Chapitre 22

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On dit que quand on meurt, on voit notre vie défiler comme un film, et je crois que c'est en train de m'arriver. Je crois que je suis en train de mourir.

Flash Back

J'étais penchée au-dessus du berceau, fixant le nourrisson aux cheveux blonds comme le blé qui dormait paisiblement. Ses petits poings étaient relevés au-dessus de sa tête, et je regardais sa poitrine se soulevait à chaque inspiration qu'elle prenait.

"Maman ? L'appelai-je tout en me retournant.

-Oui mon ange ?

-C'est qui elle ? demandai-je tout en pointant du doigt le bébé.

-Elle, c'est ta petit soeur.

-Mais je comprends pas ! Hier elle était pas là, et aujourd'hui si.

-Car avant-hier elle est née, et hier on se reposait avant de rentrer.

-Mais elle était où tout ce temps là ?

-Tu te rappelles de mon gros ventre ? Eh bien elle était là-dedans.

-Ah bon j'ai toujours cru que t'avais un gros ventre car tu mangeais trop !"

Elle éclata de rire, et caressa mes cheveux coiffés en deux nattes.

"Je t'aime tellement mon ange."

**********

"Papa ! Papa ! Vas-y chante la chanson !"

-Quoi encore ? Lanca-t'il avec un grand sourire, et des étincelles dans ses prunelles grises.

-OUI !!!"

Il se cala confortablement contre un arbre, ferma les yeux et commença à chanter de sa voix de ténor.

"Sous le vieux saule, au fond de la prairie,
L'herbe tendre te fait comme un grand lit
Allonge-toi, ferme tes yeux fatigués
[...]
Dors, mon amour, oh dors, mon tout petit."

Et ce fut au tour des geai moqueurs de chantonner, ces moment étaient toujours les meilleures de la journée. Je l'ai aimé plus que tout. Mais un jour, sans aucune explication, mon père arrêta de fredonner cette jolie mélodie. Je ne l'entendis plus jamais.

**********
Je serrais contre moi le lys aux grandes pétales blanches. Mes yeux ne se détachaient pas de la boite en bois poli clair. Un cercueil. Cercueil où reposait le corps de mon père. Corps qui serait bientôt ensevelis sous terre. Je n'arrivais même plus à pleurer, je n'avais plus de stock de larmes. Mes joues devaient en avoir probablement marre de l'eau salée. Il n'était plus là, et il fallait que je m'y résoudre, sauf que c'était trop dur de se dire que plus jamais je verrai son sourire, entendrai son rire puissant. Tout ça était fini et pour toujours. Je déposai délicatement la fleur, la douleur était trop intense, alors je déguerpis et je couru aussi vite que je pus, mes poumons me brûlant, mes pensées envahis par la chanson. Notre chanson.

**********

L'arc était bandé, le cerf était dans la parfaite trajectoire, ce soir sera un grand repas. J'entendais déjà mon estomac gargouiller.

"Hé !"

Le cerf déguerpi, un grand garçon aux boucles brunes se tenait à présent à quelques mètres de moi. J'étais clairement en danger. Je commençai à courir, mais un bras encercla mon bras, et la poigne était beaucoup trop ferme pour que j'essaye de m'en dégager.

"Hey ! Tu sais que c'est interdit ce que tu fais."

Un nouveau monde-Hunger Game FanFictionWo Geschichten leben. Entdecke jetzt