuait à me harceler de messages. A l'école, il voulait toujours me parler mais je ne voulais pas. Je ne pouvais plus le voir, ni le supporter. Sa présence me faisait souffrir. J'avais le coeur gros. Je souffrais intérieurement, je n'avais pas le choix. Personne ne devait voir ma souffrance. Malgré tout, je ne pouvais pas le détester. Je continuais à l'aimer, j'étais emprisonnée par ces sentiments, cet amour. J'étais comme malade et ceci d'une maladie grave. J'avais besoin du temps pour guérir. J'avais besoin de vacances. Plus rien ne m'intéressait à l'école. Je n'avais plus envie d'y aller. J'ai attendu deux longues semaines pour enfin être en vacances. J'ai supprimé le numéro de Ehaël sur mon téléphone. Je recommençais à vivre comme avant. Certes, je ne pouvais cesser de l'aimer mais cela ne m'a pas empêché de grandir et de continuer ma vie.

BriséeWhere stories live. Discover now